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Ces innovations qui boostent l’industrie agroalimentaire

Le secteur de l’agroalimentaire ne cesse d’innover en technologies, process, produits ou ingrédients. Le programme d’investissements d’avenir piloté par le Commissariat Général à l’Investissement, a permis de sélectionner, durant la période 2015/2017, 56 lauréats pour un montant global d’aide de près de 10 millions d’euros. Parmi eux, 10 projets d’avenir en cours d’élaboration pour l’industrie agroalimentaire. Nouvelles technologies / …

Ces innovations qui boostent l’industrie agroalimentaire

Le secteur de l’agroalimentaire ne cesse d’innover en technologies, process, produits ou ingrédients. Le programme d’investissements d’avenir piloté par le Commissariat Général à l’Investissement, a permis de sélectionner, durant la période 2015/2017, 56 lauréats pour un montant global d’aide de près de 10 millions d’euros. Parmi eux, 10 projets d’avenir en cours d’élaboration pour l’industrie agroalimentaire.

Nouvelles technologies / Nouveaux process

Boulangerie : Un four de cuisson sous vide partiel avec admission de vapeur

Le projet Mecasoft, porté par la société Mecatherm, a pour objet la mise au point d’un four industriel destiné au secteur de la Boulangerie, Viennoiserie, Pâtisserie industrielle (BVP).

Le procédé permet de mieux valoriser la farine sans gluten et la farine de moindre qualité boulangère. A terme, ce four est destiné à cuire d’autres produits de BVP.

Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 810K€ (pour un coût total du projet s’élevant à 2M€), ce four permettra dans un premier temps d’obtenir des produits panifiés dits « soft », type pain de mie, plus expansés, moins caloriques, avec une meilleure conservation ou une régularité de forme. Il s’agit également d’obtenir des pains sans croûte en évitant l’écroutage actuellement pratiqué, des pains plus volumineux et sans additifs.
Le procédé permet de mieux valoriser la farine sans gluten et la farine de moindre qualité boulangère. A terme, ce four est destiné à cuire d’autres produits de BVP. Le projet de R&D doit aboutir à la commercialisation du four de cuisson sous vide partiel avec admission de vapeur à partir de 2019.

Céréales : Mesurer la qualité pour optimiser l’allotement

Le projet Ceres vise à développer une plateforme analytique complète et centralisée qui mesure l’ensemble des critères de conformité et de qualité technologique des grains de céréales sur un seul appareil (protéines, humidité, poids spécifique, indice de chute de Hagberg et taux de mycotoxines) lors de leur entrée en silo.

Le projet Ceres a l’ambition de permettre à l’ensemble de la filière d’effectuer des gains qualitatifs et économiques importants.

Ces mesures seront traitées par un logiciel d’allotement pour permettre aux organismes stockeurs de céréales d’organiser plus efficacement l’assemblage en fonction de leurs débouchés et des paramètres de la récolte.
Le projet est porté par Spectralys Innovation qui s’est spécialisée dans le développement de solutions analytiques optiques de rupture, non-destructives, sensibles et en temps réel.
Cette technologie est basée sur l’utilisation innovante des signaux de fluorescence naturelle émis par les produits biologiques et alimentaires.
Le projet Ceres, soutenu par des acteurs clés de la filière et de la recherche analytique, a l’ambition de permettre à l’ensemble de la filière d’effectuer des gains qualitatifs et économiques importants. Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 1,9 M € (pour un montant du projet de 3,5 M €), le projet devrait aboutir courant 2018.

Protéines de soja : Mise au point d’un procédé de purification Made in France

Couramment utilisés par l’industrie agroalimentaire en raison de leurs qualités fonctionnelles et nutritionnelles, les concentrats et isolats de soja proviennent aujourd’hui essentiellement de l’étranger, où ils sont élaborés à partir de matières végétales OGM, extraites sans solvants.

L’issue du projet devra permettre la création, en Bourgogne, d’un site industriel de production.

L’objectif est d’obtenir des Matières Protéiques Végétales (MPV) à haut pouvoir nutritionnel et fonctionnel, avec la mise au point d’un procédé de purification, privilégiant la voie mécanique à la voie chimique. Le projet devra aussi permettre d’optimiser les rendements de trituration (première transformation), tout en garantissant le maintien du caractère natif des protéines de soja.
Avec l’ambition d’étendre le futur procédé à la transformation d’autres sources légumineuses et protéagineuses, l’issue du projet devra permettre la création, en Bourgogne, d’un site industriel de production. Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 810K€ (pour un coût total du projet s’élevant à 2M€), le projet débuté en janvier 2017, se poursuit sur une durée de 18 mois.

