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Exportations : Le plan « stratégique » pour les filières agroalimentaires

Regagner des parts de marché en Europe et à l’international, développer la présence de tous les secteurs, améliorer la balance commerciale de l’ensemble des filières, augmenter le nombre d’entreprises positionnées à l’export, favoriser l’investissement des entreprises à l’international, le développement des partenariats commerciaux et permettre l’accès des entreprises aux dispositifs d’accompagnement existants au niveau national et communautaire, telles sont …

Exportations : Le plan « stratégique » pour les filières agroalimentaires
Le secteur agroalimentaire, deuxième force à l’export du commerce français.

Regagner des parts de marché en Europe et à l’international, développer la présence de tous les secteurs, améliorer la balance commerciale de l’ensemble des filières, augmenter le nombre d’entreprises positionnées à l’export, favoriser l’investissement des entreprises à l’international, le développement des partenariats commerciaux et permettre l’accès des entreprises aux dispositifs d’accompagnement existants au niveau national et communautaire, telles sont les grandes lignes du « Plan stratégique 2017-2021 » pour le développement des exportations 
et l’internationalisation des filières agroalimentaires, agricoles et des produits bio-sourcés. Communiqué par le MAAF (Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt), ce plan souhaite répondre à de nombreux objectifs : renforcer la dynamique du commerce extérieur de la France en augmentant la création de valeur ajoutée à l’export, en Europe et à l’international, pour améliorer le positionnement des filières agricoles et agroalimentaires françaises ; diversifier la contribution au commerce extérieur des différentes filières agricoles, agroalimentaires et de transformation du bois en élargissant la nature et la gamme des produits exportés, en adéquation avec la demande ; amener plus d’entreprises agricoles, agroalimentaires et de transformation du bois à l’export en renforçant durablement la présence et la performance des PME et des ETI en Europe et à l’international.

Le secteur agroalimentaire, deuxième force à l’export du commerce français

La projection à l’international des entreprises françaises est un levier de croissance et un prolongement naturel de la politique de compétitivité. Dans ce cadre, la politique du commerce extérieur, sous la responsabilité du secrétaire d’état chargé du Commerce extérieur en lien avec le MAAF pour ces filières spécifiques, s’inscrit dans la politique économique globale mise en œuvre par le Gouvernement. Elle tire principalement parti des efforts d’amélioration de la compétitivité et de la productivité et de la levée des freins sectoriels à la croissance, mais elle dispose également de leviers propres pour accompagner les entreprises exportatrices françaises.
Le MAAF s’engage ainsi à renforcer l’export français dans ce secteur, dans le cadre de la stratégie gouvernementale. Avec un secteur agroalimentaire, deuxième force à l’export du commerce français, 375000 exploitations agricoles et 18000 entreprises agroalimentaires, dont 98% de PME, le secteur agricole et agroalimentaire est un pilier de l’économie française. Ce secteur représente 3,5 % du PIB et 5,5% des emplois.

Les parts de marchés des exportations agroalimentaires françaises sont passées de 7,7% en 2000 à 4,8 % en 2015.

Le succès des grandes entreprises

En 2015, l’excédent des produits agricoles et agroalimentaires atteint 9,3 Md € et 10,7 Md € hors tabac. Les produits agroalimentaires (bruts et transformés) constituent le troisième excédent commercial de la France, derrière le matériel de transport (15,2 Md€) et les produits chimiques, parfums et cosmétiques (11,1 Md€).
L’excédent des produits agricoles bruts atteint 2,6 Md€, celui des produits agroalimentaires transformés 6,6 Md€ et 8,1 Md€ hors tabac, grâce notamment au succès de grandes entreprises qui figurent parmi les leaders mondiaux de leurs secteurs (notamment vins et spiritueux, produits laitiers, malt, légumes transformés, sucre, semences, etc.).
Grâce à ses atouts, la France est le 5e exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires (derrière les états-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Brésil). La principale destination des exportations de l’industrie agroalimentaire demeure l’Union européenne (UE), qui représente, en 2015, 63 % du total des exportations françaises, mais avec une forte progression par ailleurs de nos exportations vers les pays tiers (+10 % depuis 2014).
C’est particulièrement notable depuis 2013 avec les états-Unis, l’Algérie, la Chine, le Japon, Singapour et l’Arabie Saoudite.

