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La production en volume des IAA a diminué après deux années de faible hausse

En 2016, après deux années de croissance plutôt morose, la production en volume des industries alimentaires et boissons hors tabac (IAA) a reculé sur un an. L’ensemble des filières étant touchées, à l’exception des préparations et conserves à base de poisson et de produits de la pêche. C’est ce qu’il ressort de la note de conjoncture de Agreste du …

La production en volume des IAA a diminué après deux années de faible hausse
Après un rebond en 2015, l’excédent commercial global des IAA s’est détérioré sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis 2011.

En 2016, après deux années de croissance plutôt morose, la production en volume des industries alimentaires et boissons hors tabac (IAA) a reculé sur un an.

L’ensemble des filières étant touchées, à l’exception des préparations et conserves à base de poisson et de produits de la pêche. C’est ce qu’il ressort de la note de conjoncture de Agreste du ministère de l’Agriculture. L’étude explique que si divers facteurs conjoncturels ont contribué à ce repli (conditions climatiques, crises de l’élevage…), celui-ci s’inscrit dans un contexte de stagnation globale de la production des IAA depuis le début des années 2000.
Avec une production en recul et une demande intérieure qui progresse timidement, les importations ont continué de croître tandis que les exportations ont légèrement diminué. En conséquence, après un rebond en 2015, l’excédent commercial global des IAA s’est détérioré sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis 2011. Le chiffre d’affaires et l’emploi du secteur des IAA ont légèrement augmenté.

En 2016, la production totale des IAA EN RECUL

Après deux années de légère hausse, la production en volume des industries alimentaires et boissons a reculé sur un an en 2016 (- 1,2 %) en raison de la baisse conjointe des fabrications de produits alimentaires et de boissons (respectivement – 1,2 % et – 0,7 %).
Elles ont été pénalisées par un contexte économique morose, par des conditions climatiques moins favorables qu’en 2015 à la consommation de certains produits, par les crises ayant affecté les filières animales ainsi que par un contexte post-attentats limitant la fréquentation des cafés, hôtels et restaurants.
Avec un niveau proche de celui de 2002, la production en volume des industries agroalimentaires en 2016 conforme plus largement une stagnation globale depuis le début des années 2000 (+ 0,1 %/an en moyenne), contrastant avec la dynamique de croissance de la décennie précédente (+ 0,8 %/an en moyenne).

En 2016, la production en volume des IAA s’est repliée après deux années de faible hausse.

Diminution de la production de la quasi- totalité des produits alimentaires a diminué

À l’exception des préparations et conserves à base de poissons et de produits de la pêche, en progression pour la deuxième année consécutive, toutes les fabrications de produits alimentaires ont reculé en 2016. Après s’être légèrement redressées en 2015, les fabrications de viandes et produits à base de viande, qui représentent 30 % de la production des industries alimentaires, ont enregistré une nouvelle baisse en 2016 (- 0,6 %), prolongeant la tendance au repli amorcée au milieu des années 2000, et s’établissant à un niveau inférieur à celui de 1996.
Cette baisse concerne les produits transformés à base de viande, ainsi que les fabrications de viande de volailles, en lien notamment avec l’épidémie d’influenza aviaire.
La production de produits laitiers, qui pèse pour près de 17 % dans la production des industries alimentaires, a de son côté marqué le pas pour la deuxième année consécutive (- 0,8 %). Elle a été freinée au second semestre par la baisse de la collecte laitière, en lien avec la sécheresse estivale ayant affecté les disponibilités et la qualité des fourrages, ainsi que par la mise en œuvre du plan européen de réduction volontaire de la production.

