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Stéphane Le Foll : « Il y a dans l’agriculture, comme dans l’agroalimentaire et la forêt, des gisements d’emplois et de croissance. »

Dans son numéro de juillet 2012, Alim’agri n°1552, le magazine du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt livre une interview de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Agro-media.fr vous livre les « morceaux choisis » de cette interview :

Dans son numéro de juillet 2012, Alim’agri n°1552, le magazine du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt livre une interview de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Agro-media.fr vous livre les « morceaux choisis » de cette interview :

Stephane_le_Foll
Deux mois après votre arrivée, quel regard portez-vous sur l’agriculture française ? Quels sont ses atouts et ses points faibles ?

Sa force et sa faiblesse, c’est sa diversité. C’est une force car la France est présente dans tous les secteurs. Cela crée de la valeur ajoutée, de l’emploi et nous permet d’avoir une balance commerciale excédentaire dans ce domaine. C’est paradoxalement une faiblesse, car cela multiplie les risques et les difficultés.

 

Le Premier ministre a évoqué une loi-cadre pour l’agriculture, prévue pour le deuxième semestre 2013. Quels en sont les principaux axes ?

Cette loi prendra en compte l’ensemble des questions agricoles, agroalimentaires, forestières et rurales. Ce sera l’occasion de porter un message, de tracer une perspective globale. Elle intègrera des points spécifiques sur le foncier, sur la fiscalité et sur l’ensemble des sujets. La loi cadre permettra à la France d’accompagner, dans un cadre législatif, la réforme de la PAC.

 

Quelle vision de la PAC allez-vous défendre devant vos homologues européens ?  Qu’attendez-vous de la négociation ?

Ce que je veux défendre, c’est l’idée que l’Europe doit prendre conscience de cet enjeu stratégique que sont l’agriculture et l’agroalimentaire. La politique agricole doit aussi soutenir l’emploi et la croissance. Ensuite, elle doit permettre aux agricultures d’assurer leur transition vers la durabilité de la production. Enfin, et c’est particulièrement important pour moi, la PAC doit valoriser la diversité des agricultures. Il y a aujourd’hui des risques considérables de spécialisation de zones entières, si cela se généralisait, ce serait très grave.

 

Quelles orientations souhaitez-vous ?

Le cadre est fixé. Le rapport établi à l’issue de la présidence danoise constitue une étape sur laquelle nous allons nous appuyer : verdissement du premier pilier, réorganisation et convergence des aides, sortie des références historiques pour les droits à paiement unique (DPU). La France devra défendre une convergence qui préserve la diversité de ses productions. Cela sera pour nous plus difficile que pour d’autres pays, car nous avons de grandes disparités entre les productions et les régions. Nous aurons donc à poser un certain nombre de modalités spécifiques pour la France.

 

Certaines entreprises, notamment agroalimentaires, rencontrent aujourd’hui des difficultés. Dans ces conditions, comment mettre en œuvre le “pacte productif” annoncé par le président de la République ?

L’agriculture, l’agroalimentaire et la forêt participent du pacte productif pour le redressement du pays. Si je prends l’exemple de la forêt, dont il sera également question dans la loi cadre, nous avons l’une des plus vastes forêts d’Europe mais nous importons des meubles pour 6 milliards d’euros. On ne peut pas continuer comme cela. Il y a dans l’agriculture, comme dans l’agroalimentaire et la forêt, des gisements d’emplois et de croissance.

Et il y a surtout un tissu de PME et de PMI à développer. Je vois les difficultés mais aussi les potentialités, même s’agissant de la filière volaille. Nous importons aujourd’hui 40 à 45 % de nos poulets “bas de gamme”. Il y a là un marché à conquérir.

Notre rôle est d’abord de résoudre les problèmes qui se posent pour éviter les catastrophes. C’est ce que l’on a fait pour le groupe Doux depuis le début. Débloquer des financements, assurer le suivi pour éviter au maximum les licenciements : c’est Guillaume Garot qui a pris le relais sur ces questions depuis son arrivée. Voilà notre rôle défensif.

Mais il faut aussi être offensif. À la rentrée, nous allons ouvrir un cycle de tables rondes sur l’agroalimentaire et la forêt, afin de poser un diagnostic mais surtout d’être très opérationnels, pour décider ce que nous allons financer à travers la banque publique d’investissement, en lien étroit avec les régions. Je veux mettre l’accent sur l’innovation, sur la recherche et sur les soutiens aux petites et moyennes entreprises et industries.

Être là au bon moment est déterminant pour qu’une petite entreprise gagne des marchés à l’export. Pour cela, il faut être présent sur le territoire de manière décentralisée.

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur le site du ministère de l’Agriculture.

 

Source : agro-media;fr avec le ministère de l’Agriculture.

ParLa rédaction
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