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Camembert de Normandie/fabriqué en Normandie : une distinction qui vaut bien une assignation !

L’association de défense de l’AOP « Camembert de Normandie » est bien décidée à faire respecter ses droits.

L’association de défense de l’AOP « Camembert de Normandie » est bien décidée à faire respecter ses droits. Elle a ainsi assigné en justice les industriels Lactalis, Bongrain et Isigny-Sainte-Mère, mais aussi les enseignes de distribution Intermarché, Leclerc, Monoprix, Lidl et Système U, qui commercialisent sous marques de distributeur (MDD) des camemberts non AOP, au civil et devant les tribunaux de Rennes, Caen et Colmar. A l’origine du litige : la distinction entre « camembert de Normandie » et « camembert fabriqué en Normandie ».

 

Ce conflit n’est pas récent : en novembre déjà, l’association de défense avait annoncé qu’elle allait porter plainte pour « usurpation de notoriété », mais il semblerait que le processus ait pris plus de temps que prévu. L’avocate de l’association de défense de l’AOP, Me Johanna Azincourt, a expliqué : « L’objet est de faire retirer de la vente et de faire retirer des emballages les mentions “fabriqué en Normandie” sur des camemberts qui ne sont pas des AOC ». « Cette mention est illégale », a ajouté Patrick Mercier, le président de l’association.

Selon l’avocate, cette mention est couramment utilisée depuis plusieurs années ; « il y a eu à un moment une tolérance par la loi qui a été supprimée en 2008, en fait cette pratique a continué ». Or, elle peut porter à confusion pour les consommateurs.

 

Pourtant, les camemberts non AOC ne répondent pas du tout aux mêmes exigences que les AOC. Parmi ces exigences, on peut citer par exemple une fabrication au lait cru moulé à la louche, l’utilisation de lait issu de vaches normandes, une transformation située dans une aire géographique définie, etc.

Pour l’AOP, la concurrence des autres camemberts est très difficile à supporter, surtout parce que leur prix est bien moindre que celui du camembert AOP, jusqu’à deux fois moins élevé. Les producteurs de ce fromage réputé ne sont plus que neuf, et ils ne produisent que 5% des camemberts, contre 10 à 15% en 2007-2008. Le directeur de la coopérative d’Isigny-Sainte-Mère, Claude Granjon, a déploré cette assignation en justice : « Je trouve désolant que les fabricants d’une même région arrivent à des choses comme ça ».

 

Source : agro-media.fr avec AFP.

ParLa rédaction
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