Dans le cadre d’un processus de réévaluation classique des substances utilisées dans la production alimentaire, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a annoncé en septembre dernier le lancement d’un réexamen des données relatives à l’hexane. Ce solvant, largement utilisé dans le monde pour l’extraction d’huiles végétales, suscite aujourd’hui des interrogations, bien qu’aucune alerte sanitaire ne soit recensée à ce jour.
Face à cette actualité, la Fédération Nationale des Corps Gras (FNCG) souhaite rappeler les fondements techniques et réglementaires de l’usage de l’hexane, ainsi que les garanties qui encadrent son emploi dans l’industrie agroalimentaire.
Un procédé maîtrisé et indispensable à la filière des huiles végétales
Utilisé exclusivement en amont du processus de production, l’hexane joue un rôle d’auxiliaire technologique dans l’extraction des huiles végétales à partir de graines. Ce procédé, standard dans l’agroalimentaire mondial, permet d’optimiser la transformation des matières premières, tout en assurant la qualité et la disponibilité des produits finis.
Contrairement à un additif ou à un ingrédient, l’hexane n’est pas présent dans les aliments proposés aux consommateurs. Le raffinage permet son élimination quasi totale, ne laissant dans les produits finis que d’éventuelles traces résiduelles, inférieures aux seuils réglementaires, et souvent indétectables.
Cadre réglementaire strict et surveillance continue
L’utilisation de l’hexane est strictement encadrée par la réglementation européenne. Des limites maximales de résidus (LMR) sont établies et systématiquement respectées par les industriels. Ces limites sont fixées pour protéger la santé publique avec une marge de sécurité, et leur respect est contrôlé régulièrement.
La France se distingue d’ailleurs par un encadrement renforcé via un arrêté spécifique sur les auxiliaires technologiques, démontrant un niveau d’exigence supérieur à celui de ses voisins européens.
La réévaluation de l’EFSA : un processus scientifique habituel
Le rapport de l’EFSA du 13 septembre 2024 ne remet pas en cause l’usage de l’hexane, mais s’inscrit dans une démarche de reévaluation normale des substances utilisées dans l’industrie alimentaire. À l’issue de ses travaux, l’EFSA émettra une opinion scientifique destinée à guider la Commission européenne dans ses décisions réglementaires. Ce processus vise à intégrer les connaissances scientifiques les plus récentes et à adapter, si nécessaire, les mesures de sécurité en vigueur. La FNCG rappelle que l’hexane a déjà été évalué à plusieurs reprises par le passé, et que cette mise à jour s’inscrit dans la continuité de ces évaluations précédentes.
Alternatives à l’étude, mais non industrialisées
Des recherches sont en cours sur des alternatives à l’hexane, mais aucune solution de remplacement ne répond aujourd’hui aux impératifs industriels de la filière. Les critères à considérer sont nombreux : sécurité, impact environnemental, efficacité énergétique, disponibilité des matières premières, coûts, et contribution à la souveraineté alimentaire.
L’abandon précipité de l’hexane, sans solution de rechange viable, poserait un risque pour la filière, tant en termes de productivité que d’accessibilité des huiles végétales pour les consommateurs, estime la FNCG.