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La chute des exportations de vins et spiritueux plombe l’excédent agroalimentaire

C’est ce qu’il ressort de l’étude conjoncturelle sur le commerce extérieur agroalimentaire menée par l’Agreste, site du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Cette étude indique que malgré une baisse des importations en 2020, « l’excédent agroalimentaire se dégrade sous l’effet principalement de la chute des exportations de vins et spiritueux », explique le site de la statistique agricole. Ainsi, l’excédent des …

La chute des exportations de vins et spiritueux plombe l’excédent agroalimentaire

C’est ce qu’il ressort de l’étude conjoncturelle sur le commerce extérieur agroalimentaire menée par l’Agreste, site du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Cette étude indique que malgré une baisse des importations en 2020, « l’excédent agroalimentaire se dégrade sous l’effet principalement de la chute des exportations de vins et spiritueux », explique le site de la statistique agricole. Ainsi, l’excédent des produits transformés, un peu moins de 5 milliards, se contracterait de près d’un milliard d’euros à travers la baisse plus marquée des exportations que des importations. « La baisse de 0,4 milliard d’euros de l’excédent des produits bruts (1,4 milliard) résulte à la fois de la hausse des importations et de la baisse des exportations (excepté pour les céréales et, à un degré moindre, pour les fruits) » constate l’Agreste qui explique que «Géographiquement, la détérioration des échanges avec les pays tiers contribue pour près des deux tiers à la baisse de l’excédent global et le déficit des échanges agroalimentaires avec l’UE continue de se creuser». 

Concrètement, en décembre 2020, l’excédent des échanges agroalimentaires atteint 568 millions d’euros, en augmentation de 124 millions d’euros par rapport à décembre 2019. Sur l’ensemble de l’année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19, l’excédent des échanges agroalimentaires français atteint 6,3 milliards d’euros, en baisse de 1,4 milliard d’euros par rapport à 2019 du fait d’un recul des exportations (- 2,3 milliards d’euros) et plus particulièrement des exportations de vins et spiritueux, supérieur à celui des importations (- 0,9 milliard d’euros soit -2%), conséquence d’une baisse des exportations favorisée par la contraction des échanges liée au contexte de la Covid-19 et les taxes américaines sur les importations de vins français). Avec les pays tiers, l’excédent s’établit à 9,7 milliards d’euros, en baisse de 0,9 milliard par rapport à 2019. Les exportations reculent de 1,4 milliard d’euros (- 5 %) parallèlement à la chute des ventes de vins et spiritueux (- 1,7 milliard d’euros) principalement vers les Etats-Unis mais aussi vers l’Asie. 

Progression des ventes de céréales

A l’inverse, explique l’Agreste, les ventes de céréales progressent (+ 0,4 milliard d’euros par rapport à 2019) en grande partie du fait de la demande chinoise en blé tendre et en orge: «Les besoins accrus en aliments liés à la reconstitution de son cheptel porcin (décimé par la peste porcine africaine) et à l’essor de ses élevages avicoles (pour compenser la moindre production de viande de porc) mais aussi la constitution de stocks de sécurité suite à la moindre récolte de 2020 explique cette hausse selon le site gouvernemental. Les importations diminuent de 0,5 milliard d’euros (- 2 %) ; cette évolution résultant exclusivement des produits transformés avec notamment une baisse des achats de boissons (spiritueux) et de préparations à base de produits de la pêche ». Au total, l’excédent commercial en produits transformés se dégrade de 1,2 milliard par rapport à 2019. A l’inverse le déficit des échanges de produits bruts se réduit de 0,3 milliard d’euros sur un an. Avec l’Union européenne, le déficit commercial atteint 3,3 milliards d’euros en 2020 et se creuse de 0,5 milliard par rapport à 2019 du fait d’une diminution des exportations supérieure à celle des importations. La baisse de la valeur des importations (- 0,4 milliard soit – 1 %) résulte exclusivement des produits transformés à travers des achats moindres de viandes et de produits laitiers principalement. Le recul des exportations (- 0,9 milliard soit – 3 %) concerne aussi bien les produits bruts que les produits transformés avec, notamment, les viandes et produits à base de viande, les céréales ou encore les vins et spiritueux (- 0,3 milliard à chaque fois). 