Culture : Un système de production verticale de micro-algues

La spiruline est une cyanobactérie communément classée avec les micro-algues. Elle est consommée pour ses propriétés nutritives de qualité, et est particulièrement riche en protéines, fer et vitamines, ce qui fait d’elle un complément alimentaire prisé. Les micro-algues sont habituellement cultivées en suspension dans un bassin.

Le projet Spirusine, porté par la société Spiris, vise à développer un système de culture innovant qui favorise le stockage du CO2 et diminue la consommation en eau.

Le projet Spirusine, porté par la société Spiris, vise à développer un système de culture innovant qui favorise le stockage du CO2 et diminue la consommation en eau. Le procédé est intégré dans une démarche d’économie circulaire, à travers la valorisation de coproduits industriels, chaleur fatale et résidus organiques des unités de méthanisation.
La technologie mise au point permet une augmentation significative de la productivité par rapport à une culture en bassin et une réduction des coûts de récolte. La mise à l’échelle industrielle de la technologie doit à terme permettre de proposer un système innovant pour la production de micro-algues. Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 200 K€ (pour un montant du projet de 982 K€), le projet débuté en avril 2017 s’étend sur une durée de 18 mois.

Nouveaux produits, nouveaux ingrédients

Alimentation infantile : Un nouvel ingrédient pour les nouveaux-nés

C’est dans les premiers mois de la vie que s’implante le microbiote intestinal. Il a été prouvé que la première alimentation, et en particulier le lait maternel, joue un rôle prépondérant dans le développement et l’équilibre de ce microbiote, et en parallèle, la maturation du système immunitaire.

Le groupe Solactis propose, à travers 
son projet Smo Solactis, un nouvel ingrédient pour des formules de lait infantile qui se rapprocheront de l’effet du lait maternel.

Le lait maternel est plus protecteur contre les maladies allergies et maladies auto-immunes, que les laits de substitution présents sur le marché. Dans ce contexte, le groupe Solactis propose, à travers
son projet Smo Solactis, un nouvel ingrédient pour des formules de lait infantile qui se rapprocheront de l’effet du lait maternel. Il s’agit d’ajouter une combinaison originale de différents oligosaccharides dans la poudre de lait infantile.
Le produit est réalisé à partir du lactose et d’un coproduit de l’industrie laitière, le perméat de lactosérum. Ce nouveau produit doit présenter un meilleur profil de fermentation et devra notamment permettre une diversification du microbiote intestinal avec la stimulation de bactéries bénéfiques pour la santé des nourrissons et de l’enfant ; et de sa composition en acides gras à courte chaîne. Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 79 K€ (pour un coût total du projet s’élevant à 317 K€), le projet de R&D débutera en octobre 2017 pour une durée de 18 mois. La commercialisation du produit est prévue pour 2019.

Emballage : Cap sur l’hydrosoluble et le comestible

Suite au développement d’un premier bioplastique innovant à destination de l’industrie de l’agrochimie et des détergents, la société Lactips SA se propose de développer à partir de composants issus du lait de vache un emballage comestible utilisable par l’industrie agroalimentaire.

La société Lactips SA se propose de développer à partir de composants issus du lait de vache un emballage comestible utilisable par l’industrie agroalimentaire.

Pour être adopté par ces industries, ce nouveau produit devra présenter les caractéristiques d’hydrosolubilité et d’imprimabilité. En outre, il devra faire écran aux gaz, et répondre aux impératifs de la réglementation en matière d’hygiène et de normes.
Cet emballage innovant est directement utilisable dans les process, et doit permettre le pré-dosage des composants sans ouverture du sac. Il protégera également contre les risques d’oxydation. Le projet débuté en octobre 2016 se poursuit, il est financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 200K€ (pour un montant du projet de 776 K€).

Process : Mise en place d’un procédé de fabrication en continu d’un produit de substitution au jambon

Le projet Yuki, développé par la société André Bazin, a pour objectif de développer un produit de subs- titution du jambon grâce à la mise au point d’un procédé innovant de fabrication en continu.

Le projet Yuki a pour objectif de développer un produit de substitution du jambon grâce à la mise au point d’un procédé innovant de fabrication en continu.

