Retour de croissance pour le marché des produits laitiers frais en grande distribution en 2024

En 2024, les Français ont confirmé leur attachement aux produits laitiers frais (yaourts, desserts, fromages frais et crèmes fraiches) : le marché en grande distribution renoue même avec la croisance en volume avec une augmentation de +1,2% à 1 773 K tonnes après avoir retrouvé son niveau de 2019 dès 2023. En valeur, le marché progresse de 1,6%, à 6,05 milliards €.

Après une période de forte inflation en 2022 et 2023, la consommation des Français reste tournée vers les marques de distributeurs qui représentent désormais plus de la moitié des ventes en grande distribution (50,8% de part de marché en volume).

« Les produits laitiers frais restent solidement ancrés dans les habitudes de consommation des Français. Sources de protéines, accessibles, ils continuent de bénéficier d’une image positive, associant apport nutritionnel essentiel et plaisir à consommer », déclare Patrick Falconnier, président de Syndifrais, l’organisation professionnelle des fabricants de produits laitiers frais depuis 1978. Elle vise à promouvoir la catégorie et à accompagner ses adhérents sur le marché français. Elle rassemble aujourd’hui 22 entreprises, TPE, PME et multinationales, fabricants de yaourts et laits fermentés, fromages blancs et petits suisses, desserts lactés frais et crèmes fraîches.

En 2024, la consommation moyenne en France de produits laitiers frais est environ de 25 kg par an par habitant. Ils font ainsi partie du quotidien des Français : selon une étude Kantar réalisée pour le Cniel en février 2024, les produits laitiers frais sont le plus souvent consommés à la fin des repas principaux (86%). Depuis quelques années, on observe une évolution de la consommation le matin, au moment du petit-déjeuner (15%) et à la pause de l’après- midi (desserts frais gourmands).

Les yaourts et laits fermentés restent les grands leaders

Après avoir fait preuve de résilience en 2023 pour revenir à son niveau de 2019, le marché des produits laitiers frais a observé une croissance de 1,6% en 2024. Avec 1, 773 million de tonnes, le marché dépasse ainsi le niveau de 2019, année de référence (+1,2%). En valeur, le marché progresse dans les mêmes proportions qu’en volume, avec 6 milliards d’euros, en hausse de 1,6%. L’inflation a donc été fortement contenue sur les produits laitiers frais au cours de l’année 2024.

Si les Français sont fidèles aux produits laitiers frais, les changements de comportements d’achat se sont confirmés en 2024. Les MDD poursuivent leur progression, passant de 49% à 50,8% du marché en volume. Dans le détail, la part de marché volume des MDD standards est toujours en hausse, passant de 43,2% à 48,8% entre 2023 et 2024. Les MDD premiers prix connaissent une stagnation, à 2% (contre 2,1% en 2023).

Dans le détail de la consommation des produits laitiers frais en France, les yaourts et laits fermentés restent les grands leaders avec 53,1% du marché en volume, soit une légère hausse de 0,3% à 942 000 tonnes. Le marché de la crème fraîche conserve son dynamisme, portée par son utilisation en cuisine, avec une croissance de +0,8% en volume à 126 000 tonnes. Les desserts et fromages frais retrouvent quant à eux la croissance (respectivement +0,1% et +1,4%), participant ainsi à la hausse générale du marché des produits laitiers frais.

2025, une année avec de nouveaux risques pour les produits laitiers frais

Même si les ventes en volumes d’ultra-frais laitier poursuivent sur la même dynamique qu’en 2024 et progressent de 2,2% depuis le début de l’année 2025, de nombreux risques pèsent sur le marché. Les cours des matières premières laitières subissent des fluctuations importantes liées à différents facteurs : La résurgence de fièvre aphteuse dans certains pays européens, les perturbations de l’importation de tourteaux de soja non déforestés destinés à l’alimentation animale, la décapitalisation à l’œuvre en Allemagne et en France (-2,7% sur le début de l’année 2025 selon les données FranceAgriMer).
Les acteurs redoutent ainsi le possible impact des difficultés liées à la production laitière sur les cours du lait et des ingrédients laitiers. Le manque de matière grasse laitière est particulièrement sensible. En ce qui concerne les ingrédients non laitiers, les fabricants sont également fortement touchés par la flambée des cours du cacao, très utilisé dans les recettes de desserts laitiers, avec des prix dépassant les 10 000 dollars la tonne en février 2025.