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Salon International de l’Agriculture : où en est l’agriculture française ?

Le Salon International de l’Agriculture (SIA) a ouvert ses portes au public samedi 25 février, en la présence de Nicolas Sarkozy. 650 000 visiteurs sont attendus jusqu’au dimanche 4 mars par plus de 1000 exposants et 4700 animaux. L’édition 2012 du SIA est placée sous le signe des métiers de l’agriculture, regroupés autour de quatre thématiques :

En effet,  une grande majorité des français (86%) ignore que le secteur agricole recrute. Pourtant, chaque année 10 à 15 000 postes permanents parmi les salariés agricoles ne sont pas pourvus, alors que 53% des chômeurs se déclarent prêts à travailler dans ce secteur selon un sondage OpinionWay pour le Fonds national d’Assurance Formation des Salariés des Exploitations et entreprises Agricoles (FAFSEA). L’agroalimentaire est dans une situation similaire.

L’élevage et le machinisme agricole sont les secteurs où la main-d’œuvre fait le plus défaut.

Pour faciliter la rencontre des candidats et des recruteurs, l’Association Nationale Emploi Formation en Agriculture (ANEFA) a créé une section « Bourse pour l’emploi » sur son site internet.

 

Par ailleurs, les français ont une bonne image des agriculteurs, y compris en ce qui concerne le respect de l’environnement. Selon le 12ème baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France, 74% des français pensent que les consommateurs peuvent faire confiance aux agriculteurs en ce qui concerne la qualité de leur alimentation. Ce chiffre reste néanmoins inférieur à 2011 où 78% des français allaient dans ce sens. Pour 64% des sondés, les agriculteurs respectent la santé des français et pour 56% d’entre eux ils respectent l’environnement. Les français considèrent qu’ils représentent une profession moderne et qu’ils sont compétitifs. Là où les mentalités ont le plus évolué, c’est sur l’assistanat : 52% des français considéraient que les agriculteurs étaient assistés en 2011 contre 42% cette année. Un quart des sondés les trouve égoïstes et même 16% d’entre eux les pensent violents ! 61% des français sont prêts à payer plus cher leurs produits alimentaires afin de garantir un revenu correct aux agriculteurs (c’est 7% de plus qu’en 2011), même si les cadres sont les plus favorables à un tel effort. Les habitants du Grand-Ouest ont toutefois une moins bonne opinion des agriculteurs que le reste des français.

 

Le SIA est aussi l’occasion de revenir sur les grands défis de l’agriculture pour les années à venir. Ainsi, la production agricole doit croître de 3% par an d’ici 2030 pour pouvoir nourrir la planète. Pour les experts des pays émergents, ceci sera permis par une révolution verte, basée sur des programmes de grande ampleur, une sélection des cultures et une meilleure coopération. Shenggen Fan, le directeur général de l’International Food Policy Research Institute américain, a estimé que « les pays développés comme les Etats-Unis et l’Europe ont sous-investi dans leur agriculture », au contraire des pays émergents qui investissent lourdement dans la recherche agricole. Pour les experts de ces pays, la croissance de la productivité agricole passe nécessairement par le développement des technologies de sélection végétale, pour augmenter les rendements des cultures, réduire les besoins en eau et en fertilisants, et raccourcir les cycles de culture. Le développement des OGM, l’amélioration des infrastructures de stockage pour lutter contre le gaspillage, voire une rationalisation de la production à l’échelle mondiale, font partie des pistes évoquées par ces experts.

 

Quoi qu’il en soit, l’édition 2012 du SIA s’ouvre sur une situation agricole française légèrement meilleure que l’année dernière. Ainsi, les exportations nationales se sont envolées, atteignant le record de 11,6 milliards d’euros, principalement grâce aux céréales et aux vins et alcools. Bruno Le Maire s’est montré optimiste sur l’état de santé du secteur : « en 2009, le revenu moyen des agriculteurs français était de 10 000€ par an, en 2012 il est de 30 000€ ». Même son de cloche du côté du président de la République. Bruno Le Maire a aussi fait valoir que la viticulture française « est [redevenue] la première viticulture au monde à l’exportation comme en valeur ».

Ceci n’a pas empêché les producteurs de lait membres de l’association « Sauvons le lait » de manifester au SIA pour dénoncer les prix bas payés aux éleveurs. Certains ont distribué du lait frais en marge du salon. L’APLI, l’OPL et la Confédération Paysanne sont en effet contre la politique de contractualisation défendue par le gouvernement.

 

Au sujet de la sécurisation des revenus des producteurs, 73 députés de droite et du centre ont déposé une proposition de loi visant à rendre obligatoire l’affichage de la part du prix de vente d’un produit revenant au producteur. L’objectif est de « renforcer l’information des consommateurs et la transparence des prix agricoles », selon le député vendéen Dominique Souchet. Il est néanmoins conscient que la proposition n’a aucune chance d’être examinée pendant l’actuelle législature qui termine début mars. Il souhaite que « cette disposition s’applique dans un premier temps à tous les produits agricoles non-transformés ».

 

Source : agro-media.fr avec LSA (Morgan Leclerc), AFP, France Soir, Le Progrès et Le Télégramme.

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