Les exportations des produits de la pêche se replient

Concernant les produits agricoles bruts, la hausse des importations et le recul des exportations pèsent sur l’excédent. En 2020, toujours selon les chiffres de l’Agreste, l’excédent des échanges de produits agricoles bruts atteint 1,4 milliard d’euros et recule de 0,4 milliard par rapport à 2019, exclusivement du fait de la dégradation de l’excédent commercial avec les pays de l’UE (2,8 milliards d’euros contre 3,5 milliards un an auparavant). Les exportations (15,4 milliards d’euros) diminuent de 0,1 milliard d’euros (- 1 % par rapport à 2019). Les exportations des produits de la pêche se replient de 0,1 milliard d’euros mais celles des produits de l’agriculture et de l’élevage restent stables avec des résultats contrastés selon les produits. Les ventes de céréales croissent ainsi de 3% sur un an, favorisées par l’augmentation des volumes disponibles à l’exportation lors du premier semestre de l’année. La nette contraction de la récolte céréalière 2020 a, par la suite, limité cette hausse puisque les exportations ont reculé lors du second semestre. L’Agreste note que les maïs ont bénéficié d’un contexte de compétitivité-prix accrue en alimentation animale au sein de l’UE favorisant les expéditions, notamment vers l’Espagne : «On constate également une augmentation des exportations de fruits frais (+ 2 %) et dans une moindre mesure de café, cacao et thé. En revanche, les exportations des autres produits bruts reculent». Les importations, quant à elles (14 milliards d’euros), croissent de 0,3 milliard d’euros (+ 2 % par rapport à 2019), en lien notamment avec la hausse des achats de fruits et d’oléoprotéagineux (respectivement + 0,3 et + 0,1 mil- liard d’euros) parallèlement à l’augmentation des achats d’agrumes et à la baisse de la production hexagonale de colza en 2020. A l’inverse, les importations de pro- duits de la pêche diminuent (- 0,1 milliard) parallèlement à la baisse de la consommation de poisson frais. 

Les exportations (46,7 milliards d’euros) chutent de 2,2 milliards d’euros par rapport à 2019 du fait de la baisse sensible des ventes de vins et spiritueux (- 2 milliards d’euros soit – 4 %) principalement à destination des Etats-Unis (- 0,7 milliard d’euros sur un an) mais aussi de Singapour et de la Chine (respectivement – 0,3
et -0,2 milliard).

Chute des exportations de vins et spiritueux en 2020

L’excédent des échanges de produits transformés atteint 5 milliards d’euros en 2020 (baisse d’un milliard d’euros sur un an). «La réduction du déficit commercial avec l’UE ne peut compenser la forte baisse de l’excédent avec les pays tiers (respectivement + 0,2 et – 1,2 milliard d’euros)» explique l’Agreste. Les exportations (46,7 milliards d’euros) chutent de 2,2 milliards d’euros par rapport à 2019 du fait de la baisse sensible des ventes de vins et spiritueux (- 2 milliards d’euros soit – 4 %) principalement à destination des Etats-Unis (- 0,7 milliard d’euros sur un an) mais aussi de Singapour et de la Chine (respectivement – 0,3 et -0,2 milliard). En plus des taxes américaines mises en place depuis la mi-octobre 2019 sur les vins tranquilles en bouteille dans le cadre du conflit sur l’aéronautique, le secteur des vins et spiritueux souffre particulièrement des conséquences de la crise sanitaire. 

Comme l’indiquait de son côté FranceAgrimer (avec IRI/KantarworldPanel) : «Sur les deux premiers mois de la campagne 2020/21 et dans la dynamique de la fin de la campagne précédente, le recul des volumes et des valeurs des exportations françaises de vin se poursuit (respectivement – 4% et – 11% vs août-septembre 2019)». Toutefois, ce recul est moins marqué que les mois précédents. Le prix moyen est en forte baisse, traduisant une dévalorisation importante des exportations françaises de vin sur la période : 6,49 euros/l (-7%vs aout-septembre 2019). Les valeurs tombent à 1,36 milliard d’euros pour 2,09 millions d’hectolitres exportés. Ainsi, analysait FranceAgrimer : «En 15 ans, les volumes n’ont jamais atteint un niveau si bas, excepté en 2009, après la crise financière de 2008 qui avait sérieusement impacté les échanges mondiaux de vin (…) Ce début de campagne 2020/21 marque néanmoins une légère embellie pour les exportations françaises de vin vers les marchés européens en volume (Belgique : 0% ; Suisse : +17% ; Pays-Bas : +4%) et en valeur par rapport à août septembre 2019. De même, le marché canadien reste particulièrement porteur (+3% en volume et +2% en valeur vs aout-septembre 2019). Concernant les importations françaises de vin majoritairement constituées de vin en vrac, elles représentent 72% des volumes sur le cumul aout-septembre 2020. Cette part est en forte baisse sur un an (76% sur le cumul aout-septembre 2019). Le volume de vin en vrac importé représente ainsi 0,76 million d’hectolitres. «La crise sanitaire a renforcé les stocks de vin dans les principaux pays producteurs, notamment en Espagne et en Italie, qui maintiennent des niveaux de disponibilité de vin élevés, mais stables, par rapport à la campagne précédente. Ces disponibilités pourraient peser durablement sur la consommation et les exportations et une attention toute particulière à l’évolution du prix des vins importés sera nécessaire dans les prochains mois», concluait FranceAgriMer dans sa note de conjoncture de décembre 2020. 

La valeur des importations (41,7 milliards d’euros) diminue de 1,2 milliard d’euros sur un an (- 3 %). Tous les produits transformés sont concernés excepté les aliments pour animaux, les produits issus de la première transformation des céréales et les autres produits alimentaires. 

