Alors que Bongrain s’entend avec ses producteurs, Lactalis est toujours dans l’impasse.
Le groupe fromager Bongrain a signé au Salon de l’Agriculture un protocole d’accord avec les producteurs laitiers lui livrant leur lait concernant la signature de contrats laitiers. Ceci officialise l’aboutissement de négociations débutées en octobre et s’étant déroulées dans un « climat constructif », selon les producteurs et la direction de Bongrain.
Le groupe fromager Bongrain a signé au Salon de l’Agriculture un protocole d’accord avec les producteurs laitiers lui livrant leur lait concernant la signature de contrats laitiers. Ceci officialise l’aboutissement de négociations débutées en octobre et s’étant déroulées dans un « climat constructif », selon les producteurs et la direction de Bongrain. Finalement, les deux parties sont tombées d’accord sur la mise en place d’un contrat-cadre définissant les grands principes pour l’ensemble des producteurs et d’un contrat d’application, propre à chaque éleveur, qui prendra en compte leurs spécificités. Les nouveaux contrats devraient entrer en vigueur le 1er mai 2012.
Si les producteurs de Bongrain se réjouissent de la signature de cet accord, ceux livrant à Lactalis ne cachent pas leur colère. En effet, ils réclament la mise en place d’un contrat-cadre puis de contrats d’application, de la même façon que pour Bongrain. Seulement, Lactalis ne l’entend pas de cette oreille et les négociations sont au point mort suite à l’envoi d’une lettre par le géant des produits laitiers à ses éleveurs dans laquelle il les met au pied du mur. Il ne veut pas négocier avec les organisations de producteurs (OP) et ne souhaite établir qu’un contrat individuel, au contraire du deuxième groupe fromager français qui reconnaît dans son protocole d’accord un rôle de négociations aux OP. Avec la signature de contrats par Bongrain, qui rejoint ainsi Danone et Senoble, Lactalis est de plus en plus isolé.
Le premier groupe laitier français n’a pourtant qu’un pas à faire, étant donné que les producteurs ont indiqué souhaiter reprendre les négociations. Cette situation lui porte de plus préjudice : les régions Basse-Normandie, Pays de la Loire et Aquitaine, qui avaient prévu de verser 4 M€ d’aides remboursables chacune à Lactalis par rapport à trois projets différents (nouvelle ligne de desserts dans le Calvados, tour de séchage de lait en poudre en Mayenne et un projet de moindre ampleur sur l’usine de Fumel, dans le Lot-et-Garonne), ont décidé de suspendre les négociations en raison d’un manque de transparence du géant des produits laitiers. Elles ont expliqué que « lors des discussion avec le groupe Lactalis, qui se sont toujours déroulées de façon bilatérale et jamais globale, il est apparu de nombreuses zones d’ombre ». Le Commissariat général à l’investissement, également sollicité, avait émis « des réserves extrêmement importantes » selon les régions.
Cette méfiance concerne essentiellement les emplois potentiellement créés par ces projets, mais aussi le refus de Lactalis de négocier avec les producteurs laitiers. Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire, explique que « pour verser de l’argent public, il faut d’abord respecter la loi qui encadre cet argent. Et, en plus, respecter le fait que les collectivités fixent quelques conditions qu’elles soient environnementales, économiques ou sociales ».
Source : agro-media.fr avec Les Echos (Emmanuel Guimard), AFP, Usine Nouvelle (Rémy Maucourt) et LSA (Florent Maillet).
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