Le sommet commercial du 19 mai 2025 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pourrait marquer un tournant pour les exportateurs agroalimentaires britanniques. En plaçant au cœur des discussions la question des barrières non tarifaires, notamment via la perspective d’un accord sanitaire et phytosanitaire (SPS), les deux blocs laissent entrevoir un allègement significatif des contraintes qui pèsent sur les échanges depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
L’enjeu est de taille : l’Union européenne reste, de loin, le premier débouché pour les exportations britanniques de produits agricoles. Entre 2022 et 2024, pas moins de 94 % de la viande ovine, 79 % du bœuf, 78 % des fromages et 37 % du porc exportés par le Royaume-Uni étaient destinés au marché communautaire.
Pour l’AHDB (Agriculture and Horticulture Development Board), l’accord en discussion pourrait notamment atténuer les surcoûts liés aux exigences sanitaires et administratives, qui, depuis le Brexit, ont alourdi de 5 à 8 % les coûts des exportations animales. Ces obstacles pèsent tout particulièrement sur les PME et les expéditions groupées.
« L’UE est et restera notre principal partenaire commercial », insiste Sarah Baker, responsable des analyses économiques à l’AHDB. « Tout accord visant à réduire les frictions sera une excellente nouvelle pour le secteur». Même tonalité chez Ouafa Doxon, en charge de l’accès aux marchés : « Un dialogue constructif sur un accord SPS serait déterminant pour simplifier les procédures, préserver la compétitivité des exportateurs et garantir la stabilité à long terme de la filière viande britannique».
Au-delà des volumes, c’est l’accès à des segments à forte valeur ajoutée (viandes rouges premium, produits halal) qui est en jeu. Si le marché européen est mature, il reste stratégique pour la filière agroalimentaire britannique. Les négociations en cours sont donc scrutées avec attention par les professionnels, qui y voient une opportunité de réancrage commercial solide sur le continent.