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Fruits et légumes : un plan pour enrayer la crise.

La crise des fruits et légumes sévit plus que jamais. Les producteurs, à l’agonie, multiplient les actions de colère pour se faire entendre. Suite à la réunion exceptionnelle tenue par le directeur de cabinet de Bruno Le Maire le 17 août 2011, des premières mesures ont été prises.

La crise des fruits et légumes sévit plus que jamais. Les producteurs, à l’agonie, multiplient les actions de colère pour se faire entendre. Suite à la réunion exceptionnelle tenue par le directeur de cabinet de Bruno Le Maire le 17 août 2011, des premières mesures ont été prises. Ainsi, les actions de communication qui avaient été menées afin de valoriser les productions françaises et de relancer la consommation seront prolongées jusqu’à la fin de la campagne, avec le soutien des pouvoirs publics. De plus, trois groupes de travail ont été créés et réuniront des professionnels de la filière et des représentants des pouvoirs publics dès la semaine prochaine. Trois thèmes seront abordés :

  • les relations commerciales au sein de la filière,
  • sa compétitivité économique
  • et la façon de réguler et gérer au mieux les crises auxquelles elle est confrontée.

Le travail mené par ces groupes servira de préparation à la réunion du 7 septembre 2011 que Bruno Le Maire présidera et au cours de laquelle un plan de « sortie de crise » sera mis en place. Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire a également commandité un bilan de campagne afin d’évaluer de façon précise la situation financière des entreprises maraîchères et les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Il a enfin décidé de rencontrer des producteurs du sud de la France, mais la date et le lieu de rendez-vous n’ont pas encore été annoncés.

Le plan de sortie de crise représente un espoir pour les producteurs, qui en attendent beaucoup. Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA ayant participé à la réunion exceptionnelle du 17 août, souhaiterait par exemple que des « premières mesures d’urgence » soient prises, comme un report des cotisations sociales ou bien encore des allègements de trésorerie.

En attendant, les producteurs continuent à manifester et à exprimer leur colère et leur désarroi. Ainsi, des maraîchers du Sud-Ouest de la France ont forcé le portail du consulat d’Espagne situé à Perpignan samedi 20 août avant d’y déverser des centaines de kilos de fruits. Deux autres opérations du même acabit ont été menées devant des bâtiments officiels français, qui ont été couverts de pêches et de brugnons. Ils expriment ainsi leur ressenti non seulement envers l’Espagne et ses pratiques mais également envers le gouvernement français.

Dans le Gard, d’autres agriculteurs exaspérés ont pris d’assaut un supermarché situé à Nîmes vendredi 19 août en fin de journée. A l’origine de leur colère : une vente flash de raisin italien, à 1,09€/kg, alors que les produits français ne parviennent pas à trouver preneurs. L’objectif initial de l’action était de proposer gratuitement du raisin de table, mais l’un des producteurs, excédé, a pris le micro pour annoncer : « tout est gratuit pendant dix minutes. Servez-vous ». Une annonce qui a provoqué l’hystérie chez les consommateurs, qui ne se sont pas fait prier pour remplir leurs caddies. Les clients ont ensuite franchi les caisses, poursuivis jusqu’au parking par des vigiles et des caissières qui tentaient de récupérer les marchandises. Jean-Louis Portal, président de la FDSEA du Gard, explique que deux agriculteurs ont pris des coups dans la bousculade, avant que la police n’intervienne. Selon Le Midi Libre, un client dont le chariot débordait a même été pris à parti, bousculé, menacé et copieusement insulté, avant que les produits qu’il avait récupérés n’aient été récupérés de force. Malgré l’échauffement des esprits, il n’y a eu ni interpellations ni dégâts majeurs dans le supermarché.

L’annonce de la réunion du 7 septembre est néanmoins parvenue à calmer les producteurs, mais de nouvelles actions risquent d’être menées si le plan de sortie de crise n’est pas à la hauteur des attentes.

ParLa rédaction
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