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Euralis : coopérative oui, mais au service de qui ?

Modèle d’avenir et seul rempart contre la globalisation pour les uns ou système obsolète éloigné des préoccupations de leurs coopérateurs pour les autres, le modèle coopératif est au cœur de nombreux débats.

Euralis : coopérative oui, mais au service de qui ?
La société Stalaven, filiale du groupe Euralis, va investir dans un nouveau process agroalimentaire. A terme, l’entreprise va ainsi créer 16 nouveaux emplois supplémentaires.

Comment Euralis accompagne ses adhérents et les agriculteurs dans le développement de filières et la création de débouchés ? Coopérative oui, mais au service de qui ? Tel était le titre du débat de l’Assemblée Générale d’Euralis le vendredi 12 février 2016.

Pour Christian Pèes Président d’Euralis : « Euralis est engagé dans une bataille pour défendre les associés coopérateurs et les salariés de la coopérative. Nous sommes dans un contexte de crise et nous n’avons pas de baguette magique. Les coopératives ont des valeurs particulières. Cela étant, elles se meuvent dans une économie libérale capitaliste dure, raide, et elles se doivent d’être performantes. Nous devons créer de la richesse,  investir dans la création ou le développement de filières, de débouchés, dans des outils de productions pour valoriser au maximum la production des agriculteurs du Sud-Ouest. Sur le territoire coopératif il n’y a pas un modèle d’agriculture mais des agricultures, on doit être au service de tous les agriculteurs (circuit court, circuit long, conventionnel, bio). »

Une compétition toujours plus intense

Pour Maryline Filippi professeur d’économie à Bordeaux Science Agro spécialiste des coopératives agricoles françaises invitée de l’Assemblée Générale « Les coopératives sont confrontées à une compétition toujours plus intense, soumises à une logique économique. C’est la confrontation avec cette dernière qui génère des tensions et conduit à des conflits dans la compréhension du service à rendre à l’adhérent. Il est important pour les coopératives de réfléchir à des stratégies mobilisant de l’innovation de la qualité pour créer de la valeur ajoutée et des solutions alternatives.»

Un avis que partage Pascal Perri, économiste, auteur d’un essai sur les défis du capitalisme coopératif et consultant économique pour les chaines du groupe Next Radio TV (RMC, BFM TV et BFM) : « Les coopératives apparaissent comme des paquebots qui tiennent plutôt bien la barre. Elles ont la capacité de mutualiser des moyens et de faire vivre des territoires très diversifiés là où d’autres ne s’intéressent qu’aux secteurs les plus juteux. Autre avantage : elles peuvent aussi développer des stratégies de marque pour répondre à la pression exercée par la grande distribution. Une chose est par ailleurs certaine : le fermier isolé n’existe plus ».

Nécessité d’avoir des coopérateurs engagés

Lors de ce débat la question du lien avec les adhérents a également été abordée.

Pour Maryline Filippi : « La gouvernance est essentielle pour rendre transparentes les informations, clarifier les choix, associer les adhérents à la prise de décision et rendre confiance aux agriculteurs, renforcer le lien social »

Une obligation de pédagogie nécessaire pour Pascal Perri : «La pédagogie de la gouvernance est, elle aussi, un facteur d’efficacité. Il faut expliquer, documenter et informer en temps réel.  Les coopérateurs ne sont pas des pions, ils attendent non seulement des résultats, mais aussi un lien de coordination avec les instances dirigeantes. Les nouvelles technologies et le digital peuvent ainsi renforcer ce lien ».

Christian Pèes conclut ainsi le débat « Il est nécessaire de clarifier notre projet, d’être encore plus clairs. Nous avons besoin de coopérateurs engagés dans des projets communs pour pouvoir résister et nous développer »

ParLa rédaction
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