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Malgré la crise, les exportations de viande française sont au beau fixe.

Voilà un étrange constat : les éleveurs français peinent à échapper à la crise alors que les exportations de viande se portent à merveille. Ainsi, les pays asiatiques sont très demandeurs, notamment la Chine et la Corée du Sud pour le porc. Cette dernière a en effet du abattre 25% de son cheptel, soit 2 millions d’animaux, en raison d’une épidémie de fièvre aphteuse. Elle a ainsi du se tourner vers les produits européens et a doublé ses importations au premier semestre. La Chine a encore plus eu recours aux produits de l’Union européenne : +60% d’importations.

Au niveau de la répartition des importations au sein des états membres, « tous les pays en bénéficient », comme l’explique Guillaume Roué, président d’Inaporc. Alors que la France a augmenté ses volumes de ventes de 19% en un an, l’Allemagne a atteint +22%, l’Espagne +37%, les Pays-Bas +29% et la Pologne +38%. Le président a ajouté que « la demande asiatique se diversifie, elle a de bonnes chances de durer », et Paul Rouche, du Syndicat National des Industries de la Viande (SNIV) a précisé :

Cependant, ceci ne parvient pas à éliminer les excédents de production, qui s’expliquent par le fait que la production européenne augmente plus vite que la demande. Ils s’élèvent tout de même à 3 millions de tonnes, alors que la production totale atteint 22 millions de tonnes. A l’Inaporc, on explique ainsi :

Bien que les exportations aient permis de maintenir les prix, la situation économique des éleveurs français est très difficile avec 10% des éleveurs qui ont un taux d’endettement supérieur à 110%, et la météo de l’été n’a pas aidé à écouler les grillades.

Même situation pour la filière bovine, dont les exportations ont bondi de 23% au premier semestre. La situation est également identique pour le secteur de la volaille, où les exportations de poulets en destination des Proche et Moyen-Orient hors Yémen ont progressé de 20% en volumes. Dans tous les cas, la consommation française stagne, maintenant un climat morose pour l’ensemble des professionnels de la viande.

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