La production d’huiles et graisses végétales et animales celle qui a le moins reculé

Prolongeant la tendance baissière observée depuis 2009, la production d’aliments pour animaux s’est, quant à elle, contractée de 3,5 %. Les besoins en aliments pour animaux de ferme ont en effet été limités par une multitude de facteurs : la crise dans le secteur laitier, la baisse des cours des tourteaux de soja et des céréales qui a pu favoriser le recours à des aliments produits à la ferme, les conditions climatiques favorables au printemps à l’alimentation à l’herbe, la crise aviaire, ainsi que la baisse du cheptel porcin intervenue en 2015.
Les fabrications de produits de la boulangerie-pâtisserie et pâtes alimentaires ont de leur côté reculé de 3,1 %, prolongeant une tendance à la stagnation depuis 2006. Celles de produits du travail des grains et produits amylacés ont également marqué le pas tout en demeurant à un niveau élevé.
À l’inverse, la production de produits à base de fruits et légumes, en retrait depuis 2012 (- 2,1 %), à l’exception du rebond de 2014 est presque retombée à son plus bas niveau depuis 2010. Les préparations de légumes, qui représentent 81 % du poste, ont en effet fortement diminué en raison de conditions climatiques défavorables à la production et à la qualité de certains légumes, aussi bien d’hiver que d’été.
La production d’huiles et graisses végétales et animales est celle qui a le moins reculé (- 0,5 %). La baisse des fabrications au premier semestre a en effet été presque compensée par l’augmentation de la production en deuxième partie d’année, en lien avec l’accroissement de la trituration des graines de tournesol favorisée par un contexte de prix en repli et de hausse des disponibilités mondiales et des importations françaises.
La production des autres produits alimentaires (sucre, chocolaterie, café, plats préparés, etc.), deuxième poste le plus important dans la production des IAA après les viandes, a diminué de 1,5 % après un bond en 2015. Elle a notamment souffert du repli des fabrications de plats préparés, d’autres produits alimentaires non classés ailleurs (soupe, ovoproduits, levures, extraits et jus de viandes et de poissons, etc.) et de cafés et thés transformés.

La production de boissons s’est repliée, tout en demeurant à un niveau élevé

Moteur de la croissance des IAA en 2014 et 2015, la production de boissons a diminué en 2016 (- 0,7 %). Ce repli résulte de la baisse des fabrications de boissons rafraîchissantes non alcoolisées, conséquence de conditions climatiques moins favorables qu’en 2015 à la consommation de ces produits, et de la baisse de la fréquentation des cafés, hôtels et restaurants dans un contexte post- attentats. Cette diminution s’explique également par le recul des fabrications de Champagne et mousseux.
La production totale de boissons s’inscrit néanmoins dans une tendance à la hausse sur longue période, restant à un niveau très élevé en 2016, grâce notamment à la hausse des fabrications de boissons alcooliques distillées et des eaux de table.

Légère hausse de la consommation des ménages en 2016

D’après les résultats des comptes trimestriels de l’Insee, la part de l’alimentation dans les dépenses en biens des ménages s’est de nouveau quelque peu contractée en 2016 (- 0,8 % en volume) malgré la légère augmentation des achats de produits agroalimentaires (+ 0,7 %).
Le repli des dépenses de consommation en produits bruts de l’agriculture et de la pêche (fruits et légumes, poissons frais, etc.) (- 1 %) a en effet été plus que compensé par la nouvelle progression des volumes de denrées alimentaires, boissons et tabac consommés par les ménages (+ 1,1 %), ces derniers représentant plus des trois quarts des dépenses totales de consommation en produits agroalimentaires. Néanmoins, tous les produits transformés ne sont pas concernés par cette hausse. D’après le Kantar WorldPanel pour FranceAgriMer, la baisse des quantités de viande achetées par les ménages pour leur consommation à domicile s’est poursuivie en 2016 dans un contexte de prix en hausse, conformant le retournement de tendance observé en 2015 après six ans de croissance ininterrompue.
Toutes les catégories de viande sont concernées par ce repli, et en particulier celles de veau, d’agneau et de cheval qui sont parmi les plus onéreuses. Le recul des achats des autres viandes (bovin, dinde et canard) s’est quant à lui fortement accéléré. Par ailleurs, pour la première fois depuis 2011, les quantités de viande de poulet achetées par les ménages pour leur consommation à domicile se sont sensiblement réduites après être restées quasiment stables en 2015. Selon ce même panel, les achats de produits laitiers par les ménages ont diminué en valeur entre 2015 et 2016, principalement sous l’effet de la baisse des volumes. La consommation de lait liquide, de matières grasses (beurre, margarine, crème, etc.) et de produits ultra frais (yaourts frais, etc.) a de nouveau régressé en volume. Seuls les achats de fromages ont augmenté (+ 1,7 %), à un rythme encore plus soutenu qu’en 2015.

