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Le futur de nos assiettes sera-t-il liquide ?

Soylent se targue de contenir le mélange complet de ce dont votre corps a besoin, y compris 20 grammes de protéines végétales et 20% de vos vitamines et minéraux quotidiens.

Le défi est grand ! Comment nourrir l’humanité tout en préservant la planète et ses ressources ? Des startup de la foodtech travaillent à relever le défi et pressentent déjà la nourriture du futur. Reformatée, celle-ci se dessine : simple, pratique et nomade, complète et énergétique.
Nos repas pourraient ainsi ressembler aux substituts alimentaires actuellement associés aux régimes ou aux sportifs. Des substituts liquides (ou en poudre) nécessitant moins de matières premières, comme les produits végétaux et chimiques, mais ayant les apports nutritionnels quotidiens recommandés par l’EFSA (European Food Safety Authority) à savoir l’équilibre parfait entre glucides, lipides et protéines. Sommes-nous condamnés demain à boire nos repas ? s’interroge Le Parisien ? «C’est une question d’équilibre, lui répond Krejcik. Il y a les repas que nous partageons en famille et avec nos amis. Et ceux où nous ne voulons pas gaspiller de productivité». Ces produits liquides ont déjà fait leurs preuves dans la Silicon Valley où l’on boit ses repas 100% liquides et protéinés pour gagner en temps et en productivité affirme-t-on.

Sans colorant et additif

Conçue en 2013 et lancée l’année suivante par l’ingénieur informatique Rob Rhinehart, Soylent est une boisson protéinique embouteillée faite à partir d’algues et de soja. On y retrouve une trentaine d’ingrédients sous forme de poudre à mélanger avec de l’eau, dont entre autres des protéines de pois, du potassium alimentaire, des flocons d’avoines, du calcium sous forme de phosphate en poudre, de la vitamine C et de la maltodextrine etc. Rob Rhinehart prétend que son repas liquide ne contient aucun additif et colorant présents dans les produits industriels.
Soylent affirme être «le produit liquide le plus connu et le plus bu» actuellement. Il peut servir d’alimentation principale car il comble les besoins nutritionnels humains. Soylent se targue de contenir le mélange complet de ce dont votre corps a besoin, y compris 20 grammes de protéines végétales et 20% de vos vitamines et minéraux quotidiens.
«Les boissons Soylent sont fabriquées à partir de plantes, et nécessitent moins d’eau et produisent moins de CO2 que le bétail. Nos boissons réduisent également le gaspillage alimentaire avec une durée de conservation d’un an et ne nécessitent pas de réfrigération, contrairement aux fruits et légumes qui sont jetés après quelques jours ou quelques semaines dans le réfrigérateur» explique Rosa Foods, fabricant de Soylent.

Un apport énergétique équivalent à un repas complet dans une bouteille

Schmoylent, The Ultimate Meal, Schmilk et bien d’autres surfent depuis sur l’alimentation liquide. Le mix alimentaire prêt à l’emploi de la marque Mana basée à Prague, a été créé fin 2015. Mana propose des boissons goût banane ou myrtille riches en fibres, protéines, et céréales. L’Allemagne et la République tchèque sont ses deux principaux marchés, avec très certainement la France juste derrière. Joylent (en Hollande), l’équivalent de Solyent, mais aussi Trek’N Eat proposent de la nourriture sous forme liquide ainsi qu’une assimilation très rapide par le corps.
En France, la startup Feed propose une boisson à base de soja, d’avoine, de blé et de microfibres, assurant 650 kilocalories soit l’apport énergétique équivalent à un repas complet, en une bouteille de 500ml. Feedassure que ses repas confèrent 100% des apports nutritionnels nécessaires : glucides, protéines, lipides, fibres, minéraux, vitamines et oligoéléments. Smeal, une autre start up française travaille à développer une poudre magique complète. Interrogée par Madiness.com, sur le sujet des aliments liquides et les conséquences sur l’homme, Clara Samé-Romain, diététicienne-nutritionniste en région parisienne, se dit réservée. «Mâcher est important car cela permet à notre cerveau d’évaluer le moment de satiété» explique-t-elle. Selon elle, réduire les aliments à ses propriétés nutritives (synthétisées) modifie aussi considérablement les informations envoyées à notre organisme. «Le fait de ne pas apporter l’élément naturel chamboule totalement le cerveau, qui n’assimile pas de la même manière les produits frais indispensables au corps et les produits synthétisés présents dans ces boissons».
Ces aliments liquides auront beau être «complets», suffiront-ils à combler l’absence de goût, d’odeurs, l’échange et la convivialité qu’offre un bon repas ? A suivre !

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