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Jean-Paul Bigard s’en prend à la grande distribution.

A l’occasion de sa rencontre avec les adhérents de la section bovine de la coopérative Triskalia, le patron du leader français de la viande bovine a fustigé la grande distribution. Et il n’y est pas allé de main morte, déclarant : « la guerre est totale ». Il a dénoncé : « Le distributeur n’est plus qu’un financier. La médiocrité de nos interlocuteurs est affligeante. Les acheteurs ne sont plus des professionnels mais de simples figurants qui sont payés uniquement pour faire baisser les prix de la viande. Tout est appel d’offres. Ils achètent aux moins-disants et ne s’intéressent qu’au prix vendu au consommateur ».

 

Heureusement pour Bigard, son récent rapprochement avec Socopa fait qu’aujourd’hui il détient 40% du marché de la viande bovine, ce qui lui permet d’avoir un poids non négligeable dans les négociations avec les distributeurs. Il s’agit même d’un géant : avec 26 000 à 31 000 bovins abattus par semaine dans 23 abattoirs, 1 million de tonnes de viande produit chaque année et 14 500 salariés, il a réalisé un chiffre d’affaires de 4,35 milliards d’euros en 2011, en légère hausse.

Le groupe n’hésite d’ailleurs pas à stopper ses livraisons lorsqu’aucun terrain d’entente n’est trouvé : « Il faut défendre les prix des produits finis mais ce n’est pas facile. Quand il faut cesser de livrer un client parce que je n’ai pas le prix, je n’hésite pas. La rupture est le dernier argument, mais c’est le seul qui soit déterminant pour faire plier nos interlocuteurs ». Ainsi, les steaks hachés Charal ont déjà disparu des rayons de Leclerc.

Bigard n’est pas le seul industriel à s’être résolu à interrompre ses livraisons : Lactalis et Ricard en étaient venus au même point suite à un conflit débuté en 2011 avec le même distributeur et qui a duré des mois.

 

Jean-Paul Bigard est aussi le président du syndicat des industriels de la viande, le SNIV-SNCP et a profité de sa rencontre à Triskalia pour tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme en ce qui concerne la filière porcine : elle accuse « 100 millions d’euros de pertes dans la filière d’abattage-découpe en porc en 2011. Une telle contre-performance grève nos comptes et est très difficile à vivre. Nous ne pourrons la rééditer en 2012 ».

 

Source : agro-media.fr avec Le Télégramme (Frédérique Le Gall) et Ouest France (Jean-Paul Louédoc).

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