Le programme de R&D doit permettre de lever les verrous technologiques pour l’adaptation d’un procédé continu d’origine asiatique à la fabrication de ce type de produit à base de porc.
Ce procédé innovant doit permettre une baisse des pertes matières associées aux processus de fabrication actuels et une substitution des conservateurs par une pasteurisation.
Le nouveau produit sera également sans additifs, et présentera une teneur en sel fortement réduite et une durée de vie étendue par rapport au jambon traditionnel. La durée du projet est de 12 mois, il est financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 200 K€ (pour un coût total du projet s’élevant à 426 K€). La concrétisation du projet de R&D démarrera en 2019 avec le lancement à grande échelle de la nouvelle gamme de produits sur la nouvelle ligne de production résultant des investissements réalisés.

Ingrédients : Une technologie d’extraction innovante

Le projet Rheoprime, initié par Saria Industries, entreprise de traitement des coproduits animaux, vise à développer un nouvel ingrédient alimentaire par l’extraction des protéines issues des produits osseux résiduels résultants de la fabrication des Viandes Séparées Mécaniquement (VSM) de volaille.

Le projet Rheoprime vise à développer un nouvel ingrédient alimentaire par l’extraction des protéines issues des produits osseux résiduels résultants de la fabrication des Viandes Séparées Mécaniquement (VSM) de volaille.

La technologie d’extraction innovante mise en place permettra d’obtenir des ingrédients à fort pouvoir technologique et nutritionnel. L’objectif de Rheoprime est donc de tester un pilote en milieu industriel et de caractériser les protéines obtenues en vue de leur commercialisation sur le marché mondial en alimentation humaine.
Cette meilleure valorisation pour des produits n’ayant jusqu’alors que des débouchés techniques ou en alimentation pour animaux de compagnie devrait engendrer des gains de compétitivité pour la filière viandes. La durée du projet est de 18 mois, il est financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 200 K€ (pour un coût total du projet s’élevant à de 677 K€). Le programme se terminera par la validation d’une application commerciale innovante et d’un procédé facilement industrialisable.

Jus de fruit : Un nouveau cocktail enzymatique pour améliorer les rendements dans l’industrie

L’industrie des jus de fruits a régulièrement recours à des enzymes de type pectinases pour améliorer les rendements des procédés de production et obtenir une meilleure clarification des jus.

A terme, ce nouveau cocktail enzymatique doit permettre de réduire les déchets générés par le processus de production des jus et de diminuer la consommation énergétique employée dans ces derniers.

Néanmoins, les solutions présentes sur le marché ne permettent actuellement que de dégrader la fraction simple des pectines, les fractions complexes résiduelles empêchant l’obtention de rendements optimaux. Les ETS J. Souf et, en collaboration avec l’Université
de Picardie Jules Verne et le Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles, se proposent de définir un cocktail enzymatique nouveau qui permettra de dégrader cette fraction complexe des pectines.
Des méthodes innovantes de criblage des souches à moyen et haut débit seront employées lors de la phase de R&D.
La culture des microorganismes sélectionnés se fera par fermentation en milieu solide. A terme, ce nouveau cocktail enzymatique doit per- mettre de réduire les déchets générés par le processus de production des jus et de diminuer la consommation énergétique employée dans ces derniers.
Des applications sont également envisagées dans l’industrie du vin et des huiles.
Le projet se déroulera sur 48 mois à compter de septembre 2017. Il est financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 1,1M € (pour un coût total du projet s’élevant à 2,2M €).

Transformation : Un procédé disruptif de transformation et texturation des aliments

La société NBread Process propose un nouveau procédé : transformer tout type d’aliment, notamment les fruits et légumes, en un produit texturé de type génoise ou pain de mie, facile à manger et présentant les qualités organoleptiques et nutritionnelles de la matière première.

Le procédé breveté consiste en un broyage des denrées avec l’ajout d’albumine pour ses propriétés texturantes et une expansion obtenue par injection de gaz et diminution de pression.

Le procédé breveté consiste en un broyage des denrées avec l’ajout d’albumine pour ses propriétés texturantes et une expansion obtenue par injection de gaz et diminution de pression.
Le projet consiste à étudier des caractéristiques de plusieurs protéines végétales terrestres et marines et analyser leur structuration avec les autres aliments dans le process en vue de substituer une protéine végétale à l’albumine ; accroître et optimiser les propriétés texturantes avec de nouveaux protocoles de production. Les avantages avancés par la société sont d’une part la préservation de toutes les qualités gustatives et nutritionnelles des aliments pour les consommateurs nomades ainsi qu’une valorisation complète et sans déchet des aliments intrants.
Le projet débuté en mai 2017 se poursuivra durant 18 mois pour une commercialisation prévue en novembre 2018. Il est financé par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 200 K€ (pour un montant du projet de 519 K€).

ParLa rédaction
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