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L’éco-conception en IAA – un levier pour mener le changement.

L’étude européenne, EIPRO (Environmental Impact of Products), réalisée en 2006, avait démontré que la nourriture et les boissons représentaient 20 à 30% des impacts environnementaux de la consommation dans l’Union Européenne. La viande et les produits laitiers représentaient les impacts les plus significatifs, avec pour causes principales les conditions d’élevage et de cultures pour l’alimentation animale.

L’étude européenne, EIPRO (Environmental Impact of Products), réalisée en 2006, avait démontré que la nourriture et les boissons représentaient 20 à 30% des impacts environnementaux de la consommation dans l’Union Européenne. La viande et les produits laitiers représentaient les impacts les plus significatifs, avec pour causes principales les conditions d’élevage et de cultures pour l’alimentation animale. Il en résulte une eutrophisation des milieux aquatiques liée à l’utilisation des pesticides et des nitrates, mais aussi une consommation importante d’eau (plus de 8% de la consommation d’eau imputée à l’Homme est due à l’élevage). Cette dimension environnementale explique que le Bio connaisse une croissance à deux chiffres et représentait en 2009 le principal poste de dépenses dans les produits « verts » avec 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires (produits alimentaires et boissons).

Produire Bio n’est pas l’unique moyen de diminuer l’impact environnemental du produit. En effet, la mise en place d’une démarche d’éco-conception présente certes des intérêts environnementaux, mais aussi économiques. Une étude comparée, franco-québécoise, sur 30 entreprises représentatives de différents secteurs, dont trois liées à l’agroalimentaire (Groupe Casino, Groupe Biscuits Leclerc – fabrication de biscuits et céréales à déjeuner, Liberté – fabrication de produits laitiers) a permis de valider l’intérêt économique constaté par les entreprises engagées dans une démarche d’éco-conception.

Sur les 15 entreprises françaises ayant participé à l’enquête (dont 10 sont des TPE / PME), 14 ont réduit leur impact environnemental sur le poste matière première (choix des matériaux, quantités, etc.), 13 sur la fin de vie du produit (désassemblage des produits, recyclage, etc.) et 9 sur le transport et l’entreposage (optimisation des espaces et de la logistique). Concernant l’intérêt économique, 14 sur les 15 entreprises françaises ont obtenu par l’éco-conception une augmentation des revenus liée à la vente des produits, donc une augmentation des profits en terme absolu. Cet impact économique favorable provient de deux postes : une réduction des coûts et une marge bénéficiaire supérieure. Dans le premier cas, 9 entreprises sur 15 ont atteint une réduction des coûts des matières premières et 4 sur 15 une réduction des coûts d’énergie en production. Concernant la marge, 8 entreprises ont dégagé une marge bénéficiaire supérieure à celle d’un produit traditionnel et 7 une marge égale. L’intérêt économique de l’éco-conception est donc réel.

En industrie agroalimentaire, la principale piste d’amélioration reste l’éco-emballage : la réduction du poids des contenants, l’utilisation de mono-matériaux éliminant le désassemblage en fin de vie, l’élimination des suremballages, l’optimisation des formats pour la logistique et le stockage… Danone a ainsi commercialisé en 2010 ses premiers produits éco-conçus : suppression des emballages cartons des formats 4 yaourts aux marques Activia et Taillefines – 1 600 tonnes de cartons / an économisées, injection de bulles d’airs dans les pots de yaourt – réduction de 19% du poids du pot, utilisation de bouteilles plus légères et entièrement recyclables pour les yaourts à boire Actimel. Au-delà des 2,5 millions d’euros d’économie réalisés par le groupe grâce à l’éco-conception, cette démarche lui a permis de se démarquer de ses concurrents, de fédérer les équipes, de motiver son personnel et d’améliorer l’image de l’entreprise. Ainsi, Danone est en train d’intégrer l’impact environnemental à chacun de ses reportings de produits.

Cependant, ne pensez pas que seuls les grands groupes peuvent tirer un intérêt de l’éco-conception. En effet, au-delà de l’intérêt économique, les PME ayant participé à l’enquête « L’éco-conception : quels retours économiques pour l’entreprise ? » ont mis en avant des retombées sur l’organisationnel. L’éco-conception leur a permis un gain de transversalité dans la recherche de solution avec les fournisseurs et sous-traitants, un impact significatif sur la créativité, plus fort que pour les grands groupes, une meilleure anticipation des besoins de leurs clients (en particulier lorsque les entreprises sont sous-traitantes) et pour les TPE, un gain important en notoriété car elles sont connues désormais par une plus large cible.

En conclusion, éco-concevoir (étudier et réduire les impacts sur l’environnement au moment de la conception du produit ou à l’occasion d’un changement dans son processus de fabrication), présente de réelles opportunités environnementales et économiques et, dans 80% des cas la démarche est mise en place suite à un engagement de la Direction. M.L. de PBCSoft.

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ParLa rédaction
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