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Agro voice Optimisation énergétique chez Nataïs, fabricant de popcorn

Le leader européen du popcorn Nataïs a engagé une ambitieuse démarche d’optimisation énergétique orchestrée par trois salariés formés dans le cadre du programme PROREFEI, dédié à la montée en compétences des salariés en charge de l’énergie dans l’industrie et le tertiaire complexe. Nataïs, producteur de popcorn, fait sauter les verrous qui limitaient ses performances énergétiques. Fondée en 1994 à …

Optimisation énergétique chez Nataïs, fabricant de popcorn
Le leader européen du popcorn Nataïs a engagé une ambitieuse démarche d’optimisation énergétique orchestrée par trois salariés formés dans le cadre du programme PROREFEI, dédié à la montée en compétences des salariés en charge de l’énergie dans l’industrie et le tertiaire complexe.

Le leader européen du popcorn Nataïs a engagé une ambitieuse démarche d’optimisation énergétique orchestrée par trois salariés formés dans le cadre du programme PROREFEI, dédié à la montée en compétences des salariés en charge de l’énergie dans l’industrie et le tertiaire complexe.

Nataïs, producteur de popcorn, fait sauter les verrous qui limitaient ses performances énergétiques. Fondée en 1994 à Bézéril (Gers), l’entreprise agroalimentaire s’était concentrée ces dernières années sur son plan de croissance industriel : un développement qui lui a permis d’atteindre le rang de leader européen du maïs popcorn avec un effectif de 140 salariés pour un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros en 2021. Si la société avait élaboré des méthodes d’agriculture durable avec ses quelques 220 producteurs-partenaires, elle n’avait pas encore eu l’opportunité ni les ressources de se pencher sur l’optimisation de ses consommations de gaz et d’électricité. « La création d’une commission « environnement et énergie » en 2020 a permis d’ouvrir le chantier de la maîtrise énergétique, une préoccupation de longue date de notre président Michael Ehmann », résume Fabrice Bonnet, responsable technique chez Nataïs. Au travers de cette évolution stratégique, Nataïs souhaitait aussi accélérer la décarbonation de ses activités et agir en cohérence avec ses valeurs fortes de développement durable, sur l’ensemble de son périmètre d’activité. Précurseur sur le volet agricole avec une incitation forte à des pratiques agroécologiques auprès de ses partenaires agriculteurs, Nataïs a ainsi contribué à stocker 2429 tonnes de CO2 en 2021 à l’échelle de son réseau d’agriculteurs, grâce à la mise en place de cultures intermédiaires (les couverts végétaux).

Réduire la dépendance aux énergies fossiles pour pallier l’augmentation du prix de l’énergie

L’entreprise s’est fixée un ambitieux objectif de réduction de 17% de ses consommations de gaz et d’électricité. Pour accompagner cette démarche, un poste de coordinatrice Sécurité et Environnement a été créé et confié à Vanessa Maignan.

Les procédés de la PME mobilisent d’importants volumes de gaz (consommation annuelle 200 tonnes). Cette ressource est nécessaire au maintien du taux d’hygrométrie des silos à un niveau constant, mais aussi aux procédés de chauffe destinés à lutter contre les attaques d’insectes ou encore à la conservation à température de l’huile utilisée dans les recettes de popcorn micro-ondable. Dans le contexte d’augmentation du prix des énergies, l’entreprise souhaitait réduire sa dépendance aux ressources fossiles. Nataïs a également voulu optimiser ses besoins électriques (consommation annuelle de 6000 MWh), une ressource indispensable au fonctionnement des turbines de ventilation du maïs et des lignes de fabrication. L’entreprise s’est fixée un ambitieux objectif de réduction de 17% de ses consommations de gaz et d’électricité. Pour accompagner cette démarche, un poste de coordinatrice Sécurité et Environnement a été créé et confié à Vanessa Maignan. Cette professionnelle a pu monter en compétences aux côtés des deux collègues avec lesquels elle pilote la transformation énergétique de l’entreprise via le programme PROREFEI porté par l’ATEE (Association Technique Energie Environnement).

