McDonald’s : le travail ou la vie !
La célèbre chaîne de fast-food a été condamnée à verser 250 000€ à une ancienne cadre ayant accumulé pendant quatre ans des heures supplémentaires non payées et des jours de congés non pris. Ce type d’abus au sein de McDonald’s n’est pas nouveau.
La célèbre chaîne de fast-food a été condamnée à verser 250 000€ à une ancienne cadre ayant accumulé pendant quatre ans des heures supplémentaires non payées et des jours de congés non pris. Ce type d’abus au sein de McDonald’s n’est pas nouveau. Ainsi, en 2009, une gérante d’un restaurant de 41 ans était décédée au Japon d’une hémorragie cérébrale causée par un surmenage dû aux 80 heures supplémentaires par mois qu’elle avait été contrainte d’effectuer les six mois précédant son attaque.
Cette fois, c’est un franchisé breton du géant du fast-food qui a été condamné par les prud’hommes à verser très exactement 253 477€ à une ex-cadre qui était devenue année après année directrice de filiale. Cette somme se découpe en :
- 116 336€ pour les heures supplémentaires effectuées entre mars 2006 et août 2009,
- 125 508€ pour les repos compensatoires non obtenus sur ces heures,
- et 11 633€ pour les congés payés non obtenus par rapport à ces mêmes heures supplémentaires.
Nos confrères de Ouest France rapportent cette affaire ainsi que les propos de Mado Le Faucheur, défenseure syndicale CFDT, qui explique que « de 2006 à août 2009, [la plaignante] doublait régulièrement son temps de travail, venant parfois à 5 heures du matin pour ne finir qu’à minuit, le tout sans aucune compensation ». La jeune cadre devait travailler « presque toujours sept jours sur sept », « était soumise à des pressions énormes et se trouvait sous l’emprise totale de l’entreprise, ne réalisant même pas ce qui lui arrivait », selon la défenseure syndicale.
L’intéressée explique également selon Le Télégramme que « les derniers temps, je rentrais tard le soir en pleurs à la maison, je ne dormais plus, et j’ai perdu une dizaine de kilos ». Pourtant, elle ajoute : « j’aimais mon métier, je ne comptais pas mes heures. Jusqu’en 2007, je me suis contentée de la récompense que constituait mon évolution dans la hiérarchie ». Cependant, tout s’est compliqué lorsqu’elle a demandé le paiement de ses heures supplémentaires.
La jeune femme poursuit : « en tant que cadre, j’étais corvéable à merci, sept jours sur sept. On pouvait m’appeler à toute heure pour un appareil en panne. En pleine nuit, l’alarme du magasin retentissait sur mon téléphone portable, et je devais me précipiter sur place ». Elle estime avoir parfois travaillé jusqu’à 90 heures par semaine !
Et du côté de sa direction, au lieu de la remercier et de compenser ces dépassements, on l’accablait : « on m’accusait d’être incapable de m’organiser ; j’étais sans cesse culpabilisée, et comme je n’avais pas de repères, je finissais par croire que c’était vrai ».
Le « burn out » a eu lieu en août 2009. Le médecin du travail diagnostique alors une grande souffrance morale. Le 14 janvier 2010, elle est licenciée légalement pour inaptitude, car en grande dépression. Elle est parvenue depuis à retrouver du travail, mais elle confie : « il m’a fallu beaucoup de temps pour reprendre confiance en moi ».
Malgré ces 250 000€, elle n’a pas obtenu les 50 000€ qu’elle réclamait en guise de dommages et intérêts pour troubles de la vie quotidienne, mise en danger de la vie d’autrui et non respect des dispositions légales relatives à la durée du travail. Néanmoins, cette affaire n’est pas finie : en effet, selon Ouest France, l’employeur aurait fait appel.
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