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Les signes de qualité : noyade en eaux troubles.

Créés à l’origine pour rassurer et orienter dans l’acte d’achat, les consommateurs se détachent aujourd’hui des signes officiels de qualité. En effet, face à la multitude de labels présents sur les produits alimentaires, les consommateurs sont perdus.

Créés à l’origine pour rassurer et orienter dans l’acte d’achat, les consommateurs se détachent aujourd’hui des signes officiels de qualité. En effet, face à la multitude de labels présents sur les produits alimentaires, les consommateurs sont perdus. Les signes de qualité sont noyés dans la masse et il est fréquent, pour un consommateur lambda, de privilégier des logos privés comme « Saveur de l’Année », propriété de Monadia.

Les signes de qualité se basent sur des démarches volontaires, mais réglementairement encadrées, qui assurent aux consommateurs que les produits concernés répondent à des caractéristiques particulières contrôlées. Il existe 6 signes officiels de la qualité et de l’origine.

L’appellation d’origine contrôlée est un signe français qui désigne un produit dont toute les étapes de fabrication (la production, la transformation et l’élaboration) sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans même zone géographique, qui donne ses caractéristiques au produits. L’AOC est octroyée après que l’INAO  (Institut national des appellations de l’origine et de la qualité) est rendu un avis favorable sur le cahier des charges proposé par des professionnels et devient officielle une fois le décret d’homologation signé du Ministre compétent, paru au Journal officiel de la république française.

 L’AOP est l’équivalent européen de l’AOC et existe depuis 1992.  L’enregistrement en AOP est réalisé au niveau de la commission européenne à Bruxelles avec une parution du règlement d’enregistrement du produit au journal officiel de l’Union Européenne. L’AOP protège le nom d’un produit dans tous les pays de l’Union Européenne. A noter, que depuis le 1er août 2009 et la mise en application du nouvel OCM viticole, les vins sous AOC sont également devenus des AOP. Toutefois, les cahiers des charges des AOC viticoles doivent être notamment complétés d’un paragraphe sur le lien à l’origine de ces produits et transmis avant la fin de l’année 2011, pour répondre aux exigences de la Commission européenne.

Si la demande en AOP d’un produit est refusée par Bruxelles, le produit perd également son AOC au niveau national.

L’Indication géographique protégée (IGP) est un signe européen qui existe depuis 1992. Il désigne un produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule au moins sa production et sa transformation selon des conditions bien déterminées. L’IGP protège le nom d’un produit dans tous les pays de l’Union Européenne. Quelle différence avec l’AOP ? Alors que toutes les étapes de productions doivent être réalisées dans une même aire géographique pour l’AOP, l’IGP ne nécessite que l’exécution d’une étape clef dans une zone géographique définie. A noter que depuis le 1er août 2009, les vins de pays ont été enregistrés en IGP au niveau de la Commission européenne. Les cahiers des charges des IGP viticoles doivent être également transmis à la Commission européenne d’ici la fin d’année 2011.

Principal label reconnu par les consommateurs, le Label Rouge. Ce signe français désigne des produits qui par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité supérieure par rapport aux autres produits similaires. Leur cahier des charges doit être homologué par un arrêté d’homologation  avec parution au Journal officiel de la République française.

Les produits biologiques sont relativement bien identifiés par les consommateurs. Le logo AB certifie que le produit est composé d’au moins 95% d’ingrédients d’origine agricole issus de l’agriculture biologique. Depuis 2000, un label européen Agriculture biologique reconnait également les produits issus de l’agriculture biologique. Cependant, l’apposition du label européen est obligatoire sur tout produit issu de l’agriculture biologique depuis le 1er juillet 2010. Le logo AB est quant à  lui facultatif.

Enfin, la STG, pour Spécialité traditionnelle garantie, protège une recette traditionnelle. Il n’existe pas de produits français qui bénéficient aujourd’hui de ce signe de qualité. Des dossiers français sont en cours d’étude auprès de la Commission européenne pour l’obtention du label STG, notamment la moule de bouchot.

Autre reconnaissance basée sur un cahier des charges, mais n’étant pas un signe de qualité et d’origine en soi, la Certification de conformité produit. Cette certification ne garantit pas une qualité de produit supérieure, mais distingue le produit d’un standard produit selon les spécifications de base. Les caractéristiques certifiées doivent être significatives, objectives et mesurables et sont obligatoirement mentionnées dans l’étiquetage.

Entre les signes officiels de qualité nationaux et européens et les labels privés, l’information que l’industriel souhaite transmettre sur son produit est-elle bien comprise par le consommateur ? Ne devraient-ils pas être accompagnés d’une mention officielle ou d’une mise en avant « marketing » pour être reconnus ? Mis à part les rares signes bien identifiés par les consommateurs, tels le Label Rouge et la certification Agriculture Biologique, les signes officiels de qualité ont-ils encore leur place ? Afin de mieux communiquer sur ces signes officiels de qualité, l’INAO propose un site web ainsi que des guides. C.T.

ParLa rédaction
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