Faites attention, le prix affiché sur l’étiquette n’est pas toujours celui payé en caisse !
Une enquête de la DGCCRF a révélé que « des anomalies [sur les prix] ont été constatées » dans 54% des 1269 établissements de la grande distribution, essentiellement alimentaire, contrôlées en 2011.
Une enquête de la DGCCRF a révélé que « des anomalies [sur les prix] ont été constatées » dans 54% des 1269 établissements de la grande distribution, essentiellement alimentaire, contrôlées en 2011.
Ainsi, « le prix facturé était différent du prix affiché pour 7% des articles ayant été vérifiés. En outre, les erreurs étaient défavorables aux consommateurs dans six cas sur dix ». Prudence donc !
Pour Charles Pernin, spécialiste de l’alimentaire à l’association de consommateurs CLCV, rien n’est dû au hasard, d’autant plus que la majorité des erreurs sont en défaveur des clients… Selon lui « il y a une part d’aléa, mais pas seulement […] et il est très difficile de prouver que [ces erreurs] sont intentionnelles ».
Autre hypothèse pouvant expliquer ces défauts d’étiquetage : les erreurs liées aux systèmes informatiques, par exemple en cas de mise à jour des prix sur les caisses mais pas immédiatement en rayon.
La DGCCRF a sévi face à ces abus qui « ont donné lieu à la rédaction de procès-verbaux, d’injonctions de rectifier les dysfonctionnements constatés et de rappels à la réglementation ». Quant aux consommateurs, la direction de la répression des fraudes leur « recommande d’être vigilants à la lecture de leurs tickets de caisse et de se faire systématiquement reverser les trop-perçus ».
La CLCV, de son côté, a publié un communiqué dans lequel elle alerte sur les hausses de prix et revient sur cette question de la défaillance des étiquetages :
« Les relevés de prix de la CLCV sur 28 produits alimentaires dits « de marque nationale » montrent une augmentation annuelle des prix de 2,2% entre avril 2011 et avril 2012. L’augmentation des prix alimentaires se poursuit donc, même si son rythme semble ralentir (+0.4% au cours du dernier trimestre contre +1.8% au trimestre précédent).
D’après notre enquête, les supermarchés ont connu une inflation plus marquée que les hypermarchés (+5,0% contre +1,4%). En un an, le prix du café a bondi de +12 à + 17% selon les références.
Alors que l’Insee prévoit pour 2012 un recul historique du pouvoir d’achat des consommateurs, il est essentiel d’éviter tout dérapage des prix de l’alimentation qui pèse lourd dans le budget des ménages les plus modestes. Pour prévenir toute hausse injustifiée, la CLCV demande une plus grande transparence sur la formation des prix.
Un premier pas dans ce sens a été réalisé par la fédération du commerce et de la distribution qui a communiqué cette semaine ses marges nettes. Néanmoins, ces chiffres doivent encore faire l’objet d’une analyse approfondie et d’un débat contradictoire au sein de l’observatoire des prix et des marges qui devra, si nécessaire, s’adjoindre une expertise en matière de normes comptables pour évaluer la fiabilité de ces données. Par ailleurs, Intermarché et Leclerc, deux poids lourds de la grande distribution, ainsi que l’ensemble des professionnels de l’industrie agroalimentaire doivent encore communiquer leurs chiffres. Ces données permettront de suivre l’évolution au cours du temps des marges de chacun des acteurs.
Par ailleurs, nous appelons les pouvoirs publics à stimuler la concurrence dans la grande distribution. On estime que les enseignes sont en position dominante dans près de 50 % des zones de chalandise et l’Autorité de la concurrence a, dans des avis récents, pointé les freins qui limitent la concurrence au niveau local. Un tel contexte est évidemment défavorable aux consommateurs.
Enfin nous appelons au maintien d’une TVA réduite sur les produits alimentaires et à un renforcement des sanctions relatives aux non conformités fréquemment relevées en matière d’étiquetage des prix alimentaires en grande distribution. A cet égard, les résultats des contrôles que vient de publier la répression des fraudes montrent que les non conformités existent dans plus d’un magasin sur deux. 60% de ces « anomalies » sont défavorables aux consommateurs qui paient plus que ce qui est indiqué en rayon. Ce résultat nous incite à penser que les erreurs ne sont pas seules en cause mais que, dans un certain nombre de cas, c’est délibérément que l’on facture aux consommateurs un prix supérieur. Face à ces pratiques, nous appelons les pouvoirs publics à sévir par exemple en publiant les résultats par enseigne de ces contrôles. »
Source : agro-media.fr avec le communiqué de la CLCV et AFP.
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