Les parts de marchés des exportations agroalimentaires sont passées de 7,7 à 4,8% en 15 ans

Cependant, certaines positions commerciales restent fragiles et la France perd régulièrement des parts de marché dans un contexte de compétition mondiale accrue. Ainsi, au niveau mondial (y compris UE), les parts de marchés des exportations agroalimentaires françaises sont passées de 7,7% en 2000 à 4,8 % en 2015. En particulier, la baisse des parts de marchés s’est accrue à l’intérieur de l’UE, passant de 12,5% de parts de marchés en 2000 à 7,9 % en 2015.
Les principaux soldes commerciaux déficitaires de la France avec ses partenaires européens se sont amplifiés depuis 2012, notamment avec l’Espagne (- 1,8 Md€ en 2015 contre -1,1 Md € en 2012) et la Pologne (- 0,9 Md € contre -0,6 Md €) du fait de la progression des importations.
Simultanément, les positions excédentaires de la France se réduisent progressivement, notamment au Royaume-Uni (1°excédent commercial de la France dans le monde, 3 Md€ en 2015 contre 3,3 Md€ en 2012), dont l’enjeu du Brexit sera prégnant, ainsi qu’en Italie (1,3 Md € contre 1,9 Md €) et en Allemagne (0,9 Md € contre 1,4 Md €). Sur le reste du monde, la baisse tendancielle des parts de marché de la France est réelle mais contenue, passant de 3,5 % en 2000 à 2,7 % en 2015.

Seules 6 % des entreprises agroalimentaires ont un chiffre d’affaires à l’export supérieur à 50 %.

Le rayonnement international de l’agroalimentaire français repose sur un nombre limité d’entreprises. Alors que 80% des entreprises agroalimentaires allemandes exportent leurs produits, cette part n’est que de 25 % en France. Les grandes entreprises internationales et les entreprises de taille intermédiaire qui ne représentent que 2% du nombre d’entreprises agroalimentaires en France, réalisent aujourd’hui les 2/3 du chiffre d’affaires du secteur à l’export.
Seules 6 % des entreprises agroalimentaires ont un chiffre d’affaires à l’export supérieur à 50 %. Notre performance à l’export s’appuie sur un nombre très réduit de secteurs que sont les vins et spiritueux, les semences, les céréales et oléagineux et dans une moindre mesure les produits laitiers. Les résultats des autres secteurs sont beaucoup plus mitigés : hors vins et spiritueux, le solde des échanges sur les produits agroalimentaires transformés est déficitaire (-2,8 Md € en 2014 et -3,2 Md € en 2015).

Relever le défi d’une reconquête

Les échanges mondiaux de produits agricoles et agroalimentaires croissent de + 8% par an depuis 2000 (soit un triplement en 15 ans). Tout en consolidant sa présence sur son marché naturel qu’est l’Europe, pour lequel l’accès au marché est par construction plus aisé, la France doit profiter de la croissance de la demande alimentaire mondiale, en particulier sur les secteurs en forte expansion, de la demande des consommateurs en produits bois et de l’émergence de nouvelles économies très dynamiques pour développer ses exportations de produits, technologies et savoir-faire et conquérir de nouvelles parts de marchés au sein d’une économie mondiale globalisée.
Il y a lieu collectivement de relever le défi d’une reconquête et d’un développement de nos parts de marché. Ceci passe par le développement des exportations mais également, car c’est complémentaire, par le développement des investissements et des partenariats commerciaux des entreprises françaises, voire, dans certains cas, des investissements étrangers dans des entreprises françaises.

Des moyens et des compétences au service de l’export

Dans le cadre du dispositif gouvernemental de soutien
à l’export, le MAAF dispose de moyens et de compétences à mobiliser au service de l’export. Il dispose du deuxième réseau agricole mondial déployé à l’international (après les états- Unis). Le réseau des conseillers agricoles régionaux, hébergés par les services économiques au sein des ambassades, présents dans une vingtaine de pays stratégiques de l’Union européenne et des pays tiers, constitue par son envergure et sa technicité, un avantage essentiel par rapport aux principaux concurrents commerciaux.
La valorisation de l’expertise du réseau au service de l’influence et de la stratégie commerciale françaises constitue un objectif permanent du MAAF. Au niveau national, le MAAF présente une organisation renforcée à même de traiter, en lien avec les services compétents des ministères économiques et financiers et du ministère des affaires étrangères, la dimension économique comme les aspects sanitaires et phytosanitaires ainsi que les questions de formation, de recherche et d’innovation. 
Localement, la mobilisation du réseau des services déconcentrés, à la fois en région avec les directions régionales de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt, et en département, avec les directions départementales de la protection des populations, est à même d’assurer un accompagnement au plus près des entreprises.
Le MAAF, en lien avec l’ensemble de ses opérateurs mobilisés sur les filières (FranceAgriMer, Agence Bio, Institut national de l’origine et de la qualité, Office national des forêts, Institut français du cheval et de l’équitation, Centre national de la propriété forestière, Institut technologique Forêt-Cellulose-Bois-Ameublement), dispose par ailleurs d’une connaissance unique du fonctionnement et des enjeux de l’ensemble des filières sur les plans technique et économique qu’elle peut mettre au service des entreprises et des autres partenaires institutionnels impliqués sur les thématiques export.
Le MAAF est également un interlocuteur privilégié des interprofessions et à ce titre peut travailler étroitement avec elles.

