Les professionnels français de l’agroalimentaire ont tout intérêt à suivre de près ce qui se passe outre-Atlantique. Financement agricole Canada (FAC), l’équivalent canadien de nos institutions de soutien au secteur, vient d’annoncer un investissement massif de 2 milliards de dollars d’ici 2030 pour stimuler l’innovation dans l’agriculture et l’agroalimentaire au Canada.
L’annonce, faite lors de la conférence Invest Canada 2025, marque un tournant stratégique : cette enveloppe sera gérée par FAC Capital, une division lancée en 2024 dédiée au capital-investissement. Objectif affiché : catalyser l’ensemble de l’écosystème, des start-ups en phase de préamorçage aux entreprises en croissance.
Pourquoi cette information mérite-t-elle l’attention des acteurs français ? D’abord parce qu’elle confirme que le Canada mise clairement sur les technologies agricoles avancées pour rattraper son retard par rapport aux États-Unis, à l’Union européenne et au Japon. En 2023, le capital-risque investi dans l’agritech canadienne ne représentait qu’un dixième de celui observé chez son voisin américain, ajusté à la population.
Ensuite, parce que cette initiative pourrait ouvrir la voie à des coopérations internationales en matière de recherche, d’exportation de solutions technologiques, ou de partenariats stratégiques. L’accent mis par FAC sur l’innovation, la durabilité et la productivité rejoint les préoccupations majeures des industriels français, eux aussi en quête de performance et de transition écologique.
Avec ce plan d’investissement ambitieux, le Canada se positionne comme un terrain fertile pour les innovations agricoles de demain. Un signal fort que les professionnels français du secteur auraient tort d’ignorer.