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Alternatives, innovations et formulation responsable : Comment répondre aux nouvelles attentes ?

Alors que les attentes des consommateurs évoluent vers une alimentation perçue comme plus naturelle, plus saine et plus transparente, les additifs alimentaires sont au cœur de nombreuses stratégies de reformulation et d’innovation. Loin de disparaître, ils tendent à être revalorisés, remplacés ou repensés, dans une logique de formulation plus responsable. Les professionnels du secteur agroalimentaire doivent donc conjuguer maîtrise technologique, …

Alternatives, innovations et formulation responsable : Comment répondre aux nouvelles attentes ?
Pour répondre aux exigences de sécurité et de fonctionnalité tout en s’éloignant des additifs conventionnels, les industriels explorent de nouveaux leviers technologiques. Parmi eux, trois pistes majeures se distinguent : Les extraits végétaux fonctionnels, qui apportent naturellement certaines propriétés recherchées : extraits de romarin ou de raisin (antioxydants), concentrés de betterave ou de paprika (colorants), fibres d’agrumes (agents de texture), etc. Ils permettent une formulation plus lisible, mais nécessitent des garanties sur leur efficacité et leur stabilité.

Alors que les attentes des consommateurs évoluent vers une alimentation perçue comme plus naturelle, plus saine et plus transparente, les additifs alimentaires sont au cœur de nombreuses stratégies de reformulation et d’innovation. Loin de disparaître, ils tendent à être revalorisés, remplacés ou repensés, dans une logique de formulation plus responsable. Les professionnels du secteur agroalimentaire doivent donc conjuguer maîtrise technologique, sécurité sanitaire et réponse aux exigences sociétales. Un défi complexe, mais aussi un puissant levier de différenciation sur un marché concurrentiel.

Le clean label : bien plus qu’un effet de mode

La recherche de “clean label” (“étiquette propre”) s’est imposée comme une tendance majeure dans l’univers des produits transformés. Il ne s’agit pas d’un cadre réglementaire officiel, mais d’un concept marketing qui vise à proposer des recettes avec moins d’additifs, des ingrédients compréhensibles pour le consommateur, et souvent une connotation de naturalité.

Cela implique, pour les formulateurs, de réduire voire supprimer certains additifs identifiés comme “controversés”(colorants artificiels, édulcorants intenses, nitrites, glutamate, etc.), de privilégier des ingrédients plus lisibles (par exemple “jus de citron” au lieu d’un correcteur d’acidité), ou d’intégrer des substances d’origine végétale, comme des extraits de plantes aux propriétés technologiques.

Mais cette logique implique aussi des compromis techniques et économiques : les alternatives “naturelles” ne sont pas toujours aussi efficaces, ni aussi stables, et peuvent impacter le goût, la durée de vie ou les coûts. La réussite d’une démarche clean label repose donc sur un équilibre subtil entre perception consommateur et faisabilité industrielle.

Des solutions innovantes issues du végétal, de la fermentation ou du biocontrôle

Pour répondre aux exigences de sécurité et de fonctionnalité tout en s’éloignant des additifs conventionnels, les industriels explorent de nouveaux leviers technologiques. Parmi eux, trois pistes majeures se distinguent : Les extraits végétaux fonctionnels, qui apportent naturellement certaines propriétés recherchées : extraits de romarin ou de raisin (antioxydants), concentrés de betterave ou de paprika (colorants), fibres d’agrumes (agents de texture), etc. Ils permettent une formulation plus lisible, mais nécessitent des garanties sur leur efficacité et leur stabilité.

Les ferments et métabolites issus de la fermentation, notamment dans les produits laitiers ou carnés. Certaines souches de bactéries lactiques peuvent produire naturellement des conservateurs (bactériocines, acides organiques) ou agir sur la texture, offrant des solutions “naturellement fonctionnelles” compatibles avec la tendance clean label.

Les technologies de biocontrôle ou d’emballage actif, qui permettent de limiter les contaminations microbiennes ou les réactions d’oxydation sans recourir à un additif ajouté dans la recette. Ces approches, encore émergentes, requièrent des validations réglementaires mais ouvrent des voies intéressantes pour une formulation sans compromis sur la sécurité.

Une reformulation guidée par la transparence et l’analyse de risque

Réduire ou substituer un additif ne peut se faire à la légère. Toute démarche de reformulation doit partir d’une analyse rigoureuse des fonctions technologiques attendues, des contraintes du procédé et des risques induits. Il est souvent nécessaire de tester différentes combinaisons, d’ajuster les dosages, voire de modifier le process pour garantir une équivalence fonctionnelle.

La collaboration avec les fournisseurs d’ingrédients, les laboratoires d’analyses et les services qualité est essentielle pour valider les performances et la sécurité des nouvelles solutions. De même, les allégations marketing (“sans conservateur”, “sans colorant artificiel”, “origine naturelle”) doivent être vérifiées au regard du droit européen pour éviter toute dérive ou accusation de greenwashing.

Enfin, la reformulation ne peut se faire sans une communication pédagogique auprès du consommateur : expliquer pourquoi tel ingrédient est utilisé, justifier l’absence d’un additif au regard de la performance attendue, valoriser l’effort de recherche et développement… autant d’éléments qui contribuent à instaurer un climat de confiance.

Un levier stratégique pour valoriser l’expertise des industriels

Plutôt que de subir la pression autour des additifs, les professionnels peuvent en faire un levier d’innovation différenciante. En mobilisant les nouvelles technologies, en développant des formulations plus lisibles et en adoptant une démarche d’amélioration continue, ils démontrent leur capacité à conjuguer exigence technologique et responsabilité sociétale.

Les additifs ne sont pas nécessairement à bannir : ils peuvent être réinventés, contextualisés, justifiés. L’objectif n’est pas la suppression systématique, mais l’optimisation raisonnée, dans une logique de transparence et de performance. Un enjeu clé pour une industrie qui veut continuer à nourrir en sécurité une population toujours plus attentive à ce qu’elle consomme.

ParLa rédaction

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