L’UFC Que Choisir demande des sanctions
Alors que les industriels ont depuis janvier 2017 l’obligation d’indiquer l’origine du lait et de la viande qu’ils mettent en œuvre dans la fabrication de leurs produits transformés, l’UFC-Que Choisir publie une enquête montrant que dans plus d’un cas sur deux, « l’industrie alimentaire s’obstine à maintenir l’opacité sur l’origine des ingrédients qu’elle utilise », déclare l’association dans son communiqué. L’UFC …
Alors que les industriels ont depuis janvier 2017 l’obligation d’indiquer l’origine du lait et de la viande qu’ils mettent en œuvre dans la fabrication de leurs produits transformés, l’UFC-Que Choisir publie une enquête montrant que dans plus d’un cas sur deux, « l’industrie alimentaire s’obstine à maintenir l’opacité sur l’origine des ingrédients qu’elle utilise », déclare l’association dans son communiqué.
L’UFC demande aux Pouvoirs Publics des contrôles et des sanctions pour les produits non-conformes, ainsi qu’un encadrement des mentions d’origine les plus vagues. À la suite du scandale des lasagnes à la viande de cheval et répondant à la forte demande de transparence des consommateurs et de l’UFC-Que Choisir, les autorités françaises ont rendu obligatoire par décret et pour une période expérimentale de deux ans, l’étiquetage de l’origine des ingrédients laitiers et carnés pour les produits fabriqués et commercialisés en France. Dans la suite de ses précédents travaux, l’UFC-Que Choisir a effectué un premier sondage concernant 40 produits à base de lait, de viande de porc, de poulet ou de bœuf.
« Les résultats montrent que la mise en œuvre par les industriels de la nouvelle obligation est, à ce jour, particulièrement décevante » estime l’association.
Un produit sur 5 sans l’origine des ingrédients !
L’UFC a ainsi relevé 8 produits des échantillons ne portant aucune indication sur l’origine des ingrédients, parmi lesquels on relève pourtant de grandes marques : Bridélice, Daunat, Herta, Maître Coq, Monoprix, président, Weight Watchers … « Cette absence d’information est d’autant plus inadmissible que les fabricants disposaient d’un délai de mise en œuvre suffisamment long : les modalités détaillées d’étiquetage ont été définies en juillet dernier et une tolérance de trois mois après l’entrée en vigueur de la mesure a été accordée, soit jusqu’au 31 mars ! », explique l’UFC.
Toujours selon l’association, l’origine « UE » est « une fausse transparence pour une grosse proportion des produit étiquetés ». Les Pouvoirs Publics ont réservé la possibilité d’indiquer une origine plus vague ‘’Union Européenne’’ à des cas particuliers de forte variabilité des approvisionnements ou encore lorsque les pays de naissance d’élevage, de collecte ou d’abattage sont différents.
« Les fabricants se sont engouffrés dans cette brèche légale pour près d’un produit étiqueté sur deux ! Cette mention paravent est plus particulièrement relevée sur les produits Sodébo (6 produits sur 7) et Herta (sur ses 4 produits étiquetés), alors même qu’elle est massivement rejetée par 90 % des consommateurs !
» dénonce l’UFC Que Choisir.
L’origine « France » montée en épingle
L’association regrette que la moitié des produits dont les ingrédients sont originaires de France l’affichent comme un argument commercial en face avant : « Plus discutable en revanche, certains fabricants comme Herta pour ses saucisses Knacki, ses lardons ou son salami, tentent de masquer sous l’affichage de la fabrication en France, l’origine floue de leurs ingrédients carnés, étiquetés de manière bien moins visible Origine UE ».
Enfin, si le scandale de la viande de cheval a montré à quel point l’opacité des approvisionnements pouvait encourager des pratiques dangereuses pour la traçabilité, « nombre de professionnels n’en ont toujours pas tiré les leçons quatre ans plus tard et continuent à entretenir le flou sur l’origine de leurs ingrédients ». Refusant que les consommateurs soient privés d’une information demandée par eux et requise par la réglementation, l’UFC-Que Choisir demande aux services de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) de sanctionner les fabricants dont les produits ne seraient pas encore conformes à la nouvelle obligation et de réserver les mentions ‘’Origine UE’’ et ‘’Origine non UE’’ à un nombre restreint de cas dûment justifiés de très forte variabilité des approvisionnements.
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