À Flawil, en Suisse, l’usine de Maestrani Schweizer Schokoladen AG illustre comment la transformation numérique peut améliorer en profondeur les performances industrielles dans l’agroalimentaire. Producteur de plus de 4 500 tonnes de chocolat par an, l’entreprise familiale a décidé d’engager une transition vers une production connectée afin de gagner en transparence et en efficacité.
La donnée au cœur du process
Jusqu’à récemment, la fabrication reposait principalement sur l’expérience des opérateurs. Chaque réglage, du mélange au laminage, dépendait du savoir-faire humain. Si efficace, cette approche ne permettait pas de quantifier les marges de progression ni de localiser précisément les inefficacités.
C’est en collaboration avec son voisin technologique Bühler que Maestrani a commencé à équiper ses lignes de capteurs intelligents, intégrés à une plateforme d’analyse centralisée. Chaque étape clé du process est désormais monitorée en temps réel : flux de matières, temps de cycle, régularité des opérations.
Identifier les goulots d’étranglement
L’exploitation des données a permis de révéler un problème récurrent au niveau du laminoir à cinq cylindres. L’alimentation irrégulière en pâte ralentissait le cycle et limitait la cadence globale. Les relevés ont permis de localiser ce blocage et d’en mesurer l’impact, là où auparavant il n’était qu’une impression diffuse.
La solution s’est traduite par l’installation d’un nouveau tapis convoyeur pour accélérer la vidange du mélangeur. Une intervention relativement simple, mais guidée par la donnée : le résultat a été une hausse d’efficacité de près de 20 % sur la ligne de production.
Une usine tournée vers l’avenir
Au-delà du gain immédiat, Maestrani dispose désormais d’un socle solide pour son usine connectée : Les données remplacent les approximations, facilitant la prise de décision ; Les améliorations peuvent être testées virtuellement avant mise en œuvre ; La dépendance à l’expertise individuelle est réduite, ce qui répond à la difficulté croissante de recruter du personnel qualifié.
Pour Christoph Birchler, PDG de Maestrani, l’enjeu est clair : « L’avenir du chocolat repose sur la combinaison du savoir-faire, de l’automatisation et de l’exploitation intelligente des données. » Avec l’appui de Bühler, l’entreprise a montré qu’une PME pouvait transformer son outil industriel en un atelier agile, efficace et durable, prêt à relever les défis du marché agroalimentaire.