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Produits laitiers en Europe : Un challenge global pour retrouver la dynamique

En France, selon le CNIEl, Centre national interprofessionnel de l’économie laitière, plus de 80% des Français âgés de 3 à 75 ans consomment tous les jours des produits laitiers. 89% des ménages consomment au moins une fois par semaine des fromages tels quels, 70% du yaourt, 61% du lait et 51% du beurre. Aujourd’hui, la gamme des produits laitiers …

Produits laitiers en Europe : Un challenge global pour retrouver la dynamique
Les Français sont champions toutes catégories en crème avec un niveau d’achat deux fois plus élevé qu’au Royaume Uni et trois plus qu’en Italie et en Espagne.

En France, selon le CNIEl, Centre national interprofessionnel de l’économie laitière, plus de 80% des Français âgés de 3 à 75 ans consomment tous les jours des produits laitiers. 89% des ménages consomment au moins une fois par semaine des fromages tels quels, 70% du yaourt, 61% du lait et 51% du beurre.
Aujourd’hui, la gamme des produits laitiers est riche de plus 
de 1500 produits, dont 1200 fromages, de nombreux produits sous signe de qualité (50 AOP, 9 IGP, 7 Label Rouge) et sous d’autres démarches qualitatives (Bio, appellation de Montagne, productions fermières…). Leur praticité et leur faible coût en font des aliments particulièrement intéressants pour des populations telles qu’étudiants, personnes âgées ou familles aux revenus modestes. Les produits laitiers sont aussi des marqueurs culturels forts. Les Français sont les premiers consommateurs de beurre et de fromages dans le monde.

Conjoncture laitière : La production se redresse en France et en Europe

Selon Benoît Rouyer, économiste au CNIEL, la conjoncture laitière présente un profil mitigé. Le prix du beurre, orienté à la baisse depuis quelques semaine, reste toutefois à des niveaux historiquement très élevés, à plus de 5000 € la tonne. Le prix de la poudre de lait écrémé se situe, en revanche, en dessous du seuil d’intervention, à moins de 1500 € la tonne.
La collecte laitière dans les deux principaux bassins exportateurs, la Nouvelle-Zélande et l’Union Européenne, affiche de nouveau une croissance modérée depuis quelques mois. En rythme annuel, la production dans ces deux zones reste, toutefois, en dessous du niveau atteint début 2016.
Cette tendance haussière de la production devrait se poursuivre dans l’Union Européenne au cours des prochains mois, les récoltes de fourrages ayant été dans l’ensemble plutôt satisfaisantes par rapport aux années précédentes. 
En France, la collecte augmente de nouveau depuis la fin du mois d’août. Elle dépasse désormais assez largement le niveau de l’année 2016, et rejoint celui de l’année 2015. La demande mondiale en produits laitiers se montre plutôt dynamique. Les exportations européennes de poudre de lait écrémé et de fromages ont progressé de façon assez nette sur les 9 premiers mois de l’année 2017 comparativement à l’année précédente.
Selon l’enquête mensuelle de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache, toutes primes et toutes qualités confondues, et donc qui intègre non seulement le lait conventionnel mais aussi le lait biologique et le lait destiné à la fabrication d’AOP était en moyenne de 353 € les mille litres au mois de septembre 2017. Ce prix a progressé au cours des derniers mois, et devrait rester dans une dynamique assez équivalente jusqu’à la fin de l’année 2017.

Les perspectives 2018 incertaines

En guise de conclusion, les perspectives sur l’année 2018 sont incertaines. La demande internationale s’avère plutôt dynamique, mais dans le même temps, les importants stocks d’intervention européens plombent les cours de la poudre de lait écrémé, et par ricochet ceux du lactosérum. A l’image de ce que nous avons connu tout au long de l’année 2017, un décalage important devrait perdurer entre les prix du beurre et ceux de la poudre de lait écrémé, sans que l’on sache pour l’instant où se situera la combinaison de ces deux extrêmes en termes de prix du lait à la ferme.

Vue sur l’Europe

Kantar Word Panel livre de son côté une étude sur les produits laitiers en Europe, sur le Royaume Uni, l’Italie, l’Espagne et la France. Première constatation de cette étude, le Royaume Uni est le plus gros acheteur de Corps gras et de lait, suit la France avec la Crème et l’Ultra frais et l’Italie avec le Fromage.
A la question, les Européens achètent-ils tous exactement la même chose ? La réponse est non. Au Royaume-Uni, le lait est majoritairement frais. 93% des volumes contre moins de 5% en France et en Espagne. Le beurre est une typicité française. 80% des volumes contre 40% pour le Royaume-Uni et 30% pour l’Espagne. Les Français sont champions toutes catégories en crème avec un niveau d’achat deux fois plus élevé qu’au Royaume Uni et trois plus qu’en Italie et en Espagne.


Les Italiens quant à eux achètent plus de 10 kg de plus que les Français de fromage et 25 kg de plus que les Anglais. Enfin, l’ultra-frais représente à peine un acte par mois en Italie contre plus de 35 actes dans les autres pays.

Une tendance à la baisse

Concernant les tendances, il apparaît quelles sont clairement identiques entre ces pays, avec la plupart des produits laitiers qui subissent une déconsommation en volume, quel que soit le niveau d’achat de base. A contrario, le fromage va plutôt bien dans l’ensemble des pays, même en Italie, malgré son niveau d’achat déjà très élevé.
Si les tendances sont similaires, les solutions à apporter sont-elles les mêmes dans tous les pays s’interroge Kantar WorldPanel ? Quasiment écrit l’institut, le développement du frais, du bio du végétal et du sans lactose sur le lait se trouve dans la plupart des pays.
Parallèlement des solutions alternatives conquièrent de nouveaux foyers partout en Europe. On constate ainsi un taux de pénétration en augmentation des boissons végétales et des laits sans lactose.


Une autre question que les pays européens peuvent se poser : faut-il prendre en compte l’exemple espagnol ? A savoir la segmentation des laits par thèmes santé qui favorise la mixité ? De plus, en Espagne, soutenu par l’innovation, le sans lactose se décline sur l’ensemble des marchés laitiers. Ainsi, la cible sans lactose est atypiquement jeune, à l’exception du fromage.

ParLa rédaction
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