Aller directement au contenu

Spéculation sur le blé à son paroxysme chez nos voisins britanniques…

Des traders britanniques ont en effet rapporté au Bureau of Investigate Journalism qu’une entreprise, propriété de Cargill et ABF, avait tenté de manipuler le marché du blé. Encore de la spéculation, rien de bien étonnant par les temps qui courrent pensez vous. Toutefois les manœuvres de Frontier Agriculture sur le marché du blé fourrager sont assez inquiétantes.

Des traders britanniques ont en effet rapporté au Bureau of Investigate Journalism qu’une entreprise, propriété de Cargill et ABF, avait tenté de manipuler le marché du blé. Encore de la spéculation, rien de bien étonnant par les temps qui courrent pensez vous. Toutefois les manœuvres de Frontier Agriculture sur le marché du blé fourrager sont assez inquiétantes.

Cette dernière n’a rien trouvé de mieux que d’acheter tout le blé disponible sur le marché. Elle a ainsi acheté tous les contrats à terme du mois de mai sur le London International Financial Futures and Options Exchange (Liffe), le marché à terme britannique. Cela a, de suite, été considéré comme une tentative de manipulation du marché de la part de Frontier Agriculture, ce que cette dernière nie en bloc.

Ainsi elle a acheté près de 225 000 tonnes de blé fourrager pour un montant de près de 46 millions d’euros. Le prix du blé étant extrêmement volatile avec notamment une augmentation de 70% l’année précédente, de nombreuses inquiétudes sont apparues suite à ces manoeuvres. De plus, le prix du blé fourrager a un impact sur les cours du blé alimentaire utilisé pour le pain par exemple. C’est pourquoi nombre d’acteurs de ces marchés souhaitent une plus grande régulation. 

Amy Horton qui fait partie du World Development Movement déclare ainsi à FoodNavigator.com : «  Le fait qu’une seule société puisse acheter un mois entier de récolte anglaise montre que le marché a besoin d’être régulé pour arrêter la domination d’une seule entreprise entrainant une augmentation des prix et  des profiteurs ». A cela elle ajoute que « une régulation est aussi nécessaire pour limiter l’accès aux spéculateurs qui ne sont pas du tout impliqués dans les échanges. Au lieu d’échanger des informations de base sur l’offre et la demande, ils préfèrent se suivre les uns les autres créant une bulle spéculative. »

Les achats réalisés par Frontier Agriculture ont bien entendu entrainé une augmentation quasiment jamais vue sur les contrats de mai. Toutefois d’autres facteurs entrent en jeu, comme un surplus de pluie pendant les moissons en Europe qui menacent de diminuer la qualité du blé et la levée du blocus russe sur les exportations de blé.

Frontier Agriculture est une société possédée par Cargill et ABF et qui possède un chiffre d’affaires de 860 M€.

ParLa rédaction
Dossiers Thématiques
Dossiers d’Analyse
En vidéo
Send this to a friend