Casino se débarrasse de Diniz et Houzé, dont il se méfie « comme de la peste ».
Le Conseil d’Administration (CA) de Casino s’est réuni hier jeudi 29 mars.

Le Conseil d’Administration (CA) de Casino s’est réuni hier jeudi 29 mars. A cette occasion, une décision lourde de sens a été prise : le CA proposera à l’Assemblée Générale le renouvellement de l’ensemble des mandats des membres du CA, à l’exception de ceux d’Abilio Diniz et Philippe Houzé, « en raison des conflits en cours » ! En effet, Casino veut se débarrasser de ses deux alliés de jadis, dont il se méfie aujourd’hui.
Pour rappel, le différent qui oppose Abilio Diniz et Jean-Charles Naouri porte sur la filiale brésilienne Grupo Pao de Açucar (GPA). En juin 2011, Abilio Diniz s’était rapproché de Carrefour afin d’organiser une fusion, mais Casino s’était fermement opposé à un tel rapprochement et était finalement parvenu à faire pencher la balance de son côté. Dans un communiqué, Abilio Diniz avait déclaré « avoir défendu les intérêts de Casino pendant ces 12 dernières années […] et [s’attendre] à ce que Casino agisse de la même façon en tant qu’actionnaire de GPA ». Casino est donc parvenu à rester le seul distributeur français au capital de GPA et a récemment décidé d’en prendre le contrôle exclusif, comme il en a la possibilité. Vu la tension qui règle entre Abilio Diniz et Jean-Charles Naouri, il apparaît donc logique que le CA demande le non-renouvellement du mandant du brésilien.
Un spécialiste de la distribution, qui a souhaité garder l’anonymat, a ainsi déclaré à Reuters que « compte tenu de ce qui s’est passé au Brésil, Casino a peur d’un coup tordu et ne sait pas ce que peut lui préparer Abilio Diniz ». Un analyste a estimé que Casino « se méfie comme de la peste » de son ancien partenaire brésilien.
En ce qui concerne Philippe Houzé, l’objet du conflit n’est autre que Monoprix. En effet, Les Galeries Lafayette devraient quitter le capital de Monoprix afin que Casino en possède le contrôle exclusif, mais les deux distributeurs ne parviennent pas à s’accorder sur le montant de la transaction. Estimant que ses droits avaient été bafoués, Casino a même assigné en justice les représentants des Galeries Lafayette afin d’obtenir gain de cause.
Pour contrebalancer ces évictions, le CA, « dans sa volonté d’internationalisation et de féminisation », a décidé de soumettre à l’Assemblée Générale la nomination en qualité d’administrateur de Sylvia Jay, la présidente de L’Oréal au Royaume-Uni.
Casino parviendra-t-il à se débarrasser de ses deux anciens partenaires ?
Source : agro-media.fr avec TF1, Boursier.com, Challenges (Dominique Rodriguez, Danielle Rouquié) et Reuters.

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