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Une année 2024 solide pour Agrial et une vision ambitieuse pour 2035

Alors que le secteur agroalimentaire doit affronter des défis multiples (transition écologique, changement climatique, volatilité des marchés, évolution des modes de consommation), Agrial fait preuve d’une rare constance. Son modèle intégré, adossé à des filières solides et à une gouvernance coopérative assumée, lui permet de conjuguer performance économique et engagement territorial. Comme le résume Bernard Guillard, président de la Coopérative : « La performance de l’année 2024 réside dans la résilience de notre modèle de polyculture-élevage. Face aux défis actuels, Agrial s’adapte, reste solide et continue d’investir dans les territoires». Un cap clair, résolument tourné vers 2035. De gauche à droite : Ludovic Spiers, Directeur général d’Agrial, Bernard Guillard, Président et Julien Heillaut, Directeur général à compter du 1er juillet prochain. ©AGRIAL

Malgré un contexte économique et géopolitique tendu, la Coopérative Agrial a démontré en 2024 la solidité de son modèle agricole et agroalimentaire. Réunis le 3 juin dernier à Mamers dans la Sarthe, les 12 000 adhérents ont approuvé les comptes annuels de l’entreprise, confortant les orientations d’un groupe qui se projette désormais avec confiance vers son avenir à long terme, structuré autour du nouveau plan stratégique Horizon 2035.

Un exercice 2024 résilient malgré les turbulences

Avec un chiffre d’affaires stable à 7,1 milliards d’euros et un excédent brut d’exploitation historique atteignant 272 millions d’euros, Agrial affiche une performance économique remarquable dans un environnement marqué par la baisse de consommation de produits finis en France, une inflation persistante et une instabilité géopolitique latente. La Coopérative a su préserver ses équilibres, au point de redistribuer 21,5 millions d’euros à ses adhérents au titre de l’exercice.

Cette stabilité économique résulte d’une gestion rigoureuse et d’une capacité d’adaptation de ses branches d’activité, qui ont su amortir les chocs externes tout en préparant l’avenir. L’année 2024 constitue ainsi une rampe de lancement solide pour les ambitions de 2025, notamment au travers du déploiement du plan Horizon 2035 et d’une transition managériale d’importance.

Une activité diversifiée, des performances contrastées

Dans sa dimension agricole, Agrial a dû composer avec une météo particulièrement défavorable. La moisson a enregistré une chute de 30 %, forçant la branche Agriculture à ajuster ses services pour maintenir le lien avec les adhérents. Les filières d’agrofourniture, de distribution rurale et d’agroéquipement se sont pour leur part stabilisées à des niveaux élevés, malgré une baisse des prix des intrants compensée par une hausse continue des charges externes.

La branche Lait s’inscrit parmi les points forts de l’exercice. Les produits de grande consommation, notamment les yaourts et desserts lactés, ont connu une activité record depuis près de trois ans. Les investissements industriels se poursuivent, avec des travaux significatifs à Bellevigny (Vendée) et Herbignac (Loire-Atlantique), ainsi que la préparation d’une nouvelle usine dédiée au lait de chèvre à La Crèche (Deux-Sèvres). La collecte laitière est en hausse, soutenue par des prix producteurs couvrant désormais l’essentiel des charges d’exploitation.

La filière Légumes présente un bilan plus nuancé. Si les performances françaises et espagnoles sont solides, notamment grâce à la croissance des marques Florette et Priméale, la situation est plus délicate au Royaume-Uni, frappé par un été exceptionnellement pluvieux. La cession de l’activité néerlandaise Primeale United en fin d’année illustre une volonté de recentrage sur des marchés plus porteurs.

Le segment Viandes a souffert d’un marché de la charcuterie morose, pénalisé par l’inflation et une météo peu propice à la consommation estivale. Néanmoins, le reste des productions animales bénéficie d’un contexte plus favorable, permettant de garantir des prix satisfaisants aux éleveurs. Enfin, la branche Pommes & Boissons traverse une phase de réorganisation. Le recul structurel du marché du cidre en France impose des ajustements profonds, tandis qu’à l’international, le projet de transfert de l’usine Manzana aux États-Unis témoigne d’une volonté de rebond. L’un des motifs de satisfaction vient du développement soutenu de La Mordue, dont les ventes ont franchi le cap du million de litres.

Une gouvernance en transition

L’année 2025 marque également un tournant dans la gouvernance d’Agrial, avec le départ de Ludovic Spiers après 15 années à la direction générale. Son successeur, Julien Heillaut, prendra officiellement ses fonctions le 1er juillet. Promu en interne, il incarne la continuité et l’attachement aux valeurs coopératives. « Ces derniers mois, j’ai pu mesurer la richesse de nos territoires et les défis de nos filières. J’ai hâte de poursuivre notre développement autour du plan Horizon 2035 », a-t-il déclaré.

Ce changement de direction intervient dans un climat de confiance, comme en témoigne la satisfaction exprimée par Ludovic Spiers : « Je pars serein, satisfait de lui confier une coopérative solide, résiliente, aux perspectives engageantes. »

Horizon 2035 : Un projet structurant pour affronter les défis agricoles de demain

Révélé à l’occasion de l’Assemblée générale, le plan stratégique Horizon 2035 est le fruit de deux années de concertation entre élus et salariés d’Agrial. Il s’articule autour de cinq axes majeurs visant à renforcer la durabilité, la compétitivité et la résilience du modèle coopératif.

Le premier axe vise à optimiser la production de biomasse à l’échelle des exploitations. Dans un contexte de pression croissante sur les ressources naturelles, il s’agit de mieux valoriser la matière organique végétale et animale pour répondre aux multiples besoins (alimentation, énergie, fertilité des sols ou chimie verte), tout en intégrant les enjeux de biodiversité et de climat.

Deuxième priorité : dynamiser les productions animales. Dans un territoire historiquement marqué par la polyculture-élevage, Agrial entend inverser les tendances à la baisse, favoriser l’installation de nouveaux éleveurs, renforcer l’autonomie alimentaire des troupeaux, recourir davantage à la robotisation et améliorer la compétitivité des exploitations.

Le développement des énergies renouvelables constitue le troisième pilier du plan. Depuis 2019, la Coopérative a déjà accompagné 358 projets en la matière. Elle ambitionne d’aller plus loin encore, en facilitant l’autonomie énergétique de ses adhérents, en produisant et en consommant davantage d’énergie verte.

Quatrième axe : renforcer la compétitivité durable des usines. Agrial investira près d’un milliard d’euros sur cinq ans pour hisser ses sites industriels au meilleur niveau technologique, au service de l’excellence opérationnelle, de la qualité des produits, de la performance environnementale et de l’attractivité pour les talents.

Enfin, le cinquième axe du plan vise à mieux répondre aux attentes évolutives des consommateurs, en France comme à l’international. Présente dans 11 pays, la Coopérative s’appuie sur un portefeuille de marques puissantes pour diversifier ses débouchés, intégrer les nouvelles tendances alimentaires (protéines végétales, volailles, produits bio), et renforcer sa présence sur l’ensemble des canaux de distribution.

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