La filière vrac veut réduire ses déchets d’emballage en amont
Durant près de six mois, plusieurs acteurs de la filière vrac ont testé ensemble en Ile-de- France un nouveau concept de plateforme mutualisable et modulaire à l’échelle régionale permettant le nettoyage, le reconditionnement et le réemploi des emballages des produits vrac utilisés en amont de la filière. L’objectif ? Réduire les déchets d’emballages à ce stade de la filière …
Durant près de six mois, plusieurs acteurs de la filière vrac ont testé ensemble en Ile-de- France un nouveau concept de plateforme mutualisable et modulaire à l’échelle régionale permettant le nettoyage, le reconditionnement et le réemploi des emballages des produits vrac utilisés en amont de la filière. L’objectif ? Réduire les déchets d’emballages à ce stade de la filière !
Co-portée par Réseau Vrac, WeBulk et Petrel, cette expérimentation de 5 mois a montré tout le potentiel : «les bilans opérationnel et environnemental sont tous deux positifs ; non seulement le système de Hub Vrac fonctionne mais il représente également une véritable plus-value environnementale» expliquent les acteurs concernés. En revanche, les résultats sont plus mesurés au niveau économique. Le modèle, qui reste à optimiser, doit passer à l’échelle pour assurer sa viabilité économique.
Les emballages en plastique ou en kraft pas toujours idéaux
Première source de satisfaction pour les commerçants : la réduction des déchets d’emballages jetables. En effet, ces déchets ne correspondent pas à la philosophie du commerce vrac. Autre point positif souligné : la robustesse des bacs. La casse produit s’est avérée finalement plus faible avec les bacs réutilisables qu’avec l’emballage classique jetable. Les emballages en plastique ou en kraft ne sont donc pas toujours idéaux en termes de protection produit. Des points d’amélioration ont été identifiés pour améliorer l’étanchéité de certains bacs. Côté nettoyage, le retour est très positif, selon le centre de nettoyage Pandobac. Le test Hub Vrac a permis ainsi de répondre aux enjeux de protection produit, de praticité de manipulation et de stockage qui pouvaient jusqu’ici être un frein pour les fournisseurs et les commerçants. Il reste notamment des améliorations à apporter dans le volume des bacs et l’optimisation des palettes.
Un risque identifié par les acteurs du projet de Hub Vrac était de déplacer le problème des emballages jetables vers une augmentation du bilan carbone ou de la consommation d’eau liés au transport et au nettoyage des bacs. Après étude des données issues du pilote, il s’avère que les résultats sont positifs : le système de Hub Vrac présente bel et bien une plue-value environnementale. Au bout de 7 cycles de bacs, le réemploi via le système WeBulk a un meilleur impact que le modèle préemballé. Le pilote a permis de réduire les émissions CO2 de 0,5kg par rapport à un système de livraison directe avec emballages à usage unique. Enfin, on estime que 50kg d’emballages jetables ont pu être évités grâce à 161 bacs réutilisables vendus dans le cadre du pilote de Hub Vrac.
Un modèle économique à trouver
Le coût par cycle et par bac calculé pendant la phase de test regroupait le prix du bac, le transport, le stockage, le reconditionnement et le nettoyage. Les investissements du pilote ont été supportés par WeBulk et aucun surcoût n’a été appliqué ni pour les fournisseurs, ni pour les commerçants. Pour qu’un tel système soit rentable, des coûts supplémentaires importants devraient donc être appliqués au coût d’achat du produit, ce que les commerçants peinent à accepter.
La solution résidera donc dans la massification des volumes qui permettrait d’optimiser les différents postes de dépenses et ainsi d’obtenir un coût par cycle et par bac acceptable. En prenant l’hypothèse d’une centaine de commerces clients d’un Hub Vrac en région Ile-de-France et d’un nombre de bac commandés supérieur au test, le coût par cycle diminue de 32%. Il faut également prendre en compte l’optimisation des coûts unitaires en fonction du volume (conditionnement, lavage, coût d’achat des bacs…) ainsi que le transfert de coûts induits par le modèle zéro-déchet (optimisation du transport amont, remplissage pris en compte, pas d’achat d’emballage unitaire…). Enfin l’aide de collectivités territoriales ou de structures telles que l’ADEME, Léko ou Citeo pourraient permettre de soutenir financièrement la phase de passage à l’échelle du modèle. Selon Hugues Pelletier, fondateur de Petrel : « Il reste désormais à optimiser le bilan économique, en prenant en compte les transferts de coûts et des volumes plus importants « .
Une filière mobilisée
Le pilote a rassemblé 10 commerçants franciliens, 6 fournisseurs de produits vrac secs, 1 logisticien, 1 centre de lavage, 1 transformateur, 1 place de marché, 1 transporteur et l’association professionnelle Réseau Vrac. Il devait notamment permettre de tester l’efficacité d’un système de gestion circulaire des emballages amont (évaluation de la praticité d’utilisation pour les commerçants, de la conservation et bonne tenue des produits), de vérifier la pertinence écologique du système (pas d’effet rebond) ainsi que d’évaluer la faisabilité économique du projet.
Les commerçants franciliens ont ainsi pu tester un total de 20 références de produits vrac secs (farine, biscuits, fruits secs, pâtes, semoules…) dans des bacs réutilisables. En moyenne les commerçants achetaient 6 bacs par commande. Une boucle complète de bacs a pu être effectuée, à savoir une reprise des bacs vides en boutique par le transporteur, le nettoyage des bacs chez Pandobac et le reconditionnement de ces derniers chez FM Logistic.
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