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Bio : Un marché en reconsolidation, porté par les circuits spécialisés

Pour les industriels de l’agroalimentaire, cette dynamique traduit un signal encourageant : la demande existe, à condition d’adapter l’offre, de maintenir des écarts de prix raisonnables avec le conventionnel et de continuer à innover dans des segments porteurs comme les fruits, légumes et produits frais.

Après quatre années de repli, le marché du Bio retrouve enfin des couleurs. Selon les dernières données de Worldpanel by Numerator, la part de marché du Bio dans les PGC-FLS et Produits Frais Traditionnels se stabilise à 4,1 % au cumul annuel mobile P7 2025. Un signal attendu qui témoigne d’une phase de consolidation. Mais c’est surtout la vigueur retrouvée des circuits spécialisés, en croissance de +5,5 % depuis le début de l’année, qui redonne de la vitalité au secteur.

Les fruits et légumes apparaissent comme les véritables moteurs de cette reprise, captant une part importante des arbitrages des consommateurs. Les enseignes généralistes, encore légèrement négatives à -0,7 %, parviennent néanmoins à ralentir leur déclin. Cette recomposition révèle un marché qui s’appuie désormais sur de nouveaux équilibres entre circuits et catégories.«Les attaques subies par l’écosystème du Bio ont peut-être renforcé l’engagement des consommateurs historiques, à la fois par militantisme écologique et par une volonté de protéger leur propre santé et celle de leur famille», souligne Gaëlle Le Floch, Directrice Insight Worldpanel by Numerator.

Plusieurs leviers expliquent cette inflexion positive. Les enseignes spécialisées ont mené un travail de fond sur l’assainissement de leur parc, la compétitivité de l’offre et le positionnement prix. De leur côté, les grandes surfaces alimentaires ont mis fin à une politique trop drastique de rationalisation, permettant au Bio de regagner en visibilité.

Quelles perspectives pour les industriels ?

La moindre pression inflationniste a également redonné une marge de manœuvre aux ménages, favorisant le retour de la valorisation de l’alimentation dans leurs arbitrages. Autre atout, l’attractivité prix du Bio : moins affectés par les hausses que les produits conventionnels, certains segments ont même renforcé leur compétitivité relative. Enfin, la sensibilité accrue aux enjeux de santé et les inquiétudes autour des pesticides, amplifiées par le débat médiatique sur le glyphosate, nourrissent un regain d’intérêt.

Si l’horizon économique reste incertain et pourrait fragiliser le pouvoir d’achat, le Bio dispose d’atouts pour maintenir cette embellie. Miser sur le local, poursuivre la pédagogie auprès des consommateurs, et mettre en avant les bénéfices santé plutôt que les seuls arguments écologiques, constituent des axes stratégiques pour consolider cette reprise.

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