Poulet bio : abattage à 71, 81 ou 91 jours ?
Depuis plusieurs mois, le volailler Duc est la cible des critiques de la filière avicole. Il a en effet inauguré en octobre 2011 un poulailler à Tannerre-en-Puisaye (89) inédit en France : il est le premier à produire du poulet bio abattu à 71 jours, contre 81 pour les autres aviculteurs français.
Depuis plusieurs mois, le volailler Duc est la cible des critiques de la filière avicole. Il a en effet inauguré en octobre 2011 un poulailler à Tannerre-en-Puisaye (89) inédit en France : il est le premier à produire du poulet bio abattu à 71 jours, contre 81 pour les autres aviculteurs français.
Il n’y a rien d’illégal dans cette pratique : la réglementation européenne est en effet moins exigeante que la réglementation nationale en cette matière.
Douze autres poulaillers devraient produire prochainement du poulet bio Duc. En réduisant de 10 jours la durée d’abattage, le volailler espère bien diminuer ses coûts de production et proposer ainsi aux consommateurs des poulets bio moins onéreux.
Seulement, selon Eric Cachan, le président du Syndicat national de labels avicoles français (Synalaf), « contrairement aux pays du nord de l’Europe, les consommateurs attendent des poulets bio qu’ils soient goûteux. Or il est prouvé que leur qualité gustative est directement liée à la durée de l’élevage ».
La Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) a déploré dans un communiqué la « quasi-absence de lien au sol alimentaire, les poulaillers étant installés dans des fermes qui resteront conventionnelles pour leurs autres productions et ne pourront donc pas nourrir leur élevage avec leurs propres céréales ». Duc s’est défendu en garantissant que l’alimentation de ses poulets bio abattus à 71 jours provenait en grande partie des producteurs bio locaux, notamment en ce qui concerne les céréales et les tourteaux de colza.
Ceci n’a pas rassuré la FNAB, le Synalaf et le Syndicat national des agriculteurs biologiques (Synabio), qui ont envoyé un courrier commun à l’INAO pour lui demander de revoir le cahier des charges français afin d’interdire la pratique de l’abattage inférieur à 81 jours.
Selon l’association UFC-Que choisir, la filière aurait obtenu gain de cause. Or, l’association de consommateurs dénonce cette décision qui empêche la filière avicole française d’être compétitive. Elle rappelle que les prix élevés du poulet bio par rapport au poulet standard (9,60€ du kilo contre 3€) sont le principal frein à son développement en restauration scolaire.
Le Label Rouge, pour sa part, est le label le plus représenté dans la volaille et se base sur un abattage à 81 jours. Certains éleveurs n’hésitent pas non plus à produire du « bio premium », avec des volailles abattues à 91 jours. Enfin, d’autres acteurs de la filière ont créé le label « bio cohérence » qui exige que la ferme soit 100% biologique et que le lien au sol soit au moins de 50%.
Source : agro-media.fr avec le communiqué d’UFC-Que choisir.
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