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Clash entre Bruno Le Maire et les industriels de la viande autour d’un GIE.

La filière viande bovine française est en grande difficulté depuis plusieurs années. Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, essaie de trouver des solutions pour dynamiser les ventes. Et celle en laquelle il croit tout particulièrement, c’est l’export, comme il l’explique : « l’avenir des productions bovines se joue à l’exportation ».

La filière viande bovine française est en grande difficulté depuis plusieurs années. Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, essaie de trouver des solutions pour dynamiser les ventes. Et celle en laquelle il croit tout particulièrement, c’est l’export, comme il l’explique : « l’avenir des productions bovines se joue à l’exportation ». Ainsi, il prône la mise en place d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) qui aura pour fonction de promouvoir et d’organiser les exportations de la filière dans les pays tiers. Ceci permettrait de répondre aux attentes des producteurs de la Fédération Nationale Bovine (FNB), branche spécialisée de la FNSEA. Ceci peut sembler une bonne idée, pourtant les industriels y sont fortement opposés.

Ainsi, les coopératives agricoles et les groupes industriels privés comme Bigard se sont unis pour faire face au projet. Philippe Mangin, le président des coopératives agricoles françaises, a défendu son point de vue :

  • « Nous exportons déjà. Nous n’avons pas besoin d’un GIE pour exporter. Pourquoi nous demander de transférer un métier que nous exerçons à un GIE, qui plus est dans une configuration de gouvernance très syndicale qui ne rassure pas les industriels ? ».

Ces derniers préféreraient en effet que des organismes tels qu’Ubifrance, la Sopexa ou encore France Agrimer fassent partie du conseil d’administration du GIE, comme le rapportent nos confrères d’Usine Nouvelle. Pourtant, M. Mangin soutient que les coopératives et les industriels veulent « participer à une politique d’exportation », mais auraient préféré une autre solution :

  • la mise en place de « structures de présence dans les pays importateurs pour faire de la veille sur la demande et assurer le lien entre offre et demande », comme cela existe déjà pour les céréaliers.

Il considère enfin que la France devrait être présente dans « 6 ou 7 pays » comme la Turquie, la Russie, ou encore certains pays du Maghreb.

Autant dire que cette opposition des transformateurs a de quoi énerver le ministre de l’Agriculture. Il s’est ainsi écrié :

  • « sur l’élevage, je commence à trouver que la coupe est pleine ! ».

 Il a aussi dénoncé « les syndicalistes qui ne cessent de réclamer pour les éleveurs une année blanche, qui jouent le populisme sur le terrain plutôt que de se battre pour le GIE export-viande ». Pourtant, Bruno Le Maire avait œuvré pour trouver des marchés potentiels à l’étranger : « j’ai obtenu l’ouverture du marché russe et turc. Si on ne prend pas position maintenant, ce sont les brésiliens qui le feront ».

Mais pourquoi les industriels s’opposent-ils à ce projet ? Selon Ouest France, il pourrait s’agir d’une question de prix. Ainsi, les grands industriels français se consacrent en grande partie au marché intérieur. Si les exportations progressent, notamment hors de l’Europe, les prix des animaux à la sortie des élevages augmenteront considérablement. Ainsi, les abatteurs devront jongler avec des prix d’approvisionnement en hausse alors que la grande distribution refusera de répercuter ces coûts. Autrement dit, ils devront en supporter seuls les conséquences.

Bruno Le Maire convoquera tous les représentants de la filière pendant le mois d’octobre afin de débattre de ce projet.

ParLa rédaction
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