Sur la période juillet/juin 2019/20 (note d’analyse, tableau de bord export / FranceAgriMer), la France est :

  • Le 1er exportateur mondial (14,2 Md d’euros, en baisse de 8%) de vins et spiritueux avec 17,7% de part de marché, en baisse de 0,8 point. Le solde commercial est de +11 Md d’euros ;
  • Le 7e exportateur (9,2 Md d’euros, en baisse de 1%) de produits d’épicerie avec 4,4% de part de marché, en baisse de 0,2 point. Le solde commercial est de -3,9 Md d’euros ; 
  • Le 5e exportation (7,8 Md d’euros, en hausse de 9%) de céréales avec 7,1% de part de marché, en hausse de 0,3 point. Le solde commercial est de +6,3 Md d’euros ;
  • Le 4e exportation (7,7 Md d’euros, en hausse de 3%) de lait et produits laitiers avec 8,4% de part de marché, stable. Le solde commercial est de +3,8 Md d’euros ;
  • Le 12e exportation (4,8 Md d’euros, en hausse de 1%) de fruits et légumes avec 2,3% de part de marché, en baisse de 0,1 point et avec un recul de deux places au niveau international. Le solde commercial est de -6,2Md d’euros ;
  • Le 11e exportateur (4,4 Md d’Euros, en hausse de 4%) de viande et produits carnés avec 2,8% de part de marché, en baisse de 0,1 point et avec un recul d’une place au niveau international. Le solde commercial est de -1,3 Md d’euros ; 
  • Le 2e exportateur (2,3 Md d’euros, stable) d’animaux vivants et de génétique animale avec 10,5% de part de marché, en baisse de 0,5 point. La France cède de justesse en 2019/20 sa place de leader international aux Pays-Bas mais il faut noter qu’il s’agit pour moitié de réexportations dans le cas de ce pays. Le solde commercial est +1,9 Md d’euros ; 
  • Le 12e exportateur (1,9 Md d’euros, en hausse de 3%) d’oléagineux avec 1,3% de part de marché, en baisse de 0,1 point. Le solde commercial est de -1,4 Md d’euros ;
  • Le 23e exportateur (1,4 Md d’euros, en baisse de 8%) de produits de la pêche et d’aquaculture, avec 1,2% de part de marché, en baisse de 0,1 point. Le solde commercial est de -4,3 Md d’euros ; 
  • Le 4e exportateur (1,0 Md d’euros, en baisse de 10%) de sucre avec 4,3 de part de marché, en baisse de 0,9 point. Le solde commercial est de +0,6 Md d’euros ; 
  • Le 5e exportateur (8,2 Md d’euros, en hausse de 1%) d’autres produits agricoles et agroalimentaires avec 4,3% de part de marché, stable. Le solde commercial est de +0,5 Md d’euros. A noter le poste «Semences et plants» avec des exportations à hauteur de 1,9 Md d’euros, en hausse de 12% et un solde commercial de 1,0 Md d’euros. 

Un record en 2019 dans l’Union Européenne

Dans le rapport mensuel sur le commerce agroalimentaire de l’UE publié par la Commission Européenne, l’UE a enregistré en septembre 2019 son excédent commercial mensuel le plus élevé, à 3,7 milliards d’euros. Ce même mois, les exportations agroalimentaires de l’UE ont augmenté de 18% par rapport au même mois l’an dernier, tandis que les importations ont également augmenté de 6%. En ce qui concerne les valeurs des exportations mensuelles, les augmentations les plus élevées ont été enregistrées pour la Chine (+ 55,4%), les États-Unis (+ 15,6%) et le Japon (+ 30,6%). En ce qui concerne les catégories de produits, l’augmentation des exportations a été tirée en particulier par la viande de porc, les spiritueux et les liqueurs, le blé et le vin. Avec la bonne performance des exportations en 2019 et la croissance un peu plus faible des importations, l’excédent commercial pour la période de 12 mois d’octobre 2018 à septembre 2019 avait atteint un niveau record de 27,8 milliards d’euros. 

En 2020, le commerce agroalimentaire de l’UE 27 en faible augmentation selon la Commission européenne

Au cours des dix premiers mois de 2020, le commerce agroalimentaire de l’UE27 (exportations plus importations) a atteint une valeur de 253,7 milliards d’euros; soit 0,3% de plus qu’en janvier-octobre 2019. Les exportations de l’UE27 ont augmenté de 0,5% par rapport à la période correspondante en 2019, atteignant 151,8 milliards d’euros. Les importations de l’UE27 ont atteint 102 milliards d’euros, à peine 0,1% de plus que pour la même période de dix mois en 2019. En ce qui concerne les évolutions du mois précédent, en octobre, la valeur mensuelle des exportations de l’UE27 a continué d’augmenter de 9% après la forte augmentation observée en septembre (+ 16%). La valeur mensuelle des importations de l’UE a également augmenté de 5% confirmant la tendance à la hausse observée en septembre (+ 11%) après une tendance à la baisse observée depuis avril 2020.

(Sources : AGRESTE Février 2021 / FranceAgriMer)

ParLa rédaction
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