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Bisphénol A : quand les médecins se rangent du côté des industriels…

L’Académie nationale de médecine a publié hier mercredi 9 novembre un rapport traitant du bisphénol A (BPA). Et aussi étrange que cela puisse paraître, elle s’est rangée du côté des industriels en affirmant « regretter » l’interdiction « précipitée » du BPA.

L’Académie nationale de médecine a publié hier mercredi 9 novembre un rapport traitant du bisphénol A (BPA). Et aussi étrange que cela puisse paraître, elle s’est rangée du côté des industriels en affirmant « regretter » l’interdiction « précipitée » du BPA.

Ce composé chimique, de la famille des perturbateurs endocriniens, est présent dans une multitude d’emballages, dont des contenants alimentaires (boîtes de conserve, canettes…) et est suspecté d’être à l’origine de cancers hormonodépendants (pour plus d’informations, voir notre analyse à ce sujet).

Pourtant, l’Académie a reconnu que « le BPA pourrait contribuer pour une part, vraisemblablement faible, à l’augmentation des cancers hormonodépendants », bien que les mécanismes d’action soient encore flous.

En revanche, le cancérologue Henri Rochefort, co-auteur du rapport, a estimé : « il nous semble prématuré d’interdire le BPA en l’absence de produit fiable de substitution ».

L’Académie a de fait appelé les industriels à « relever le défi de la substitution », autrement dit à définir rapidement des produits de substitution « dont l’innocuité a été prouvée ».

 

L’Académie nationale de médecine a également formulé des recommandations à propos des PCB et des phtalates, perturbateurs endocriniens largement utilisés dans les emballages plastiques. Parmi les recommandations formulées :

  • « interdire de chauffer directement des aliments dans les emballages plastiques »
  • ou « stocker longtemps et à température élevée les eaux minérales dans des bouteilles plastiques libérant des phtalates ».

Les médecins ont enfin souhaité attirer l’attention sur les risques présentés par le BPA pour les populations fragiles, et notamment pour les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants. L’Anses devrait éditer une plaquette d’information à leur attention d’ici fin 2011 afin de « promouvoir des gestes de précuation simples ».

ParLa rédaction
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