Exclusif : interview d’une spécialiste de l’agroalimentaire et de la distribution.
Le cabinet Eurostaf réalise régulièrement de nombreuses études sur différents secteurs d'activité, dont l'agroalimentaire et la distribution. Récemment, trois études ont été publiées :

Le cabinet Eurostaf réalise régulièrement de nombreuses études sur différents secteurs d’activité, dont l’agroalimentaire et la distribution. Récemment, trois études ont été publiées :
- la première sur le marché français des cups et box et ses perspectives,
- la seconde sur les stratégies de relance de l’hypermarché en France,
- et la troisième enfin sur les formats de proximité de la grande distribution.
Pour en savoir plus sur ces trois problématiques qui sont au coeur de l’actualité des entreprises agroalimentaires et de la distribution, agro-media.fr a interviewé en exclusivité pour vous Mme Cécile Desclos, responsable du Pôle Agroalimentaire/Distribution au sein d’Eurostaf. Elle nous en dit plus sur ces trois sujets brulants :
Pourriez-vous brièvement nous présenter votre structure (Eurostaf), votre rôle au sein de celle-ci ?
« Eurostaf est une filiale du groupe Les Echos, il s’agit de l’activité Etudes & Conseil du groupe. Notre cœur d’activité est constitué des études multi clients qui concernent une vingtaine de secteurs de l’économie (agro, luxe, distribution, énergie, banque, assurance…). Dans ces études, nous définissons nous-mêmes le thème, selon les tendances du moment et les sujets porteurs. En parallèle des études multi clients, nous faisons aussi du ad hoc, du conseil, sur les mêmes secteurs. Nous sommes organisés par secteur d’activité et je dirige le pôle agroalimentaire/distribution. »
Vous avez publié récemment une étude sur le marché des box, quel est le poids de ce dernier par rapport aux autres produits de snacking ?
« En GMS, il représente 2,5% du marché du snacking. »
Comment peut-on expliquer l’engouement des français pour les box ?
« Il s’explique par la praticité du conditionnement (micro-ondable), la modernité du packaging, son attractivité. Les box sont complètement adaptées à une consommation nomade. »
Quels grands types d’innovations pourra-t-on trouver à l’avenir dans les box ?
« Je pense qu’elles vont se développer de manière transversale, parce que pour l’instant elles sont très centrées sur le traiteur frais. On commence à voir apparaître des initiatives dans les autres rayons. Initialement, elles se sont développées autour des pâtes mais on voit que des innovations apparaissent sur d’autres types de produits. Tous les succès que l’on peut rencontrer sur le marché des plats cuisinés traditionnels pourraient être adaptés en box à l’avenir. D’autres pistes seraient :
- de développer des box adaptées aux femmes, plus focalisées sur l’équilibre nutritionnel (recettes à base de légumes, de poisson…),
- d’explorer des territoires prisés par les urbains actifs, qui sont tout de même une cible prioritaire, avec notamment le développement de recettes exotiques. »
Concernant l’étude que vous avez publiée sur les formats de proximité dans la grande distribution, pourriez-vous nous expliquer pourquoi les consommateurs en sont friands ?
« C’est une question de temps consacré aux courses, en constante diminution. Mais aussi une question de hausse du prix de l’essence, qui pousse les consommateurs à ne pas prendre leur voiture pour se rendre dans un hypermarché. Les enjeux environnementaux les incitent également à délaisser leur véhicule. Il y a aussi un effet démographique : le poids des retraités, des célibataires et des familles monoparentales augmente et ces populations préfèrent les formats de proximité. Ces derniers proposent enfin une offre de services qui est plus adaptée à un mode de vie nomade, avec notamment le développement des rayons snacking. »
Qui dit proximité dit prix plus élevés. Pourquoi cela n’effraie-t-il pas les consommateurs ?
« Les consommateurs sont obligés de faire des arbitrages. Ils zappent entre plusieurs enseignes : ils peuvent très bien aller en format de proximité et continuer à se rendre de temps en temps en hypermarché pour « faire le plein ». Mais ils y vont de moins en moins toutes les semaines. La fréquence de fréquentation des hypermarchés diminue. Ce n’est pas pour autant que les consommateurs vont 100% en format de proximité. C’est vrai que les prix sont plus élevés, mais je pense qu’il y a tout un travail à faire autour des MDD. D’ailleurs, on retrouve ce travail dans ces formats-là. La clientèle est aussi très urbaine, avec un pouvoir d’achat plus élevé. »
Que pensez-vous des derniers concepts en matière de proximité comme les supérettes halal ou les roulottes Monop’Street ?
« Ce sont des positionnements très spécifiques. Ils ne vont pas forcément connaître un grand essor à l’avenir. Ce sont néanmoins des concepts intéressants, mais ils ne devraient pas présenter les plus fortes croissances. Cela montre le foisonnement d’idées qu’il y a autour de la proximité et prouve que cette tendance va continuer à se développer. Par exemple, Monoprix a développé Monop’Station en fin d’année. Ces concepts n’ont pas encore fini de faire leur apparition. »
A propos de votre étude sur la relance de l’hypermarché, on a observé pendant des années que la tendance était à l’expansion effrénée de la taille des hypermarchés. Aujourd’hui, est-on en train d’assister à la mort des hypers ?
« Non, je ne pense pas. On assiste plutôt à une réorientation du modèle. On ne peut pas dire que l’hypermarché est mort, en tous cas je ne pense pas. »
Les distributeurs ont tous des visions différentes de leurs hypers : de Carrefour Planet (échec ?) à Auchan, quelles sont les principales stratégies déployées par la grande distribution ?
« Carrefour Planet n’a effectivement pas été un succès. Auchan est le champion de l’hyper en termes de chiffre d’affaires au mètre carré et teste le petit hyper de centre-ville avec Auchan City. Leclerc reste la première enseigne d’hypermarché en France en termes de part de marché. D’ailleurs, Leclerc ne connaît pas de crise de l’hyper, sauf pour les très gros hypers. Les hypers de Leclerc restent leurs navires-amiraux. L’enseigne affiche de belles performances sur ce format sans avoir révolutionné le modèle. La clé de son succès est sa communication constante sur les prix. »
Pensez-vous que c’est cette communication sur les prix qui a fait défaut à Carrefour Planet ?
« Je pense que le concept de Carrefour Planet est trop sophistiqué, trop premium par rapport à la vocation première de l’hypermarché. Carrefour a trop voulu en faire. »
Selon vous, quels sont les leviers dont disposent les distributeurs pour ramener les consommateurs dans le giron des hypers ?
« L’avenir de l’hypermarché est très lié au drive et doit passer par une révision de l’offre entre alimentaire et non alimentaire. Le non alimentaire prend énormément de place. Ce qui se développe en ce moment ce sont les mini-hypermarchés, qui affichent les plus fortes croissances. On peut donc très bien imaginer qu’à l’avenir le non alimentaire passe davantage par la vente en ligne, par du virtuel. Il y a un nouvel équilibre à trouver. Le positionnement prix doit aussi être ajusté pour rester compétitif car le prix reste le nerf de la guerre en hypermarché, notamment par rapport aux formats de proximité. »
Agro-media.fr remercie Mme Desclos pour avoir répondu à nos questions. Pour en savoir plus sur les résultats des études menées par le cabinet Eurostaf : www.eurostaf.fr .
Propos recueillis par Vanessa Dufus.

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