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Doux, des salariés « écœurés », le casse-tête du tribunal…

Depuis mercredi, le tribunal de commerce de Quimper examine les offres de reprise partielle des sites du pôle frais du groupe agroalimentaire Doux, suite à sa liquidation judiciaire au mois d’août. 

Depuis mercredi, le tribunal de commerce de Quimper examine les offres de reprise partielle des sites du pôle frais du groupe agroalimentaire Doux, suite à sa liquidation judiciaire au mois d’août.

 

Des salariés « écœurés »

Les jets d’œufs constatés par les journalistes de l’AFP à l’encontre de Charles Doux et de son fils Jean-Charles Doux venus tous deux assistés à l’audience de mercredi en disent long sur le ressentiment des salariés à l’égard de leur désormais ancien patron.

Selon les syndicats, seuls 510 salariés sur les 1 562 que compte le pôle frais du groupe Doux conserveraient leur emploi.

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Notamment le site de Graincourt pour lequel aucun offre de reprise n’a été formulée, et qui devrait fermé dès la semaine prochaine, laissant 253 salariés sur le carreau. Fabrice Anot, délégué CGT du site, qui a travaillé pendant 26 ans sur le site, confiait à l’AFP, amer : « Je lui ai dit : « Doux, t’es un salaud ! » ».  « Il a reconnu qu’il y avait eu des erreurs au niveau de la gestion du groupe, il a dit qu’il compatissait ».

De son côté, le délégué central CGT Raymond Gouiffès a affirmé, au terme de l’audience, que le procureur laissait « le tribunal bien analyser la situation et prendre sa décision », l’appelant « à prendre en considération les meilleures offres ». « On n’attend plus rien du tribunal depuis sa décision le 1er août de liquider le pôle frais », a déclaré à l’AFP Nadine Hourmant, déléguée centrale FO.

Les organisations syndicales réclamaient jusqu’à présent le dessaisissement du tribunal de commerce de Quimper en faveur d’une juridiction professionnelle. « Les patrons qui jugent des patrons, c’est une justice de classe », avait expliqué mardi, lors d’un comité central d’entreprise (CCE), Raymond Gouiffès.

 

Sur fond d’affrontement Doux – Sofiprotéol

Car c’est désormais un véritable casse-tête chinois que vont devoir tenter de résoudre les juges. En effet, Sofiprotéol est prêt à reprendre le site de Blancafort, dans le Cher, sous réserve que celui de Pleucadec (Morbihan) soit fermé. Car ces deux sites ont pour activité l’abattage / découpe de dindes… et fournissent l’entreprise agroalimentaire Soprat. Qui est une filiale de Doux.

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Cela ne serait pas un problème, si de son côté le groupe agroalimentaire Doux ne souhaitait pas conserver l’activité frais de Pleucadec. Car alors, le repreneur de Blancafort se retrouverait directement en concurrence avec Doux, pour alimenter une filiale de Doux

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Comme le rappelle LSA, Sofiprotéol « a même conditionné son offre de reprise de Blancafort à l’utilisation de la marque commerciale Père Dodu, qui un actif de Doux qui ne fait pas partie des cessions ».

Mais ce n’est pas tout. Du côté de LDC, l’entreprise agroalimentaire a déposé une offre de reprise pour le site de Laval, en reprenant les 300 salariés, conditionnée à la reprise de Sérent, sur site sur lequel LDC ne garderait que 60 salariés.

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Or, sur Sérent, LDC est en concurrence avec Duc pour la reprise de ce site. Duc qui offre de reprendre 127 salariés. LDC est également en concurrence avec l’offre conjointe de Duc et Sofiprotéol qui concerne plusieurs sites. Et les syndicats ont clairement indiqué leur préférence pour l’offre de LDC, qui leur apparaît comme plus solide, bien qu’elle concerne la reprise de moins de salariés sur le site de Sérent

Pour les salariés du pôle frais de Doux, le dénouement devrait être connu la semaine prochaine.

 

Source : agro-media.fr avec AFP et LSA

ParLa rédaction
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