Manutention : Desmazières muscle sa logistique avec un exosquelette robotisé

Pour répondre aux exigences physiques de la préparation de commandes dans son entrepôt, l’entreprise Desmazières, acteur majeur de la filière pomme de terre, a équipé ses manutentionnaires d’un exosquelette robotisé actif et connecté. Un virage technologique inédit dans le secteur, porté par la volonté de préserver la santé des opérateurs tout en améliorant la performance.

Le dispositif, baptisé Apogee, a été conçu par German Bionic, spécialiste allemand des technologies robotiques portables. Enfilé comme un sac à dos, cet exosquelette intelligent assiste le port de charges lourdes (jusqu’à 36 kg), réduisant les tensions sur le dos et les risques de troubles musculosquelettiques. Il accompagne les mouvements de levage, de dépose et même la marche avec charge.

Dans l’entrepôt de Desmazières, où transite chaque année 8 000 tonnes de plants, dont 400 tonnes mises en sacs sur site, les opérateurs manipulent jusqu’à 90 sacs de 25 kg par jour pendant la haute saison. L’adoption de l’exosquelette vise à répondre à cette intensité tout en soulageant les équipes. «Nos collaborateurs réalisent des tâches très physiques. L’exosquelette permet de maintenir leur santé et leur employabilité», souligne Étienne Dequéant, responsable d’entrepôt.

Une technologie au service de l’humain

Ce modèle actif s’adapte automatiquement à chaque utilisateur via un code PIN anonyme, facilitant son partage entre plusieurs salariés selon l’organisation du travail. Connecté, l’exosquelette bénéficie de mises à jour logicielles à distance (OTA), la dernière en date optimisant la fluidité des déplacements et le soutien lombaire. Un opérateur témoigne : « Je sens mon dos préservé, avec un véritable accompagnement».

Combiné à un tapis élévateur, l’exosquelette s’avère particulièrement efficace pour les mouvements du sol jusqu’à la poitrine, tout en nécessitant parfois des aménagements complémentaires pour certaines hauteurs de dépose.

Avec cette initiative, Desmazières illustre une tendance de fond : celle d’une robotique conçue au service de l’humain, pour accompagner les mutations physiques du travail agricole et logistique sans sacrifier la santé des opérateurs qui en sont les piliers.