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Marché du sucre : Un produit essentiel du secteur agroalimentaire français

Si le marché du sucre demeure incertain, il n’en demeure pas moins un produit essentiel du secteur agroalimentaire français. Ingrédient majeur pour la fabrication et les qualités finales de nombreux produits alimentaires, l’agro-industrie ne peut à ce jour se passer de sucre. Essentiel pour assurer la bonne texture des glaces et des confiseries, il contribue à la croustillance des …

Marché du sucre : Un produit essentiel du secteur agroalimentaire français
Ingrédient majeur pour la fabrication et les qualités finales de nombreux produits alimentaires, l’agro-industrie ne peut à ce jour se passer de sucre.

Si le marché du sucre demeure incertain, il n’en demeure pas moins un produit essentiel du secteur agroalimentaire français. Ingrédient majeur pour la fabrication et les qualités finales de nombreux produits alimentaires, l’agro-industrie ne peut à ce jour se passer de sucre. Essentiel pour assurer la bonne texture des glaces et des confiseries, il contribue à la croustillance des biscuits et fournit un support à la cristallisation du cacao en chocolaterie. C’est également un agent de fermentation pour les pâtes levées ou pour le vin. Par sa capacité à piéger l’humidité, il permet de conserver plus longtemps les confitures et les fruits confits. Dans les produits de cuisson, il renforce la coloration et les notes aromatiques, notamment au travers des réactions de caramélisation.

Le sucre de bouche représente 15% des ventes du sucre alimentaire

Jusqu’en 1960, le sucre de bouche représentait 50% des ventes de sucre destiné à la consommation humaine en France.

En 2016-2017, 2,8 millions de tonnes de sucre ont été utilisées en France dont 300 000 tonnes pour le sucre de bouche (11%), 1 600 000 tonnes pour les industries alimentaires (58%), 330 000 tonnes pour les industries chimique et pharmaceutique (12%), et 540 000 tonnes pour l’alcool et l’éthanol (19%). Jusqu’en 1960, le sucre de bouche représentait 50% des ventes de sucre destiné à la consommation humaine en France. Au début des années 1970, on passe à environ 45 %, puis à 40 % au début des années 1980. Actuellement, il représente 15% des ventes du sucre alimentaire.

La culture betteravière : Un rendement en sucre parmi les plus élevés de l’UE

La France de la betterave sucrière se situe essentiellement dans le nord et le nord-est du pays. En 2017-2018, la betterave sucrière est cultivée dans 8 régions de France pour environ 485 000 hectares, les deux régions les plus importantes étant les Hauts-de-France et le Grand Est, avec respectivement 235 100 et 116 300 hectares cultivés en 2017-2018. Avec en moyenne 95 tonnes de betteraves récoltées par hectare (ha), ce qui correspond à un rendement en sucre d’environ 13 t/ha, les rendements sont parmi les plus élevés de l’Union européenne.

La France dispose d’atouts exceptionnels pour la culture de la betterave : facteurs naturels, espaces disponibles, dimension des exploitations et expériences des hommes.
Les cultures de betterave sont généralement groupées dans la zone d’approvisionnement d’une sucrerie (en moyenne 30 km) avec laquelle les 27 000 planteurs de France sont liés par contrat actuellement. Les sociétés et les sucreries se sont concentrées : 5 groupes sucriers en 2017-2018 (contre 84 sociétés en 1950), 25 sucreries en 2017-2018 (contre 105 en 1950). La France est par ailleurs le seul pays de l’Union Européenne, avec l’Espagne et le Portugal, à cultiver la canne à sucre. L’industrie française du sucre de canne est localisée dans 3 départements d’Outre-mer : la Réunion dans l’Océan Indien, la Guadeloupe et la Martinique aux Antilles.

