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Exclusif : « Les salariés du site de Josselin ne savent pas encore qui est concerné par les licenciements », explique Annick Le Guevel, élue CFDT chez Gad

annick le guevel

L'élue CFDT de Gad nous a accordé un entretien exclusif pour parler du site de Josselin, des attentes des salariés et des propos d'Emmanuel Macron

C’est fait, le tribunal de commerce de Rennes a entériné, ce jeudi 16 octobre, l’offre de reprise de l’abattoir de porcs Gad de Josselin (Morbihan) par SVA-Jean Rozé, une filiale d’Intermarché. Le projet de reprise ne soulève, cependant, pas l’enthousiasme des salariés, puisqu’il se solde 312 suppressions de postes. Une situation que prédisait déjà les élus et représentants syndicaux. A l’occasion d’un « 3 questions à », Annick Le Guevel, élue CFDT, nous a confié hier, ses craintes et ses attentes.

Agro-media – Quelle est l’ambiance aujourd’hui sur le site Gad de Josselin ?

Annick Le Guevel – La situation est très tendue à Josselin, l’attente est dure à vivre. Vendredi 17 octobre, nous allons mettre en place une journée blanche sur le site avec une réunion d’information co-organisée avec la direction. Le but étant d’expliquer aux salariés ce qu’il adviendra d’eux, notamment en terme de reclassements. Les licenciés seront reçus par la direction. Ca risque d’être une journée difficile encore. La reprise du travail sur le site est prévue pour le 20 octobre avec 530 salariés.

Le Plan de sauvegarde emploi (PSE) s’est finalement soldé par le licenciement de 312 personnes, que va-t-il se passer pour ces employés ?

Nous connaissions le nombre de postes retenus depuis quelques temps déjà, à savoir 530 postes. Maintenant, on sait qu’il y aura 151 reclassements en interne et 123 en externe notamment chez SVA Grand-Ouest. Ce qui rend la situation tendue, c’est que les salariés du site de Josselin ne savent pas encore qui est concerné par les licenciements. C’est la raison pour laquelle nous avons organisons cette réunion d’information demain.

Revenons aux déclarations du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qui avait déclaré que la situation serait difficile pour ces « femmes illettrées ». Comment l’avez vécu sur le site ?

Je l’avais invité à venir nous rencontrer, ici, à Josselin. Qu’il nous dise d’où il tient ces chiffres. Je peux comprendre qu’il ne soit pas venu pendant le PSE, c’est déjà assez difficile comme ça. Je ne pense pas qu’il viendra dans un court terme, après l’annonce des licenciements, ce ne serait pas très opportun non plus. Mais nous l’attendons, nous l’accueillerons porte ouverte.

Ses propos nous ont blessé et on en paie encore les conséquences. Pas plus tard que la semaine dernière, j’écoutais la radio et une auditrice, qui travaille également dans le secteur agroalimentaire, a déclaré sans plaisanter : « On publie notre propre journal, on n’est pas comme les salariées de Gad, chez nous on sait lire. ». C’est passé presque naturellement et c’est intolérable.

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