La pêche bretonne sur le point de couler ?
Le projet de réforme de la Politique Commune des Pêches (PCP) effraie les pêcheurs bretons. Il sera présenté aujourd’hui à Paris par la commissaire européenne Maria Damanaki et la réforme devrait entrer en application en 2013. Son objectif : préserver les espèces de poisson

Le projet de réforme de la Politique Commune des Pêches (PCP) effraie les pêcheurs bretons. Il sera présenté aujourd’hui à Paris par la commissaire européenne Maria Damanaki et la réforme devrait entrer en application en 2013. Son objectif : préserver les espèces de poisson en instaurant entre autres des réductions de quotas, la privatisation des droits de pêche et l’obligation pour les pêcheurs de ramener leurs rejets à quai. Mais sur chacun des points les pêcheurs bretons ne sont pas satisfaits.
- Tout d’abord, en ce qui concerne les quotas, le principe même de danger pesant sur les espèces est remis en question par les pêcheurs. Ainsi, René-Pierre Chever du Comité local des pêches du Guilvinec (29), a déclaré : « les scientifiques européens sont complètement décalés par rapport à la réalité. Leurs analyses datent pour la plupart de deux, voire quatre ans. Mais ce sont des scientifiques. Ca pèse lourd. Qui ne s’incline devant la science ? ». Alain Le Sann, de Pêche et développement, en rajoute une couche : « ils ne cherchent même pas à interroger les pêcheurs qui ont fait d’énormes progrès avec des engins sélectifs ». Ce à quoi René-Pierre Chever ajoute : « Les stocks de soles, merlus, langoustines et de lotte ne sont pas en danger. Ca fait des années, que la pression n’a pas été à ce niveau de faiblesse ».
- De même, les pêcheurs bretons accusent les associations environnementales, qui « veulent stopper la pêche et voient les pêcheurs uniquement comme des prédateurs », de s’être alliées avec les lobbies ultra-libéraux de l’agroalimentaire « qui veulent avoir la mainmise sur le poisson ». « Que pèsent quelques milliers de pêcheurs en face ? », s’interroge René-Pierre Chever.
- Autre point de discorde : Maria Damanaki compte créer des « concessions individuelles transférables » pour les bateaux de plus de 12 mètres et les « arts traînants » (chalut et drague). Autrement dit : la quasi-totalité des pêcheurs va obtenir gratuitement et à titre personnel des quotas, qu’ils pourront ensuite revendre. Or, le Comité local du Guilvinec s’inquiète : « seulement, les jeunes bretons ne pourront plus s’installer. Ce sera trop onéreux. On va donc progressivement assister à une concentration des capitaux dans des entreprises qui seront progressivement déconnectées des territoires où résident actuellement les pêcheurs ».
- Enfin, dernier point d’achoppement : les « rejets ». Ces derniers correspondent aux poissons de trop petite taille, non commercialisables ou abimés qui sont rejetés en mer pendant les campagnes de pêche. La réforme de la PCP au jour d’aujourd’hui prévoit que les navires rapportent leurs rejets à quai afin qu’ils soient transformés en farine pour l’aquaculture. Seulement, les pêcheurs s’inquiètent : « les bateaux ne sont absolument pas équipés pour ça. On ne voit même pas comment on va faire ». Finalement, René-Pierre Chever conclue : « moi, je n’ai pas envie de nourrir mon concurrent direct qui est l’aquaculture ».
Autant dire que Maria Damanaki devra affronter de sérieuses difficultés avant que son projet de réforme n’aboutisse.

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