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Les OGM et Monsanto de nouveau au coeur de la polémique

L'étude qui relance le débat sur les OGMLe chercheur Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen a ravivé la flamme d’un débat passionnel : y-a-t-il un danger à utiliser des OGM ?

L’étude qui relance le débat sur les OGM

Le chercheur Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen a ravivé la flamme d’un débat passionnel : y-a-t-il un danger à utiliser des OGM ? En effet, il a réalisé une étude de « longue durée » sur l’effet d’un OGM, le maïs NK603 de Monsanto, et d’un pesticide, le Roundup, introduits dans l’alimentation de 200 rats.Le chercheur a ensuite observé les effets de cette alimentation pendant deux ans, en mesurant plus d’une centaine de paramètres.

Conclusion de l’étude : « les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux premiers produits » explique Gilles-Eric Séralini, et « à la dose la plus faible du Roundup, on observe 2,5 fois plus de tumeurs mammaires », poursuit ce professeur de biologie moléculaire, membre du Comité d’information indépendante sur le génie génétique et pilote de l’étude.

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Retrouvez l’intégralité de l’étude de Gilles-Eric Séralini.

 

Les politiques s’emparent du dossier

Sur ces considérations scientifiques, de nombreuses réactions ont fait enfler la polémique. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a ainsi immédiatement saisi l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire pour étudier les conclusions de l’étude, et entend les transmettre également à l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments. Par communiqué, le gouvernement a ainsi indiqué : « en fonction de l’avis de l’ANSES, le gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale, mesures qui pourront aller jusqu’à suspendre en urgence l’autorisation d’importation dans l’Union européenne du maïs NK603 ».

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Monsanto, des résultats « biaisés » ?

Les résultats de cette étude viennent donc une nouvelle fois jeter le trouble sur la question de l’innocuité des OGM sur la santé humaine. L’eurodéputé vert José Bové affirme ainsi que « les données fournies par Monsanto et les autres multinationales sont tout simplement biaisées et ne reposent pas sur des travaux scientifiques sérieux et fiables ».  Car d’après Gilles-Eric Séralini, c’est la première fois que le maïs NK603 est testé sur une période supérieure à 90 jours, période habituellement retenue pour ce type d’expérimentation. De même pour le Roundup.

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L’AFBV sur la réserve

De son côté, l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) a assuré que « de nombreuses études toxicologiques ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux […] et n’ont jamais révélé d’effets toxiques ».  Elle précise qu’elle « tient à disposition la liste de ces études et leurs références pour tous ceux qui veulent disposer d’une information diversifiée ».

 

OGM, qu’en est-il en Europe ?

Actuellement, l’Europe autorise la culture de deux OGM sur son territoire : la pomme de terre Amflora et le MON 810 de Monsanto. En revanche, plusieurs autres OGM, importés, comme le NK603, sont autorisés pour l’alimentation humaine et animale.

 

Et pour la suite ?

Publiés par la très sérieuse revue scientifique internationale « Food and Chemical Toxicology », les travaux de recherche de l’universitaire français seront accompagnés d’un livre et d’un film à paraître le 26 septembre, et intitulé « Tous cobayes ».

 

Source : agro-media.fr

ParLa rédaction
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