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La ruée sur les terres agricoles n’est pas une simple « bulle » !

Aujourd’hui, un rapport et un site internet nouveaux nous apportent un éclairage essentiel sur le phénomène mondial et complexe des acquisitions de terres à grande échelle. Ils confirment qu’il s’agit d’une tendance destinée à durer et non pas d’une simple « bulle ».

Aujourd’hui, un rapport et un site internet nouveaux nous apportent un éclairage essentiel sur le phénomène mondial et complexe des acquisitions de terres à grande échelle. Ils confirment qu’il s’agit d’une tendance destinée à durer et non pas d’une simple « bulle ». Même si elle a pu atteindre un sommet en 2009, la ruée sur les terres se poursuit.

 

Une analyse des investissements fonciers agricoles au niveau international menée sur plus de mille transactions suggère que celles-ci sont regroupées géographiquement – 11 pays seulement, la majorité en Afrique orientale et en Asie du Sud-Est, représentent 70 % de la surface totale des terres acquises dans ces transactions.

 

Un examen approfondi révèle également que presque la moitié des terres concernées est déjà sous culture, ce qui implique l’existence d’une concurrence entre investisseurs et petits exploitants agricoles.

 

« L’achat des terres a souvent lieu dans des zones à densité de population très élevée, et non pas sur les terres dites « en friche », déclare Markus Giger, du Centre pour le Développement et l’Environnement de l’Université de Berne.

 

Le rapport intitulé « Transactions foncières transnationales pour l’agriculture dans l’hémisphère sud » s’appuie sur des données rendues désormais accessibles grâce à une nouvelle interface en ligne intitulée la Matrice des transactions foncières. Ce site internet fournira un accès sans précédent aux données vérifiées concernant les transactions foncières, permettant au public d’examiner et de visualiser les tendances, du niveau mondial jusqu’au niveau des transactions individuelles.

 

Le Land Matrix Partnership (CDE, CIRAD, GIGA, GIZ, et ILC) lance aujourd’hui à Washington le rapport et le site internet dans le cadre de la Conférence annuelle de la Banque Mondiale sur la Terre et la Pauvreté.

 

Le Professeur Jann Lay, de GIGA, commente : « En quelques clics, la Matrice des transactions foncières apporte des réponses indispensables à des questions urgentes : qui investit où, et pourquoi ? Quelles sont les tendances ? »

 

Le but de la Matrice des transactions foncières est d’encourager la transparence et la responsabilisation dans les décisions concernant les terres et l’investissement, au moyen de données libres, accessibles par carte et sous forme graphique, et par téléchargement.

 

« Le manque de transparence représente un obstacle majeur pour encourager la responsabilisation et une meilleure prise de décision au sujet des terres et de l’investissement. La Matrice des transactions foncières est une étape importante pour partager l’information et lancer le débat sur cette tendance », déclare Madiodio Niasse, Directeur du Secrétariat de la Coalition internationale pour l’accès à la terre.

 

Le lancement de la Matrice des transactions foncières encouragera les chercheurs, les gouvernements et les entreprises à fournir plus de données sur les acquisitions de terres.

 

Même les citoyens peuvent intervenir : l’interface innovante est conçue pour recueillir les informations nouvelles réunies par le public (crowdsourcing), ainsi que pour améliorer la qualité et la fiabilité de la banque de données. Le site internet a pour objectif de fournir une plate-forme d’observation permanente des tendances du foncier et de l’investissement.

 

La Matrice des transactions foncières publiera régulièrement un rapport d’analyse ; le premier de la série, lancé aujourd’hui, se penche plus particulièrement sur les transactions transnationales de terres agricoles dans les pays à revenu faible et intermédiaire de l’hémisphère sud et de l’Europe de l’Est.

 

Le rapport comprend des informations sur les investisseurs, les moteurs de ces transactions, et leurs impacts.

 

Les principaux pays investisseurs se divisent en trois groupes :

  • les économies émergentes,
  • les États du Golfe,
  • et l’Europe et l’Amérique du Nord.

Les preuves d’une augmentation des investissements entre pays de l’hémisphère sud et des échanges intrarégionaux constituent un autre constat important.

 

Comme l’explique Jann Lay, « Le rapport – qui complète le site de la Matrice des transactions foncières – développe plus en détail les faits et les chiffres et fournit des exemples éloquents. En outre, il apporte des informations générales sur les processus qui accompagnent les transactions foncières en coulisses. »

 

Mais comme Ward Anseeuw, du CIRAD et de l’Université de Pretoria le rappelle : « Il est nécessaire de faire la distinction entre certaines formes d’investissement sur les terres et celles relevant de l’accaparement des terres ; de nombreuses zones ont un besoin urgent d’investissements agricoles. »

 

Les investissements étudiés par la Matrice des transactions foncières comprennent les transferts du droit d’exploitation, de contrôle ou de propriété des terres au moyen de la vente, du bail ou de la concession, couvrant des surfaces de 200 hectares (ha) ou plus.

 

Source: agro-media.fr avec le communiqué du CIRAD et de Land Matrix.

ParLa rédaction
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