Doux, le reflet de l’agroalimentaire français ?
C’est le jour J ! Ce que l’on sait d’avance, c’est que quelque soit la solution choisie, à savoir l’offre de reprise de Sofiprotéol ou le plan de continuation de Charles Doux et de la banque Barclays, il y aura de nombreuses suppressions d’emplois…

C’est le jour J ! Ce que l’on sait d’avance, c’est que quelque soit la solution choisie, à savoir l’offre de reprise de Sofiprotéol ou le plan de continuation de Charles Doux et de la banque Barclays, il y aura de nombreuses suppressions d’emplois…
Ce sera donc au tribunal de commerce de Quimper de prendre la décision. Sachant qu’il est également envisageable que le tribunal prolonge la période d’observation du groupe agroalimentaire, pour que Charles Doux puisse finaliser son plan de continuation.
Doux, l’arbre qui cache la forêt ?
Au-delà du groupe Doux, c’est toute l’industrie agroalimentaire française qui aura été sous le feu des projecteurs pendant ces mois d’incertitude, qui, pour certains, auront mis en évidence les faiblesses du secteur agroalimentaire français. Ainsi, interviewé par Ouest France, Jean Charrouin, directeur de l’école de commerce d’Audencia de Nantes, auteur d’une thèse consacrée aux politiques industrielles, estimait que l’agroalimentaire français était « trop émietté, fragile ». « En dehors de Danone ou peut-être de Lactalis, nous n’avons quasiment pas de marques mondiales ».
Concernant la filière avicole, et le groupe agroalimentaire Doux en particulier, Jean Charrouin affirme qu’il y a eu « un sous investissement chronique de la part de ce groupe depuis plusieurs années. Les recherches de productivité ont été insuffisantes. Produire des volumes, la Bretagne a su faire. On ne peut plus s’en contenter ».
L’agroalimentaire français face aux groupes internationaux
Et c’est peut-être là une des clés du problème, le manque de valeur ajoutée de certains produits agroalimentaires. Car depuis la fin des années 70, apogée de l’export pour la filière volaille française, le monde a bien changé. De puissants concurrents mondiaux ont fait leur apparition. Notamment au Brésil, pour la filière avicole, avec des groupes comme JBS ou Brasil Foods, dont les chiffres d’affaires se comptent en milliards d’euros. Comme le fait remarquer Jean Charrouin, « nous avons du mal à structurer des groupes au-delà d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires ». Difficile alors de lutter contre ces nouveaux méga-groupes agroalimentaires mondiaux.
Sofiprotéol ou Charles Doux, quel avenir pour le groupe agroalimentaire Doux ?
Aujourd’hui, c’est les emplois des 3 400 salariés de Doux, l’avenir des 800 éleveurs qui travaillent pour le volailler, des 2 000 personnes employées par les sociétés de transport du groupe et des nombreux sous-traitants qui est en jeu. Noyé sous une dette estimée à 430 millions d’euros, Doux verra donc une de ces deux éventualités devenir réalité :
- Soit c’est l’offre du consortium Sofiprotéol qui est retenue : 2 707 salariés seront repris, 371 reclassés dans ses filiales, soit 3 078 emplois préservés sur les 4 195 salariés en CDD ou CDI. La stratégie de l’offre de Sofiprotéol consistera à augmenter la production d’un million de poulets frais par semaine, en diminuant d’autant celle de poulets congelés. Cette offre concerne également de nombreux acteurs de l’agroalimentaire français, spécialistes de la volaille : Glon Sanders (filiale de Sofiprotéol), Duc, LDC, Terrena, Tilly-Sabco et Triskalia.
- Soit c’est le plan de continuation de Charles Doux, qui souhaite préserver 3 185 emplois. La banque Barclays deviendrait alors actionnaire majoritaire du groupe Doux. Le groupe conserverait les divisions grand export et produits transformés mais céderait ses activités liées aux produits frais.
Quelque soit la décision du tribunal, un article paru dans Marianne rappelle que sur les 15 dernières années, le groupe agroalimentaire Doux aura perçu un milliard d’euros de subventions publiques.
Source : agro-media.fr avec l’AFP, Ouest France, Marianne

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