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Mémoire et stress : l’alcool fait des ravages.

Deux études publiées récemment mettent en lumière les effets de l’alcool sur le développement du cerveau. La première étude se penche sur le lien entre une consommation excessive d’alcool et la capacité du cerveau à apprendre des informations verbales.

Deux études publiées récemment mettent en lumière les effets de l’alcool sur le développement du cerveau. La première étude se penche sur le lien entre une consommation excessive d’alcool et la capacité du cerveau à apprendre des informations verbales. 122 étudiants universitaires espagnols ont pris part à l’étude, divisés en deux groupes : d’une part ceux consommant excessivement de l’alcool et d’autre part les consommateurs non-excessifs. Des informations sur leur parcours universitaire ainsi que sur d’autres critères tels que leur santé ou leur niveau intellectuel ont été relevées. Selon le docteur María Parada, auteur majeure de l’étude : « notre découverte principale a été de découvrir un net lien entre la consommation excessive et une faible capacité à apprendre de nouvelles informations verbales auprès d’étudiants en bonne santé, même après avoir contrôlé d’autres variables confuses ». Ce frein à la mémoire propositionnelle verbale serait dû à la sensibilité de l’hippocampe, une petite structure cérébrale située aux régions médianes des hémisphères cérébraux, à l’alcool. Ainsi ce dernier perturberait le bon développement du cerveau chez les jeunes adultes. Cette étude est parue dans la revue Alcoholism : Clinical & Experimental Research.

La seconde étude, publiée dans la revue Psychopharmacology, a établi un lien entre le stress et une exposition prénatale à l’alcool. 130 enfants de 19 mois ont été évalués, et classés en deux groupes selon la consommation d’alcool de leurs mères pendant la grossesse : consommation très modérée (moins d’un verre par semaine pendant un, deux ou trois trimestres) et absence totale de consommation. Les enfants, accompagnés de leurs mères, ont subi deux situations de stress : placés dans une pièce, un clown entrait puis un robot bruyant. A chaque fois leur taux de cortisol sanguin était relevé afin d’évaluer le stress subi. L’étude révèle ainsi que les enfants dont les mères ont eu une consommation d’alcool modérée ont des taux plus bas de cortisol que ceux dont les mères n’ont pas du tout consommé d’alcool avant la situation perturbante, par contre leur réponse aux deux stress est cinq fois plus importante que pour les autres enfants ! Il en résulte que l’alcool pourrait perturber le développement du cerveau pendant la gestation, en particulier les régions impliquées dans la régulation du stress, et ce même à faible dose.

ParLa rédaction
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