ABB : «L’usine du futur sera connectée jusqu’au client final»
L’industrie agroalimentaire est en pleine mutation. La 4e révolution est en marche et l’usine du futur se modèle chaque jour un peu plus. Chez ABB, fournisseur de solutions d’automation, celle-ci se traduira notamment par un volume croissant des données. Explications avec Eric Dubois, Digital Business Developper chez ABB. Quelle est la position d’ABB dans l’industrie alimentaire ? Que représentent …

L’industrie agroalimentaire est en pleine mutation. La 4e révolution est en marche et l’usine du futur se modèle chaque jour un peu plus. Chez ABB, fournisseur de solutions d’automation, celle-ci se traduira notamment par un volume croissant des données. Explications avec Eric Dubois, Digital Business Developper chez ABB.
Quelle est la position d’ABB dans l’industrie alimentaire ? Que représentent son marché et ses ambitions dans ce secteur?
Eric Dubois : En tant que pionnier en matière de technologie de l’énergie et l’automation, ABB déploie depuis plusieurs décennies, une stratégie forte dans l’industrie agroalimentaire. Celle-ci s’accélère bien entendu d’autant plus depuis deux ans et demi, avec l’accroissement de la population (en prévision des 8 milliards d’individus en 2020).
Nos ambitions sont directement liées à la transformation numérique des industries agroalimentaires. La digitalisation s’accélère jusqu’à bientôt rattraper son retard, vis-à-vis des autres industries. Nous parlons là d’une progression de 50% à horizon 2022. Une équipe dédiée pour l’industrie Agroalimentaire a été mise en place sous la responsabilité de Cyril Héroult, directeur du segment Agroalimentaire chez ABB France.
Justement, quelle est la vision de l’usine du futur pour ABB ?
E.D. : La 4ème révolution industrielle, vue par ABB dans l’industrie agroalimentaire, c’est un volume croissant des données et leurs convergences. Ces données, nous les retrouvons à toutes les échelles de l’industrie agroalimentaire, sur les unités de fabrication (les utilités, la production de matières, de conditionnement, de nettoyage, etc), les laboratoires internes ou organismes de contrôle externe, les services administratifs, commerciaux et de logistiques… Nous voyons qu’ils augmentent et la source s’élargit bien au-delà de l’entreprise. Elles permettent aux consommateurs et organismes une plus grande flexibilité, une meilleure visibilité, traçabilité, transparence et qualité.
L’usine du futur de l’agroalimentaire sera connectée à tous les usagers et en particulier au client final. Du point de vue d’ABB, en tant que fournisseur de solutions d’automation par exemple, nous pouvons déjà collaborer plus efficacement avec nos clients. Nous pouvons anticiper leurs dysfonctionnements et les assister en direct plus efficacement qu’auparavant. Aujourd’hui, nous pouvons améliorer leur performance industrielle en analysant leurs données (on parle là d’analytiques).
C’est aussi le moyen pour les clients de nos clients de disposer d’un suivi de leur commande, de la qualité et la traçabilité des produits, bien plus efficace qu’auparavant.
Cela veut-il dire que les technologies des trois premières révolutions sont devenues obsolètes ?
E.D. : Oui, on peut le dire… Même si, en matière de digitalisation, l’industrie l’agroalimentaire a pris du retard comparativement aux autres industries. Ceci dû en grande partie à des processus de fabrication mature, et des équipements parfois encore trop vieillissants. Cela change, et c’est aussi à nous ABB, en tant que leader et pionner en matière de technologies de l’énergie et l’automation d’y participer et en faire la preuve aux industriels.
En quoi cette usine connectée est une révolution plutôt qu’une évolution ?
E.D. : C’est une révolution car elle relève d’une collaboration marquée entre l’individu et les machines.
Les équipements deviennent une source d’information en vue d’échanges, d’aide à la décision et de collaboration forte entre les usagers, les outils de production, et les outils informatiques internes et externes à l’entreprise.
Nous intégrons par exemple de nouveaux robots collaboratifs (ex. YUMI), et des systèmes numériques de contrôle commande (ex. ABB Ability System 800xA). Les informations sont de plus en plus riches, jusqu’à être disponibles sur des plateformes numériques pour les consommateurs.
L’intelligence artificielle s’invite également dans nos développements. Nous entrevoyons de nouvelles perspectives dans ce domaine.
Quels seront les défis et challenges à relever pour ABB dans le secteur agro ?
E.D. : L’usine du futur dans le domaine de l’agro passe forcément par une conduite du changement dans l’entreprise. Il s’agit alors d’accompagner nos clients, aussi bien du point de vu technique que financier.
Ces changements passent nécessairement par des investissements à court terme (type CAPEX). Mais, le défi c’est aussi de les y associer à des investissements long termes. Les services doivent participer à l’amélioration de la productivité de nos clients, avec des budgets plus orientés OPEX.
Plus concrètement quelles sont les nouvelles technologies qui vont être développées dans le futur par ABB pour l’industrie 4.0 alimentaire ?
E.D. : Nos solutions en matière de digitalisation sont une réponse efficace à cette transformation numérique. Nous les déclinons sous le nom de : ABB AbilityTM. ABB Ability c’est aujourd’hui un ensemble de solutions, produits, services et une plateforme pour répondre à la transformation numérique de l’entreprise, et aussi de l’agroalimentaire. Je pense par exemple à nos solutions ABB Ability MOM (Manufacturing Operation Management) et ABB Ability MES (Manufacturing Execution System) qui permettent de disposer d’applications innovantes et évolutives. Répondant parfaitement aux normes en vigueur, elles permettent une nette amélioration de la production, le suivi des performances (KPI, TRS…), la traçabilité des produits et les consommations énergétiques.
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Propos recueillis par Nathalie Delmas

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