Se former à l’efficacité énergétique grâce au Programme PROREFEI

Dans le détail, les trois salariés ont suivi le parcours multimodal PROREFEI qui démarre par une formation en ligne (MOOC) pour réviser ou acquérir les connaissances théoriques fondamentales. Le MOOC est suivi par deux jours de formation théorique en présentiel. Le cursus est prolongé par un coaching individuel en entreprise au cours duquel l’organisme de formation, le bureau d’études Optinergie, a consacré 2,5 jours par stagiaire. Chaque stagiaire a pu également intégrer la Communauté des référents énergie, lieu d’échanges entre pairs et experts et de mise à disposition notamment d’une boîte à outils.

La coordinatrice Sécurité et Environnement présente les bénéfices qu’elle a tiré du programme : « Ayant été recrutée dans le cadre d’une reconversion professionnelle, le programme PROREFEI m’a apporté les connaissances techniques qui me manquaient. Sur le terrain, les 2,5 jours d’accompagnement personnalisés ont permis de définir des indicateurs de performance et d’améliorer le suivi de nos factures énergétiques. Pour parfaire cette formation, j’ai suivi le module complémentaire Achats d’énergies, ce qui m’a permis d’acquérir les compétences en vue de renégocier le contrat de fourniture d’électricité. J’ai aussi suivi le module complémentaire Communiquer et sensibiliser sur l’économie d’énergie dans son entreprise. Il me sera utile par la suite, afin de gagner l’adhésion du plus grand nombre possible de salariés ».

Vanessa Maignan s’est également appuyée sur les ressources de la Communauté des « Référents énergie », afin de s’informer sur les modifications règlementaires du dispositif national « Eco Energie Tertiaire ».  Pour sa part, Fabrice Bonnet a profité de la formation PROREFEI pour remettre ses connaissances techniques à jour et réfléchir à la structuration de la démarche d’efficacité énergétique. Pendant la phase accompagnement individualisé sur site de 2,5 jours, il a commencé à définir le contour d’un plan d’action. Le responsable technique a également suivi le module complémentaire « Plan de mesurage et de surveillance de l’énergie ». Cette approche approfondie a été l’occasion de prendre conscience du gisement d’économies.

Aller plus loin grâce à la formation PROREFEI via un diagnostic énergétique

Fort de ces nouvelles compétences acquises, Nataïs a souhaité aller plus loin avec la réalisation d’un diagnostic énergétique en octobre 2021 par Optinergie.  «L’audit a permis de constater que les technologies les plus récentes de silos, dont les procédés de ventilation abaissent l’humidité de 20% à 13%, étaient celles qui consommaient davantage. Ces observations vont être mises à profit dans nos choix futurs d’investissement. Des solutions ont également été apportées afin de réduire l’énergie nécessaire au contrôle de l’hygrométrie de l’air. Nous consommons en effet énormément de gaz pendant trois mois de l’année en vue d’abaisser l’humidité liée aux conditions météorologiques », détaille Fabrice Bonnet.

Améliorer la gestion de l’énergie avec le déploiement d’un système de mesurage

En cette fin d’année 2022, les trois référents énergies déploient dans les différents services de l’entreprise un système de mesurage et de pilotage des énergies. Cet outil de suivi constitue le cœur névralgique de la démarche d’efficacité énergétique de Nataïs. Fin novembre 2022, l’entreprise met également en route une installation solaire de 300 kW crêtes destinée à l’autoconsommation. L’entreprise a profité de la construction d’un nouveau bâtiment pour recouvrir sa toiture de 1600 mètres-carrés de panneaux photovoltaïques et assurer ainsi ses besoins minimums en électricité. Dans ses investissements de court terme, Nataïs compte également améliorer ses performances énergétiques en réduisant les fuites d’air comprimé dans ses procédés.

A plus long terme, la PME va se doter d’une chaufferie biomasse de 300kW en substitution de deux chaudières au gaz. « Cette chaufferie biomasse valorisera en interne les rebus de production de l’entreprise. Ce gisement est pour le moment expédié en Espagne pour d’autres utilisations, ce qui est générateur de CO2. Nous conserverons toutefois les chaudières au gaz comme moyens de secours », précise Fabrice Bonnet. Le responsable technique évoque parmi les autres pistes, les opportunités de récupération de chaleur par modification du process hydraulique. Au final, l’entreprise a estimé la plus-value des actions d’efficacité énergétique de court terme à 120.000 euros par an, un grain qui sera porté à 390.000 euros par les actions de moyen terme (chaudière biomasse, récupération de chaleur, etc.). / Philippe Bohlinger

En savoir davantage sur PROREFEI : ICI 

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