Un excédent commercial des IAA réduit en valeur, pénalisé par la hausse des importations

Après un léger rebond en 2015, l’excédent commercial des IAA a sensiblement diminué en valeur en 2016 (- 9,4 %), atteignant 7,4 milliards d’euros, soit son plus bas niveau depuis 2011.

Après un léger mieux en 2015, l’excédent commercial des IAA s’est de nouveau dégradé en 2016.

Cette détérioration s’explique principalement par la progression des importations, les exportations s’étant légèrement repliées. La dégradation du dé cit commercial des produits alimentaires (+ 22 %) s’est ampli ée en 2016 tandis que la croissance de l’excédent des boissons s’est poursuivie, à un rythme toutefois ralenti (+ 0,4 %). La dégradation du solde des produits alimentaires s’explique principalement par la baisse des excédents commerciaux des produits laitiers et des autres produits alimentaires, ainsi que par le creusement du dé cit des échanges de produits à base de fruits et légumes.
Concernant les produits laitiers, les importations ont diminué de manière moins marquée que les exportations. Ces dernières ont été pénalisées en première partie d’année par la contraction de la demande mondiale, notamment asiatique, ainsi que par la faiblesse des prix du lait. Elles ont ensuite été limitées, à partir du début de l’été, par le ralentissement de la collecte laitière consécutif à des conditions météo estivales défavorables à la pousse de l’herbe et à la production de fourrages de qualité, à la mise en place des plans français et européen de réduction volontaire de la production, ainsi qu’à des dif cultés économiques ayant conduit à des réformes de vaches laitières et/ou à des cessations d’activité limitant le potentiel de production.

Une hausse des importations supérieure à celle des exportations

Pour les autres produits alimentaires, la hausse des importations a été supérieure à celle des exportations, sous l’effet du recul des ventes de sucre consécutif à la baisse de la production sur la campagne 2015-2016. Les échanges de produits à base de fruits et légumes ont, quant à eux, pâti de la hausse des volumes importés. Le déficit commercial des viandes et produits à base de viande s’est, lui, réduit pour la troisième année consécutive, grâce à une baisse des importations supérieure à celle des exportations, limitant ainsi la détérioration du solde commercial global.
Le recul des importations de viande bovine et porcine a en effet plus que compensé la hausse des achats de viande de volailles et de produits à base de viande. Les déficits dans les secteurs des huiles et graisses végétales et animales et des produits issus de la boulangerie- pâtisserie et pâtes alimentaires ont également diminué.
L’excédent des échanges des boissons a, de son côté, progressé tout en marquant fortement le pas par rapport à l’année 2015. Tirées par la demande des pays tiers (Chine et États-Unis notamment), les exportations de boissons alcooliques distillées ont augmenté pour la deuxième année consécutive, franchissant le seuil des quatre milliards d’euros grâce aux quantités vendues. Celles de boissons rafraîchissantes et d’eaux de table ont également été dynamiques, tant vers les pays tiers que vers l’Union européenne. À l’inverse, les ventes de vins et de Champagne et mousseux se sont légèrement contractées sous l’effet d’une baisse des volumes, la hausse des exportations vers les pays tiers n’ayant pu compenser le repli des ventes vers l’UE.

