Victoire au goût amer pour les apiculteurs.
Après avoir annulé les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) pour 2008 et 2009 de l’insecticide Cruiser 350 de Syngenta Agro SAS le 16 février 2011, le Conseil d’Etat a annulé hier lundi 3 octobre 2011 l’AMM délivrée en 2009 pour la campagne 2010 par le ministre de l’Agriculture.

Après avoir annulé les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) pour 2008 et 2009 de l’insecticide Cruiser 350 de Syngenta Agro SAS le 16 février 2011, le Conseil d’Etat a annulé hier lundi 3 octobre 2011 l’AMM délivrée en 2009 pour la campagne 2010 par le ministre de l’Agriculture. L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) a donc obtenu gain de cause par rapport au recours déposé, mais cela ne parvient pas à calmer les inquiétudes des apiculteurs. Ces derniers accusent le thiamétoxam, qui est la molécule active contenue dans le Cruiser 350, de tuer les abeilles.
- Le Conseil d’Etat a pour sa part estimé que « la décision d’autorisation provisoire de mise sur le marché pour un an était illégale au regard du Code rural qui prévoit que les autorisations sont systématiquement délivrées pour une durée de 10 ans ». Ainsi, Bruno Le Maire, en délivrant des autorisations annuelles, aurait dérogé à ces règles.
- L’UNAF a renchéri en ajoutant que « la pratique, répétée par le ministre depuis 2008, consistant à accorder une autorisation d’une durée d’un an assortie de prescriptions destinées à s’assurer par des mesures de suivi de l’innocuité du produit, révèle l’absence de contrôle approprié ».
- L’interprofession est même allée plus loin en jugeant que cela révélait « le caractère insuffisamment éclairé du ministre sur l’innocuité à long terme du produit préalablement à sa mise sur le marché ».
L’UNAF a dénoncé l’évaluation « non conforme à la réglementation » selon elle du risque pour les abeilles présenté par cet insecticide réalisée par l’Anses : « cette méthode ne repose pas sur les quotients de danger d’exposition et n’établit pas concrètement l’absence d’effet inacceptable à court et long terme sur les larves, le comportement des abeilles, la survie et le développement des colonies ».
Il s’agit donc d’une victoire pour les apiculteurs, qui va leur permettre de réclamer des indemnisations. Déjà, « l’Etat versera à l’UNAF la somme de 3 000€ » en guise de dédommagement. D’autre part, d’autres organisations syndicales, comme le Syndicat National de l’Apiculture, ont depuis 2008 déposé des recours contre le Cruiser 350 et obtenu la même annulation a posteriori.
Mais cette victoire a un goût amer pour les apiculteurs, car rien n’empêche le ministre de l’Agriculture de délivrer d’autres AMM annuelles à l’avenir…
- Ainsi, selon la fédération apicole, le Conseil d’Etat « sanctionne la pratique illégalement bienveillante du ministère de l’Agriculture pour un même produit d’un même fabricant ».
- « A cause du subterfuge des autorisations annuelles du ministre délivrées au compte-goutte au lieu d’une autorisation pour dix ans prévue par la loi, les décisions du Conseil d’Etat arrivent en effet malheureusement toujours trop tard alors que le mal est fait dans nos campagnes ».
- Selon Olivier Belval, le président de l’UNAF : « en 2011, le Cruiser a encore bénéficié d’une des fameuses autorisations annuelles que nous savons illégale et sur laquelle la justice va encore statuer après coup. En violant la loi, les producteurs de pesticides et le ministère ont toujours eu un coup d’avance sur nous ! Ca suffit ! ».
Le ministre de l’Agriculture a pour sa part indiqué dans un communiqué qu’il avait pris acte de la décision du Conseil d’Etat. Il a cependant rappelé que l’AMM du Cruiser 350 avait fait l’objet d’un avis favorable préalable de l’Anses.
La question du président de l’UNAF qui reste donc en suspend est : « malgré les désaveux continuels du Conseil d’Etat et l’opposition résolue des apiculteurs et de grandes organisations environnementales, Bruno Le Maire osera-t-il autoriser le Cruiser 350 pour la campagne 2012 ? ». Une interrogation qui suscite l’inquiétude de tous les apiculteurs.

Dans le cadre de la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat, la France s’est fixé comme objectifs de …

Dans le cadre de ses engagements en faveur d’emballages circulaires, Mars Wrigley France lance un projet pilote d’éco-conception de son pochon M&M’s Choco …
Externaliser la métrologie
Dans un secteur agroalimentaire soumis à des exigences réglementaires de plus en plus strictes, à une pression constante sur les coûts et à …
Les innovations technologiques au service d’une métrologie de précision
L’essor de l’industrie 4.0 a profondément transformé la manière dont la métrologie est déployée et exploitée dans les usines agroalimentaires. À l’ère de …
Métrologie : Les enjeux du pilotage par la mesure
La métrologie, souvent reléguée à l’arrière-plan dans les discours sur la performance industrielle, joue pourtant un rôle de premier plan dans le secteur …

Fidèle à son rendez-vous annuel, l’Association des Entreprises des Glaces, en collaboration avec le cabinet d’études NielsenIQ, livre son état des lieux du …

Dans un contexte où les enjeux de santé publique occupent une place centrale, le marché mondial des tests de sécurité alimentaire connaît une …
10 Livres Blancs pour comprendre comment l’IA redéfinit le paysage du secteur agroalimentaire
Confrontée à des défis majeurs tels que la gestion de la demande, l’optimisation des chaînes de production et l’amélioration de la qualité des …
Top 10 des cabinets de recrutement agroalimentaire
Dans l’agroalimentaire, la performance passe aussi par la qualité des recrutements. Pour structurer des équipes solides et opérationnelles, les entreprises ont tout intérêt …
TOP 10 des entreprises de marquage industriel pour l’agroalimentaire
Le marquage industriel est un élément central pour les acteurs de l’agroalimentaire. Il permet d’identifier les produits avec précision, de sécuriser leur traçabilité …