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Maison Johanès Boubée relance la bouteille réutilisée

Dans un contexte où le réemploi devient un enjeu stratégique pour l’ensemble de la filière agroalimentaire, Maison Johanès Boubée, filiale vins du groupe Carrefour, s’engage concrètement dans la réduction de l’empreinte environnementale du conditionnement. Sur son site de Beychac-et-Caillau en Gironde, l’entreprise lance une expérimentation de réemploi des bouteilles de type « bordelaise » en partenariat avec Veolia et …

Maison Johanès Boubée relance la bouteille réutilisée
«En rendant accessibles ces bouteilles aux viticulteurs girondins par petits lots, nous contribuons à les approvisionner plus facilement dans un marché devenu instable», souligne Annie Le Deunff, Directrice Générale de Luz Environnement. Le réemploi permet ainsi d’atténuer l’impact de la volatilité des prix tout en renforçant la souveraineté locale sur les ressources d’emballage.

Dans un contexte où le réemploi devient un enjeu stratégique pour l’ensemble de la filière agroalimentaire, Maison Johanès Boubée, filiale vins du groupe Carrefour, s’engage concrètement dans la réduction de l’empreinte environnementale du conditionnement. Sur son site de Beychac-et-Caillau en Gironde, l’entreprise lance une expérimentation de réemploi des bouteilles de type « bordelaise » en partenariat avec Veolia et Luz Environnement, une PME locale spécialisée dans la réutilisation du verre. Cette initiative pourrait bien préfigurer une transformation profonde des pratiques dans la filière viticole régionale.

Plus de 200 000 bouteilles réemployées par an 

Alors que les chutes de production, bouteilles étiquetées ou débouchées pour des contrôles qualité, étaient jusqu’à présent envoyées directement au recyclage, ce sont désormais plus de 200 000 unités qui pourront être nettoyées, contrôlées, et réintégrées dans un nouveau cycle d’usage. Un changement de paradigme que permet une convention tripartite inédite, liant un acteur industriel d’envergure nationale, un spécialiste du traitement des déchets, et une entreprise locale engagée.

Grâce à Luz Environnement, ces bouteilles sont mises à disposition, par petits lots, prioritairement aux vignerons de la région bordelaise. Une manière concrète de rapprocher offre et demande, dans un esprit de circuit court, tout en renforçant la résilience de la filière face aux tensions actuelles sur le marché du verre.

Une réponse à la flambée du prix du verre

Depuis plusieurs mois, les professionnels du vin sont confrontés à une hausse sensible du prix des emballages, et tout particulièrement du verre. La guerre en Ukraine, la flambée des coûts énergétiques et les tensions sur les matières premières ont profondément déstabilisé l’équilibre économique des petites et moyennes exploitations viticoles.

Dans ce contexte, le réemploi constitue une réponse à la fois économique et écologique. «En rendant accessibles ces bouteilles aux viticulteurs girondins par petits lots, nous contribuons à les approvisionner plus facilement dans un marché devenu instable», souligne Annie Le Deunff, Directrice Générale de Luz Environnement. Le réemploi permet ainsi d’atténuer l’impact de la volatilité des prix tout en renforçant la souveraineté locale sur les ressources d’emballage.

Une boucle vertueuse, soutenue par une logistique décarbonée

Outre les bénéfices directs pour les producteurs, ce projet se distingue par son engagement dans la transition écologique. Veolia, en charge de la collecte et du transport des bouteilles entre le site de Beychac-et-Caillau et Luz Environnement, utilise des véhicules fonctionnant au biocarburant issu de déchets organiques. Résultat : une réduction des émissions de CO₂ de 70 % par rapport à un carburant standard, témoignant d’une volonté de décarboner toute la chaîne logistique du réemploi.

« Nous sommes résolument engagés dans la création de boucles courtes d’économie circulaire, pour réduire l’impact environnemental de nos clients et renforcer leur rayonnement économique », explique Sophie Delage, Directrice Régionale de Veolia Recyclage & Valorisation des Déchets pour la région Sud-Ouest.

Un pilote prometteur pour l’ensemble de la filière vin

Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large de la filière vin à revisiter ses pratiques sous l’angle de la durabilité. Alors que l’usage unique du verre semblait s’imposer comme une norme intangible, l’expérimentation menée par Maison Johanès Boubée démontre qu’un modèle circulaire est techniquement et économiquement viable, du moment qu’il est soutenu par une logistique adaptée et des partenariats ancrés localement.

« Ce projet pilote est une étape importante avant un éventuel déploiement sur d’autres sites de Maison Johanès Boubée », confirme Mathieu Soulard, Directeur des Opérations de l’entreprise. Ce choix stratégique permettrait de faire évoluer les pratiques à plus grande échelle, tout en capitalisant sur un savoir-faire local structuré autour du nettoyage, du tri et de la distribution des bouteilles réemployées.

Une opportunité pour le secteur agroalimentaire au sens large

Bien que centré sur la filière vin, le modèle porté par Maison Johanès Boubée, Veolia et Luz Environnement est transposable à d’autres segments de l’agroalimentaire, où les emballages en verre restent largement utilisés, qu’il s’agisse de jus, de sauces, de conserves ou de produits laitiers.

Ce retour à la bouteille consignée ou réemployée, longtemps considéré comme marginal ou incompatible avec les contraintes industrielles modernes, revient aujourd’hui sur le devant de la scène, porté par une double urgence : écologique et économique.

ParLa rédaction
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