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La porte ouverte à l’épandage de masse et à la prolifération des algues vertes.

Un décret paru hier au Journal Officiel suscite la colère d’un grand nombre d’associations écologistes en Bretagne. Il concerne les normes d’épandage des effluents d’élevage, qui sont réévaluées et calculées selon un barème différent, plus souple que précédemment. Pour Eau et Rivères de Bretagne (ERB), l’intention de ce décret est très claire : il « relève les plafonds d’épandage d’azote ».

Or, les épandages d’azote ont une grande part de responsabilité dans les marées d’algues vertes qui souillent régulièrement les littoraux bretons. Concrètement, le décret n’a pas relevé le seuil d’épandage, toujours fixé à 170 kg d’azote par hectare. En revanche, le calcul n’est plus le même :

De fait, selon ERB, ce décret aura un impact direct sur les quantités d’azote épandues : +20%. Jo Hervé, le président d’ERB, a déclaré :

L’association a donc décidé de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour faire annuler ce décret, considérant qu’il va à l’encontre du principe constitutionnel de précaution et fait fi des recommandations de la Cour des comptes. Un député Europe Ecologie-Les Verts (EELV), François de Rugy, a également vivement réagi à ce nouveau décret. Il a considéré qu’il s’agissait d’une « véritable provocation » et a exigé « sa suspension » immédiate à la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.

L’avis n’est bien sûr pas le même du côté de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne. Ainsi, le directeur, Jacques Crolais, a déclaré :

ERB a aussitôt répondu :

Ce décret n’est donc pas prêt d’arrêter de susciter la polémique.

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