En 2016, les prix à la production des IAA poursuivent le décrochage entamé en 2014

Amorcé en 2014, le repli des prix à la production des IAA s’est prolongé en 2016 (- 0,9 % sur un an), à un rythme néanmoins plus faible qu’en 2015 (- 1,5 %). Il résulte exclusivement de la poursuite du recul des prix des produits alimentaires (- 1,4 %), les prix des boissons continuant de croître (+ 1,7 %) depuis 2009.

En 2016, la baisse des prix à la production des IAA s’est prolongée.

À l’exception des viandes et produits à base de viande (+ 0,3 %), et surtout des préparations et conserves à base de poissons et de produits de la pêche (+ 5 %), les prix à la production ont diminué pour l’ensemble des produits alimentaires. Comme en 2014 et 2015, et en lien avec la baisse des cours des céréales, les prix à la production des aliments pour animaux, des produits du travail des grains et produits amylacés et des produits de la boulangerie-pâtisserie et pâtes alimentaires ont reculé sur un an (respectivement – 4,3 %, – 2,1 % et – 0,9 %).
Pour la troisième année consécutive, les prix des huiles et graisses végétales et animales se sont également réduits (- 2,4 %), en lien notamment avec le recul des prix des graines oléagineuses (tournesol et colza). S’agissant des produits à base de fruits et légumes, les prix ont poursuivi leur repli entamé en 2015 (- 2,5 %) après quatre années de hausse.
Sous l’effet d’un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande sur les marchés laitiers mondiaux au premier semestre 2016, les prix des produits laitiers ont fortement reculé en 2016 (- 4 %) malgré une remontée à partir de juin, prolongeant la baisse débutée en 2015. Contrairement aux produits alimentaires, les prix des boissons ont progressé en 2016 (+ 1,7 %), à un rythme encore plus soutenu qu’en 2015 mais inférieur à celui observé entre 2011 et 2014. Ils ont été tirés par la hausse des prix de la plupart des boissons et en particulier des vins de raisins et des boissons rafraîchissantes non alcoolisées (respectivement + 3,5 % et + 1,7 %).

En 2016, le chiffre d’affaires du secteur des IAA a légèrement progressé

Malgré le repli de la production et des prix au niveau de la branche, le chiffre d’affaires du secteur des IAA s’est accru en 2016 (+ 0,8 %) (cf. encadré Sources, dé nitions et méthode – point 3), prolongeant, bien qu’à un rythme plus faible, la croissance entamée en 2014. Les boissons tirent une nouvelle fois leur épingle du jeu, grâce à une hausse de prix qui compense largement le recul de la production.

En 2016, la croissance du chiffre d’affaires des IAA s’est poursuivie.

 

Le chiffre d’affaires des produits alimentaires progresse également, mais dans une proportion moindre (+ 0,6 %), les évolutions étant contrastées selon les produits. Comme en 2015, les chiffres d’affaires des huiles et graisses végétales et animales, des aliments pour animaux comme des produits du travail des grains et produits amylacés se sont réduits, dans le sillage du recul des cours des céréales et des oléagineux.
Le chiffre d’affaires des produits laitiers s’est également dégradé pour la deuxième année consécutive sous l’effet conjugué de la baisse des prix et de la production. Pénalisé par le recul des fabrications, le chiffre d’affaires des viandes et produits à base de viandes a légèrement diminué pour la troisième année consécutive.
À l’inverse, la croissance du chiffre d’affaires des préparations et conserves à base de poisson et de produits de la pêche s’est accélérée, dynamisée par la hausse conjointe de la production et des prix. En n, les chiffres d’affaires des produits de la boulangerie-pâtisserie et pâtes alimentaires et des autres produits alimentaires ont progressé, prolongeant la hausse entamée en 2010.

ParLa rédaction
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