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La brasserie sous pression

Brasseurs de France, syndicat professionnel représentant 98% de la production brassicole française dresse un bilan de l’année 2024 et confirme les préoccupations des brasseurs. Combinant une baisse des volumes et une hausse des coûts de production, les brasseries font face à une conjoncture difficile qui s’explique notamment par des conditions météorologiques défavorables et un contexte économique incertain. Néanmoins, certains …

La brasserie sous pression
Brasseurs de France représente plus de 98% de la production française de bière et a parmi ses membres 96% de PME/TPE. Il fédère les brasseries artisanales, historiques, familiales qui emploient 8500 personnes et contribuent à l’économie locale et nationale à hauteur de 4,5 milliards d’euros par an. Secteur agro-alimentaire majeur par son poids économique de l’amont (orge et houblon) à l’aval (grande distribution, cafés et restaurants), les activités liées à la filière représentent 130 000 emplois pour un chiffre d’affaires total de 15 Milliards d’euros.

Brasseurs de France, syndicat professionnel représentant 98% de la production brassicole française dresse un bilan de l’année 2024 et confirme les préoccupations des brasseurs. Combinant une baisse des volumes et une hausse des coûts de production, les brasseries font face à une conjoncture difficile qui s’explique notamment par des conditions météorologiques défavorables et un contexte économique incertain. Néanmoins, certains segments restent dynamiques.

Une baisse des volumes

Pour la 2ème année consécutive, le marché brassicole est à la baisse, d’environ 3% en volume. Pour la grande distribution, Nielsen enregistre en effet une baisse de – 3,3% en volume et de – 0.9 % en valeur sur 2024 sur un an. Entre 2022 et 2024, les volumes de ventes ont diminué de 7,5%2. Cette baisse s’explique par une météo très maussade durant l’été 2024 par rapport à 2023, la bière étant un produit météo-sensible (- 9,1% en juin 2024, – 9,4% en juillet 2024 et – 9,8% en septembre 2024 en volume), non compensé par un mois d’août plus favorable (+ 4 % au niveau national).

Cette évolution impacte tout le territoire, aucune région n’étant épargnée. C’est en Ile-de-France qu’on note la diminution la plus forte (- 5,2%), suivie par le Sud-Ouest (- 3,9%). Bien que les chiffres définitifs pour les cafés-hôtels-restaurants (CHR) ne soient pas encore connus, il semblerait que ce segment connaisse également une baisse en 2024 rapport à 2023. Selon une estimation réalisée par Brasseurs de France, le marché se situerait entre – 2,5% et – 3% en volume en 2024.

Les tendances 2025

Cependant certains segments restent dynamiques et constituent de réelles tendances pour 2025. En 2024, les ventes de bières sans alcool se maintiennent en grande distribution (+0,5%)4. La dernière enquête flash menée par la Fédération Nationale des Boissons (FNB), montre que le segment des bières sans alcool connaît également un essor notable en CHR : 74% des répondants à l’enquête constatent une progression dans les ventes de ce segment et une augmentation du nombre de références bouteille proposées par les brasseurs.

Le développement de la canette est aussi à noter (+ 4,7% en 2024, contre – 5,6% sur les bouteilles). 1 bière sur 4 est aujourd’hui vendue en canette. Ce contenant offre de nombreux avantages (conservation de la bière, fraîcheur, légèreté…). Il permet également aux marques de faire preuve de créativité pour exprimer leur identité, tout en étant entièrement recyclable.

Les brasseurs renforcent leurs engagements aux côtés des agriculteurs notamment d’orge brassicole et de houblon afin de favoriser un approvisionnement local et durable et satisfaire les attentes des consommateurs. Près de 40% de la production d’orge est destinée à l’orge de brasserie soit près de 4 millions de tonnes.

Des coûts de production toujours élevés et des investissements nécessaires

“La hausse des coûts de production directs et indirects que subissent les brasseurs depuis plusieurs années, est toujours une réalité, notamment des coûts de l’énergie ou des coûts du transport. Parallèlement, les brasseurs doivent poursuivre leurs investissements pour répondre aux enjeux environnementaux, et rester une filière compétitive : réduction de l’impact carbone, agriculture durable sur les orges brassicoles et le houblon, innovation produit, optimisation de la gestion de l’eau, éco-conception et réemploi des emballages, transports propres, etc. Chaque année ce sont près de 200M€8 qui sont investis par nos entreprises, composées à 96% de TPE-PME et qui emploient près de 8500 personnes”, explique le syndicat Brasseurs de France.

ParLa rédaction
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