11 M€ affectés en 2017

Au niveau financier, le MAAF affecte en 2017 près de 11 M€ aux actions internationales dont plus de 8 M€ pour des actions de promotion et des études de marchés. À ces moyens s’ajoute le dispositif européen de la promotion des produits agricoles, doté de 133 M€ en 2017 et de 200 M€ à compter de 2019, pour lequel le MAAF est l’interlocuteur de la Commission européenne. Sur le plan méthodologique, les axes suivants sont privilégiés par le MAAF à savoir : donner plus de visibilité et d’efficacité à l’accompagnement des entreprises agricoles, agroalimentaires et de transformation du bois tout au long de leur parcours, depuis le niveau local, où elles sont implantées, jusqu’en Europe et à l’international ; développer cette stratégie en synergie avec l’ensemble des acteurs publics et privés agissant aux échelons régionaux, nationaux et internationaux pour l’internationalisation des entreprises, en s’appuyant sur les représentants professionnels et en mobilisant les instances de coopération existantes ; favoriser les démarches collectives mutualisant les moyens et permettant aux entreprises de « passer le cap » de l’exportation ou de s’implanter sur de nouveaux marchés ; mieux former et informer les entreprises et les acteurs publics en charge de promouvoir les exportations ; faire de la diversité de l’offre française une force à l’export en proposant des actions qui puissent répondre aux besoins de toutes les entreprises, petites et grandes, et de tous les secteurs.

Accompagner les entreprises dans la durée

L’objectif du gouvernement est d’aider dans un premier temps plus de PME à réussir à l’export et y rester dans la durée ;
 plus d’ETI et de PME à gagner en croissance grâce à l’international. Selon le MAAF, il est est nécessaire de sensibiliser les entreprises sur les opportunités à l’export mais également de bien les guider dans leurs démarches (choix des pays cibles, moyens à mettre en œuvre, outils publics à mobiliser, etc.).
Le MAAF souhaite la simplification du parcours export porté par le secrétaire d’état en charge du Commerce extérieur. Le MAAF souhaite ouvrir de nouveaux marchés et maintenir l’accès aux marchés existants. La compétition sur les marchés d’exportation étant de plus en plus vive, le MAAF souhaite améliorer des conditions d’accès des entreprises et des produits.

Promouvoir les produits français

Les signes de qualité, tout comme le caractère innovant des produits français, sont également des gages à l’international.

Promouvoir les produits français fait bien sûr partie du plan ! La France bénéficie de la reconnaissance, partout dans le monde, de la qualité et de l’excellence de ses produits, à l’image de la gastronomie française inscrite par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Les produits français véhiculent une image de qualité, de respect de standards sanitaires et environnementaux élevés, de savoir-faire et d’une industrie performante.
Les signes de qualité, tout comme le caractère innovant des produits français, sont également des gages à l’international. Cette identité culinaire et gastronomique est aussi l’une des premières vitrines des régions de France et un puissant vecteur de promotion auprès des touristes qui deviennent ensuite des prescripteurs.
Si l’image d’excellence que possèdent les produits français constitue un atout clé, en particulier pour nos produits haut de gamme, cette dernière pourrait encore être renforcée et modernisée, en réponse aux stratégies agressives mises en place par nos concurrents, pour développer une présence française plus large incluant le moyen de gamme.
Ce plan stratégique sera complété par la mise en œuvre de plans d’actions annuels et la définition d’indicateurs de suivi et de résultats, construits en collaboration avec l’ensemble des partenaires de l’export. Il sera piloté par le MAAF en lien étroit avec le secrétariat d’état en charge du Commerce extérieur. La journée export, organisée par le MAAF en lien avec l’ensemble des partenaires, sera l’occasion, chaque année, de dresser un bilan de l’avancée
de la mise en œuvre du plan export. Le suivi par filière sera réalisé au sein des comités spécialisés de FranceAgriMer. Par ailleurs, un point régulier sur l’avancement du plan stratégique pourra être effectué régulièrement dans le cadre du Conseil stratégique de l’export, organe rassemblant tous les acteurs du commerce extérieur de la France que le secrétaire d’état en charge du Commerce extérieur préside trimestriellement.
(Source Ali’Magri)

ParLa rédaction
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