En France, les ventes par habitant sont stables depuis plus de 50 ans

D’après une étude récente reposant sur les données de l’enquête nationale INCA 2006- 2007, les Français, enfants comme adultes, consomment en moyenne 90 grammes de sucres totaux par jour et par personne, avec des variations importantes suivant l’âge et le sexe. Ce total recouvre l’ensemble des sucres apportés par l’alimentation, qu’ils soient naturellement présents (le glucose, le fructose ou le saccharose des fruits, le lactose des produits laitiers,etc…) ou bien ajoutés aux aliments (le saccharose de betterave ou de canne, les sirops de glucose, le miel principalement). La consommation de sucres libres (sucres ajoutés et sucres naturellement présents des jus de fruits) est estimée à 52 g/j en moyenne (9,5% des calories), incluant le sucre de canne ou de betterave.

La contribution de l’industrie sucrière à la balance commerciale du pays est essentielle

En 2016-2017, les exportations (vers les pays-tiers) et les expéditions (vers les pays de l’UE) françaises de sucre en l’état atteignent 2 Mt, à comparer à des importations de 0,330 Mt. Les exportations nettes (exportations – importations) ont représenté, en 2015- 2016, 36% de la production française de sucre. Le sucre est principalement (pour 86%), expédié vers des pays de l’UE : Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni. Hors UE, les premiers clients sont situés au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. Ainsi, avec un solde positif de 923 millions d’euros en 2016, la contribution de l’industrie sucrière à la balance commerciale du pays est essentielle.

La filière betterave-sucre française dispose d’atouts de compétitivité

L’UE a adopté en juin 2013 une nouvelle réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), qui s’applique depuis le 1er janvier 2014. En ce qui concerne le sucre, la réforme a supprimé à partir du 1er octobre 2017 les quotas de production et le prix minimum de la betterave, éléments qui ont constitué l’ossature centrale de l’organisation du marché communautaire du sucre depuis 1968. Cette libéralisation du marché sucrier se traduira notamment par la possibilité pour les fabricants de sucre d’exporter librement vers les pays tiers sans être contraints par un plafond imposé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L’UE devrait rapidement retrouver son statut d’exportateur net qu’elle avait perdu en 2006.

Le marché du sucre et le contexte concurrentiel

À l’importation, l’UE restera l’un des marchés les plus ouverts, avec un accès libre pour le sucre en provenance des pays les Moins Avancés (PMA) et des pays de la zone Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) et des contingents à droits nuls ou réduits pour un grand nombre de pays, notamment d’Amérique du Sud et Centrale (dont Brésil), des Balkans et d’Europe de l’Est.


La filière betterave-sucre française, avec des rendements sucriers parmi les meilleurs, dispose d’atouts de compétitivité pour faire face à ce nouveau contexte concurrentiel, tant sur le marché communautaire que sur le marché mondial indique le CEDUS, l’un des tout premiers organismes interprofessionnels
à avoir été créé pour assurer l’information et la documentation du sucre, produit essentiel du secteur agroalimentaire français.
En 2006, l’OCM Sucre avait été fortement réformée pour s’adapter aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et aux ouvertures accrues du marché communautaire du sucre aux importations en provenance notamment des Pays les Moins Avancés (PMA) et de la zone Afrique Caraïbes Pacifique (ACP). Les quotas de production ont été réduits de 30%. Un fonds de restructuration financé par l’industrie sucrière avait été créé pour indemniser les abandons de quotas de production et les fermetures d’usines dans les pays de l’UE. Ainsi, cinq États-Membres ont totalement abandonné la culture de la betterave et, dans cinq autres, elle a été réduite de plus de 50%. Dans l’UE, 79 sucreries ont été fermées entre 2005/06 et 2009/10, soit plus de 40% des usines. En France 5 sucreries sur 30 ont été fermées.
L’UE était alors passée d’une position d’exportatrice nette de sucre à celle d’importatrice nette, du fait du plafonnement des exportations dans le cadre des engagements pris par l’UE à l’OMC et de l’augmentation des importations. 
La réforme de 2006 avait également inclus la betterave dans le dispositif des aides directes de la Politique Agricole Commune qui avait intégré, à partir de 2003 et pour plusieurs productions agricoles dont les céréales, de nouvelles règles consistant à réduire le soutien par les prix et à lui substituer des aides « découplées » (indépendantes de l’acte de production) pour les agriculteurs.
(Source : S.N.F.S. Le CEDUS/ LeSucre.com).

ParLa rédaction
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